• Comment Pokémon Go est-il lié à la CIA ?

    Édito d'Ey@el et article de Sputnik News

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    Certes, si officiellement l'étymologie du nom Pokémon est issue de la contraction de la romanisation du japonais Pocket Monsters, on pourrait, pourquoi pas, aussi l'envisager comme un mot-valise résultant de la combinaison des termes « poke » et « demon » en anglais. Ce qui donnerait, dans un sens premier assez proche, « démons de poche » mais encore « démons frappeurs » voire « démons baiseurs ». Tout concorde, faites votre choix ! Forcément démoniaque puisque approuvé par le pape comme un jeu qui stimule l'imagination des enfants et « sans effets secondaires indésirables sur leur moralité » tout en étant basé sur « des liens amicaux intenses » (sic). Sinon autre étymologie plausible : une contraction de « poke » (pocket) et « monitor » qui équivaudrait en français à « contrôleurs de poche ».

    Déjà profondément écœurée et atterrée par l'ampleur que prennent les portables dans tous les espaces publics (et privés) y compris les salles de concerts où l'on paie une petite fortune son sésame d'entrée pour finalement passer toute la soirée le bras en l'air, les yeux rivés sur son minuscule écran pour immortaliser ce souvenir dans le cyberespace au lieu d'en profiter pleinement d’œil à œil (« Évitez tout contact visuel ») et dans l'instant. Bien sûr, il y aura toujours des milliards d'excuses et même (forcément) quelques aspects utiles à cette technologie comme je l'ai déjà brièvement évoqué (voir Articles connexes), mais là avec l'épidémie de Zomkémon, il faut s'attendre au pire. On ne compte déjà plus les nombreux incidents liés au phénomène pour se rendre compte de l'ampleur des dégâts. Des plus cocasses, comme ces ados qui n'ont pas hésité à escalader le mur d'une gendarmerie près de Carcassonne pour y attraper un Pokémon, aux plus dramatiques où un homme, à la poursuite d'une de ces bestioles virtuelles, a bousillé sa voiture en fonçant droit sur un mur ou encore, cette Canadienne qui a vu sa cour envahie par une dizaine d'adeptes de ce jeu débile et a dû sortir une carabine à air comprimé pour défendre son domicile (et a, bien sûr, été poursuivie).

    1, 2, 3, 4, il y a cette flamme dans vos yeux
    Et le chaos défie l'entendement !
    5, 6, 7, 8 moins 9,
    Destination panique, nous y voilà !

     "Panic Station", Muse (2012)

    On a l'impression de se réveiller en plein cauchemar. Un peu comme dans cette bande annonce (ci-dessus) de l'adaptation hollywoodienne du roman Cellulaire de Stephen King (déjà évoqué à maintes reprises dans plusieurs éditos) qui doit sortir chez nous le 21 septembre.

    Ey@el

    Alors que Pokémon Go donne le tournis à la planète entière, les joueurs ont-ils jamais pensé au fait que ce jeu a priori innocent pouvait être exploité à des fins autres que ludiques? Sputnik a fait une petite recherche sur l'affaire.

    Voici quelques faits curieux sur le jeu Pokémon Go — et ce ne sont pas des astuces afin d'augmenter son niveau de jeu mais des détails sur le fonctionnement du projet qui sont facilement accessibles et vérifiables sur Internet. Détails qui peut-être réduiront à néant votre envie de vous lancer à la poursuite des Pokémon, ou encore de poursuivre l'aventure.

    Sputnik vous propose ainsi de jeter un œil sur ces informations et vous laisse en tirer vos conclusions. 

    Origines

    Le projet Pokémon Go a été créé conjointement par The Pokémon Company, Nintendo et Niantic, ancienne filiale de Google. Niantic a été fondé par John Hanke, également fondateur de la compagnie Keyhole, Inc. spécialisée dans la création de cartes géospatiales. La compagnie a été financée par In-Q-Tel, un fonds américain de capital-investissement mis en place par la CIA en 1999.

    A l'époque, plusieurs tâches ont été accomplies :

    • la cartographie de la planète régulièrement mise à jour, y compris les autoroutes et tous les grands objets de l'infrastructure urbaine en général,
    • des robots-véhicules ont mis leurs nez dans tous les coins du monde et ont cartographié des villes entières, des rues…

    Principe

    Et voilà en 2016 que Niantic fait un pas en avant lance un jeu génial et viral basé sur le principe de la réalité augmentée. Une fois qu'il l'a installé et qu'il a lui autorisé l'accès à sa caméra qui filme tout ce qu'il voit autour de lui, son microphone, son gyroscope, son GPS et tous ses appareils connectés, le smartphone de l'utilisateur se met à vibrer et signale que plusieurs Pokémon se trouvent à proximité.

    Que se passe-t-il ensuite ? L'application vous félicite pour votre premier succès parce qu'elle sait comment il est important pour le joueur d'être encouragé. Puis, elle requiert que vous filmiez vos premiers Pokémon captés de tous les angles — et obtient donc les photos de votre appartement en détail, y compris les coordonnées et l'angle d'inclinaison du smartphone.

    Règles d'utilisation

    A propos, les règles d'utilisation qu'il faut accepter pour installer le jeu recèlent d'informations intéressantes. Ainsi, Niantic vous informe en ces termes officiels :

    Nous coopérons avec le gouvernement, les autorités compétentes ou des parties privées pour appliquer et respecter la loi. Nous pouvons divulguer toute information vous concernant (ou votre enfant autorisé) en notre possession ou sous notre contrôle au gouvernement, aux autorités compétentes ou aux parties privées dans le cas où, à notre seule discrétion, nous le penserions nécessaire ou approprié.

    Mais qui lit les règles de l'utilisation ? On appuie sur « J'accepte » et on se dépêche de lancer le jeu.

    Pourtant, les règles s'avèrent être une lecture bien excitante. Elles signalent par exemple que les serveurs de Pokémon Go enregistrent automatiquement certaines informations sur la façon dont une personne utilise ses services et s'en sert pour administrer ces services et analyser (petit détail : ils peuvent recourir à des tiers pour effectuer cette analyse).

    Et cerise sur le gâteau :

    Les informations que nous collectons auprès de nos utilisateurs, y compris les données à caractère personnel, sont considérées comme un actif de l'entreprise.

    Voilà ce que vous acceptez en effet en installant l'appli.

    Si nous étions rachetés par un tiers à la suite d'une transaction telle qu'une fusion, une acquisition ou une vente d'entreprise, ou si nos actifs étaient rachetés par un tiers pour cause de faillite ou de cessation de commerce, une partie ou la totalité de nos actifs, y compris vos données à caractère personnel (ou celles de votre enfant autorisé), pourraient être divulguées ou transférées à un tiers acquéreur dans le cadre de la transaction, poursuivent les règles.

    Imaginez-vous cela : le renseignement veut savoir ce qui se passe actuellement, par exemple… au Palais de l’Élysée. Et une minute plus tard les députés, les journalistes, les employés qui s'y trouvent sont tous rivés sur leurs portables qui leur signalent qu'un certain nombre de Pokémon sont dans la place…

    Vous connaissez la suite.

    Par Sputnik News

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 3 Août 2016 à 23:01

    Au départ, j'étais un peu réticente à utiliser ce jeu à cause de ça, et aussi parce qu'il est propulsé par Google Maps et connait notre positon en permanence. Mais à quoi bon ?

    À partir du moment où nous avons un téléphone, Google et Facebook ont immédiatement accès à toutes nos données. Même éteint, il suffit que la batterie soit présente pour que l'appareil soit géolocalisable. 
    Sur Ordinateur c'est à peu près pareil... Nos données valent trop chères pour qu'on les protège. Plus on avance, plus nous sommes surveillés, entre la NSA, les nouvelles lois de surveillance de l'état français ou encore le service d'espionnage de sa majesté, un des plus redoutable au monde (devant la nsa en terme de collecte des données au Royaume Uni). 
    L'application Snapchat et d'autres utilisent déjà la localisation pour "personnaliser notre expérience" (mon cul oui). Les principaux stores, systèmes d'exploitations et sites populaires dépendent tous de grandes marques. Sur ordinateur, il suffit d'avoir un onglet facebook ouvert où qu'un site possède un bouton de partage pour qu'il puisse nous localiser. Si tu n'utilise pas ton vrai nom, ils peuvent te demander un justificatif d'identité avant de fermer ton compte. 

    Donc oui, ce jeu peut être exploité à des fins autres que ludiques. Mais est-ce que cela diffère vraiment des autres applications disponibles sur nos smartphones ? Permets moi de douter... Est-ce que je dis ça parce que je joue au jeu ? Non. Mais je trouve ça un peu "facile" de traiter précisement de Pokémon GO pour surfer sur la vague... Il n'est malheureusement que le condensé du fonctionnement de l'internet d'aujourd'hui, même si beaucoup n'en ont pas conscience. 

      • Mercredi 3 Août 2016 à 23:24

        Tu as raison sur tout ce que tu énumères. Ceci dit, inutile de leur faciliter la tâche. Le problème n'est pas tant soi les gens qui en sont conscients et qui minimisent... comment dire... les données qu'ils fournissent. Le truc qui m'interpelle dans ce que tu dis, c'est surtout "Ah quoi bon". C'est bien là-dessus qu'ils comptent. C'est une illusion de croire qu'ils sont tout puissants. S'ils l'étaient, non seulement ils ne se donneraient pas autant de mal pour nous emberlificoter à tous les niveaux que ce soit psychiquement, physiquement ou spirituellement. S'ils pouvaient instaurer leur cauchemar par leur seul soi-disant méga pouvoir, ils l'auraient déjà fait. Un truc qu'ils ont réalisé, c'est que l'humain se décourage bien vite surtout quand on l'épuise par le stress : stress des événements, stress de la vie quotidienne, stress de l'environnement, etc. Un peu comme ces tests en tout genre qu'on fait subir aux rats de laboratoire. Une citation que j'ai trouvée dans un article lu récemment et qui à mon avis résume bien la situation actuelle et en tout cas ma philosophie et mon combat :

        « Le négatif n’a plus de ressources, il perd ses forces. Mais pour le combattre, encore faut-il lui résister (sinon, nous le nourrissons en lui cédant). »

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    2
    Mercredi 3 Août 2016 à 23:02

    (Édit : ne prends pas cela contre toi hein, j'ai juste envie de discuter XD)

      • Mercredi 3 Août 2016 à 23:28

        T'inquiète, c'est à ça que servent les commentaires. Pas pour que les lecteurs viennent me lécher les bottes. Il est intéressant de connaitre les avis divergents quand ils prennent la peine d'expliquer leur point de vue sans tirer sur le messager. Et puis en ce moment je suis en train d'apprendre à me détacher de mes pensées à savoir ne plus m'identifier à ce que je pense (sinon l'ego réagit et c'est nul pour la communication). C'est dingue toutes les synchronicités  depuis deux jours. Ma parole, Mercure doit être en phase accélérée. C'est quand qu'il fait une pause celui-là que je me repose un peu les méninges he

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