• Des documents attestent de la manière dont Monsanto écrase toute dissidence en appointant des milliers de trolls

    Article de Christina Sarich traduit par Ey@el

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    Monsanto a été accusé de disposer d'un service entier, au sein des locaux de son siège social de St Louis, consacré à la désinformation et au trollage des dissidents, mais la preuve que la multinationale embrouille les esprits existe désormais sous forme de trace écrite.

    L'instruction de plus d'une cinquantaine de procès par le tribunal américain du district de San Francisco a mis à jour le secret inavoué du géant américain — en plus des accusations de plaignants rendant l'herbicide Round Up responsable de leurs lymphomes non hodgkiniens.

    Il semblerait que Monsanto ait, par l'entremise de tiers, recruté des milliers de trolls pour contrer les commentaires négatifs de ses produits et pratiques commerciales sur Internet et pour promouvoir la société à l'aide de faux rapports scientifiques minimisant les risques potentiels du glyphosate ainsi que ceux des composants « inactifs » de ses pesticides les plus vendus.

    Le lecteur averti saura distinguer le vrai du faux dans ces campagnes de désinformation. Il existe même des trolls et des vendus pour rejeter le « syndrome de complicité avec Monsanto ». Ces personnes profèrent des propos haineux à l'encontre du site Food Babe, du mouvement Mothers Against Monsanto (Mères unies contre Monsanto), de ceux qui dénoncent les OGM, des agriculteurs biologiques et tout les autres.

    Je peux en attester par mon expérience personnelle, pour avoir été poursuivie de site en site par des trolls tentant de me discréditer personnellement ou traitant à la légère pratiquement chaque argument concernant les OGM ou le glyphosate et les agissements de Monsanto que je dénonce dans mes articles depuis plus de six ans aujourd'hui. Toutefois, maintenant que la moitié de la planète a interdit ces cultures « répréhensibles », pourquoi nous étonnerions-nous qu'ils aient recours à des tactiques tout aussi méprisables ?

    Voici l'un de mes exemples favoris de leur modus operandi. Un commentateur du nom de GMO Roberts avait écrit : « Pauvre Chrissie, elle est tellement jalouse de Monsanto. Dommage qu'elle ne soit prête à accepter le fait que les agriculteurs veulent des OGM. »

    Celui-ci faisait partie des commentaires gentils.

    Même s'il reste possible que cela ne soit pas l'œuvre d'un troll rémunéré, GMO Roberts (tout comme d'autres affublés de pseudos similaires) est quand même venu, pendant plus de trois ans, commenter chacun de mes articles. Cela en fait du temps consacré à argumenter en faveur des OGM et de Monsanto.

    Je ne serais pas étonnée que GMO Roberts et ses petits camarades se retrouvent exposés dans la collecte de documents actuellement effectuée par le site US Right to Know (le droit de savoir des Américains) qui dénoncent les dangers de l'alimentation.

    Dans ce document d'avril dernier, les plaignants californiens prétendent que Monsanto aurait pris pour cible toute publication en ligne y compris les commentaires sur les réseaux sociaux signalant les dangers potentiels de ses produits. Ils précisent leurs accusations en expliquant que

    Monsanto a même mis en place le bien nommé programme "Let Nothing Go" ("Ne laissons rien passer"), pas même les commentaires sans réponse sur Facebook ; ayant recours à, par le truchement de toute une panoplie de tierces parties, des individus sans apparemment aucun lien avec l'industrie, postant, à tour de rôle, des commentaires positifs sous les articles d'actualité et les publications Facebook, pour défendre Monsanto, ses produits chimiques e ses OGM.

    Il y a également d'autres allégations comme quoi la firme aurait rempli les caisses des instituts de réflexion et autres organismes scientifiques bidon, des universités, etc., pour promouvoir ses produits. Vous en connaissez sans doute déjà certains comme le Projet de lecture génétique et le Conseil américain des sciences et de la santé — des organisations dont le but viserait, selon les plaignants, « à déshonorer les scientifiques et faire ressortir certaines informations utiles à Monsanto et aux autres fabricants de produits chimiques. »

    Ce ne sont pas les preuves qui manquent. Il existe quantités de courriers électroniques, dont certains émanant de cadres de Monsanto, incitant des « scientifiques indépendants » à écrire, moyennant finances, des articles prétendument scientifiques en faveur du glyphosate, du Round Up et des OGM.

    Ce n'est pas comme si nous ne le savions pas déjà, mais c'est tellement gratifiant de voir que que la vérité ressort toujours. Cette fois peut-être, une juridiction californienne exigera-t-elle des comptes de Monsanto non seulement parce qu'ils sont à l'origine d'une propagation des cancers à grande échelle mais surtout en prouvant qu'ils ont eu recours à des tactiques orwelliennes de contrôle mental pour inciter le public à accepter de se laisser empoisonner.

    Traduit de l'anglais par Ey@el
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