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Texte de The Jam et article de Dave Thompson traduits par Ey@el

Available in English

Un peu de confiture anglaise passée de date depuis pas mal de décennies déjà mais qui reste consommable avec ou sans modération et surtout garantie sans sucre ajouté ni édulcorants ou conservateurs (qui n'avaient d'ailleurs pas vraiment la côte dans l'Angleterre des années Thatcher). Ce « bûcher funéraire » des Jam, sorti à l'époque de la Saint Jean, fait davantage penser aux feux de joie du 5 novembre où l'on brûle l'effigie du chef des méchants conspirateurs qui voulaient faire tomber les gentilles Élites oppressant le peuple anglais. Paradoxe quand tu nous tiens... Promis, demain vous en saurez plus.

Ey@el

Funeral Pyre

En bas dans les rues ce soir,
On brûlera des livres
Et les gens, bouleversés, rirons et pleurerons.
(L'émoi s'avère réjouissant)

Remisez vos craintes et chassez votre culpabilité,
Ce soir toutes les charges seront consumées par le feu.
Nous regarderons les flammes s'élever toujours plus haut
Mais gare à ne trop vous brûler
Si vous voulez pouvoir rentrer chez vous.

Debout près du bûcher,
Je voyais le rire sur les visages des meneurs en colère.
(Et les flammes prenaient de l'ampleur) 
Leurs yeux fous exorbités et leurs faces cramoisies disaient :
Les puissants s'affermissent par l'écrasement des faibles.

Nous nous régalons de la chair et nous nous abreuvons du sang.
Nous vivons dans la peur et méprisons l'amour en temps de crise.
(Au vu des prix élevés actuels)

Amenez du papier, amenez du bois,
Amenez ce qui reste de votre amour pour le feu.
Nous regarderons les flammes s'élever toujours plus haut
Mais gare à ne trop vous brûler
Si vous voulez pouvoir rentrer chez vous.

Debout près du bûcher,
Je voyais le rire sur les visages des meneurs en colère.
(Et les flammes prenaient de l'ampleur) 
Leurs yeux fous exorbités et leurs faces cramoisies disaient :
Les puissants s'affermissent par l'écrasement des faibles.

Dans ce bûcher funéraire,
Nous regarderons les flammes s'élever toujours plus haut
Mais gare à ne trop vous brûler
Si vous voulez pouvoir rentrer chez vous.
(Oh, je me sens tellement vieux alors que je me sens si jeune
Je ne peux pas grandir pour répondre aux demandes)

© Paul Weller, 1981

Traduit de l'anglais par Ey@el
© lapensinemutine.eklablog.com

À propos de cette chanson

Quelques années après les faits, Paul Weller expliqua à l'écrivain journaliste Paolo Hewitt que les Jam avaient composé "Funeral Pyre" en réaction à tous les disques au son trop lisse qui inondaient le marché à l'époque « alors on s'est dit que ce serait bien de faire quelque chose de brut. »

Ce morceau fut le premier à être accrédité au groupe en tant qu'unité plutôt qu'à un membre individuel, ce qui illustre à quel point la ligne de basse angoissante de Bruce Foxton et la rythmique agressive de Rick Buckler font partie intégrante de cette chanson, son empreinte militarisant l'ensemble et assurant la combustion. Et comme à l'intention du trio, "Funeral Pyre" (superbement produit par Peter Wilson et les Jam eux-même) apparut comme l'antithèse même des titres doucereux qui alimentaient les charts de l'époque.

La fureur absolue de cette musique reproduisait également la tension et la rage quasi irrépressible alors en pleine émergence dans les zones urbaines d'Angleterre. Les paroles de Weller s'avèrent rapidement prophétiques lorsque les émeutes frappèrent la nation. "Funeral Pyre" enflamma les charts, culminant à la quatrième place, début juin 1981 ; quinze jours plus tard, dans le même esprit, le "Ghost Town" des Specials le dépassait dans sa course au sommet. À eux deux, ces singles étaient non seulement annonciateurs des troubles qui allaient s'emparer du pays mais ils en fournissaient la bande sonore.

Traduit de l'anglais par Ey@el
© lapensinemutine.eklablog.com

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