• Le percepteur

    Article d'Ey@el et texte de The Beatles traduit par Ey@el

    Available in English

    C'est le moment de remplir vos déclarations d'impôts. Si ça vous chagrine, sachez que ça mettait George Harrison tellement en rogne qu'il en a fait une chanson (et non des moindres) qui se prête parfaitement à la circonstance. Tant pis pour ceux qui comptaient plutôt sur l'arrivée en fanfare d'un sous-marin jaune — et pourquoi pas piloté par les Beach Boys pendant qu'on y est !

    Taxman

    Laissez-moi vous expliquer les modalités :
    Ce sera un pour vous et dix-neuf pour moi
    Parce que je suis le fisc.
    Ouais, c'est moi le percepteur !

    Si vous trouvez que cinq pour cent c'est trop peu,
    Estimez-vous heureux que je ne prenne pas tout
    Parce que je suis le fisc.
    Ouais, c'est moi le percepteur !

    Conduisez, je taxerai la rue.
    Asseyez-vous, je taxerai votre siège.
    Gelez, je taxerai le chauffage.
    Promenez-vous, je taxerai vos pieds.
    (Percepteur)
    Car je suis le fisc.
    Ouais, c'est moi le percepteur !

    Ne me demandez pas pourquoi je le veux
    (Percepteur, M. Wilson)
    Si vous ne voulez pas payer davantage
    (Percepteur, M. Heath)
    Parce que je suis le fisc.
    Ouais, c'est moi le percepteur !

    Un petit conseil à ceux qui décèdent :
    Déclarez chaque denier sur vos paupières.
    Parce je suis le fisc.
    Ouais, c'est moi le percepteur !
    Et vous ne travaillez pour personne d'autre que moi.
    (Percepteur)

    © George Harrison, 1966

    Traduit de l'anglais par Ey@el
    © lapensinemutine.eklablog.com

    À propos de cette chanson

    "Taxman" est l'une des rares chansons des Beatles à ne pas être signée et chantée par le tandem Lennon-McCartney mais par George Harrison. Il s'agit du morceau d'ouverture du génial album Revolver (mon préféré sans aucun doute), paru en 1966, qui marqua un tournant décisif dans l'évolution musicale du groupe.

    Peu avant sa mort, en 1980, John Lennon racontait dans une interview comment Harrison avait soi-disant sollicité son aide : « J'ai balancé quelques phrases pour faciliter les choses parce que c'était ce qu'il m'avait demandé. Il était venu me trouver parce qu'il ne pouvait pas aller voir Paul car à l'époque, il ne l'aurait pas aidé. Il ne voulait pas le faire... Alors je me suis retenu et j'ai donné mon accord. Ça avait été John et Paul pendant trop longtemps, il avait été écarté parce qu'il n'avait rien composé jusqu'alors. »

    En fait, il s'avère que c'est Paul McCartney qui eut l'idée des petites piques moqueuses à l'égard des politiciens sous forme de chœurs et qui assura les parties de guitare au lieu de s'en tenir à la basse comme à l'accoutumée (en fait, il avait changé d'instrument pour suppléer au départ de Stuart Sutcliffe le bassiste original des Beatles à l'époque d'Hambourg). Il rajouta même une « petite touche indienne » à ses solos pour faire plaisir à George.

    Apparemment feu le beau guitariste ténébreux des Fab Four était plus préoccupé par ses deniers que ne l'étaient ses comparses. On raconte qu'il était le seul à relire entièrement leurs contrats pour connaitre le montant exact de leurs cachets. Ce serait en constatant le peu qu'il lui restait après s'être fait racketter par le fisc et s'être longuement penché sur leur comptabilité qu'il aurait ainsi réalisé avec stupeur que le percepteur empochait 95% de leurs gains. « J'ai écrit "Taxman" quand j'ai réalisé que même si nous commencions à gagner de l'argent, nous en reversions la majeure partie aux impôts. Une pratique très courante qui l'est encore. »

    À noter, qu'à l'époque l'impôt sur la fortune venait juste d'être instauré par le premier ministre travailliste, Harold Wilson avec l'appui du chef de l'opposition conservatrice, Edward Heath. Pas étonnant que ce dernier ait proposé les Scarabées aux œufs d'or au titre de Membres de l'Ordre de l'Empire Britannique (ce qui avait valu à John Lennon d'envoyer quelques vannes bien senties à la Reine et sa clique en leur demandant de se contenter « de taper dans leurs mains et d'agiter leurs breloques »).

    Le dernier couplet sur les droits de succession (la mort vous vole vos êtres chers, le fisc se charge du reste) fait référence à une vieille tradition où pour s'assurer que les gens étaient bien morts, on leur posait une pièce de monnaie sur chaque paupière (avant les progrès de la médecine, le nombre de gens enterrés vivants étant malheureusement très fréquent). Et pour la petite histoire, lors de sa tournée solo au Japon, en 1991, Harrison l'avait transformé en :

    Un petit conseil à ceux qui décèdent :
    (Ha ! ha ! M. Major)
    Déclarez chaque denier sur vos paupières.
    (Ha ! ha ! M. Heath)
    Maintenant, je vais les réduire et vous allez voir,
    (Ha ! ha ! M. Eltsine)
    Je récupérerai bien plus avec la TVA.
    (Ha ! ha ! M. Bush)

    Ayez la tête haute, je taxerai votre chapeau.
    Adoptez un animal de compagnie, je taxerai votre chat.
    Essuyez vos pieds, je taxerai le tapis.
    Si vous prenez de l'embonpoint, je taxerai votre graisse.

    Ey@el

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  • Commentaires

    1
    constance
    Samedi 26 Avril 2014 à 14:42

    c'est assez réaliste comme texte ...


    pour une obligation illégale !

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