• Le témoignage effrayant d'un opérateur de drone de l'armée de l'air américaine relatant sa première mission homicide

    Article d'Arjun Walia traduit par Ey@el

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    Oui, je sais, c'est déprimant et loin de moi l'envie de surfer sur la vague et de nourrir ainsi l’égrégore. Toutefois, je ne compte pas me coucher pour voir ni jouer la carte de l'excuse en espérant que la couleur change au prochain tour (vous ne connaissez pas le tarot-poker ?). Il n'y a rien à perdre en faisant tout notre possible, nous autres insomniaques, pour tenter de mettre fin à cette prise d'otage psychologique permanente dont nous sommes TOUS les victimes en alertant ceux qui ont un sommeil de plomb. En comparaison, le risque de ne rien faire serait bien pire. Oui, tellement pire. Comme le disait ce bon vieux Dumbledore à Voldemort lors de leur ultime affrontement : « ton incapacité à comprendre qu'il existe des choses bien pires que la mort a toujours constitué ta plus grande faiblesse » (Harry Potter et l'Ordre du Phénix). Ne serait-ce pas une motivation suffisante pour tous ceux qui ne seraient pas déjà morts à l'intérieur ? Sinon peut-on espérer ressusciter de cette mort-là ?

    Ey@el

    Ancien pilote de la force aérienne, Brandon Bryant est l'un des tout premiers opérateurs de drone aux États-Unis à dénoncer ce qui se passe à l'étranger, depuis plusieurs d'années déjà, à savoir le massacre d'un nombre incalculable de victimes innocentes. De 2007 à 2011, Bryant a servi comme opérateur de capteur pour le programme baptisé « Prédateur ». Il était chargé d'assurer la permanence caméra des véhicules aériens sans pilote dans les missions d'attaque hors territoire avant de quitter le service actif de l'armée de l'air et de se voir remettre, comme le rapporte le média alternatif Democracy Now, un certificat de mérite pour les 1500 homicides perpétrés par son escadron.

    Il est clair que les États-Unis encouragent et récompensent ce type d'activité. Il faut en tenir compte lorsque l'on se penche sur les événements qui se produisent actuellement dans le monde, notamment en Syrie.

    Voici le récit que fait Bryant de sa toute première frappe mortelle avec un drone et des répercussions que cela continue d'avoir sur lui à ce jour :

    Au départ, je ne comprenais pas vraiment ce que voulait dire tuer. C'était horrible. La première fois, puis la seconde également. La troisième et la quatrième fois, j'étais comme dans un état second, mais bien sûr c'est la première fois qui marque le plus.

    Il faut que ceux qui appuient sur la détente et que ceux qui donnent les ordres cessent de le faire

    Bravo à Bryant pour avoir contribué à faire la lumière sur ces atrocités perpétrées hors de nos frontières. Un message et une solution à la fois explicites et très percutants. La solution serait que les hommes aux commandes et ceux qui suivent leurs ordres cessent d'obéir. Si nous voulons mettre un terme à tout ce chaos, il faut revoir notre manière de penser. On se sert de nous comme d'instruments. Mais imaginez un instant ce qu'il adviendrait si chaque être humain sur cette planète refusait de participer aux guerres. À quoi ressemblerait le monde ? On pourrait arguer que des aéronefs robotisés et intelligents prendraient alors le relais, mais qui les fabrique ? Au final, il y a toujours un homme à l'origine de ces tueries. Nous sommes à la fois la cause et la solution.

    C'est pourquoi on dit que le changement doit venir de l'intérieur et à mesure que davantage de soldats prendront conscience de la réalité de ces guerres, j'aime à penser qu'ils seront de plus en plus nombreux à déposer les armes.

    Tirer sans raison

    Brandon Bryant n'est pas le seul militaire à dénoncer ce problème. Ethan McCord qui a servi l'armée américaine en Irak, a fait part de quelques vérités dérangeantes concernant la vie d'un soldat dans une vidéo de Wikileaks intitulée Collateral Damage (dommages collatéraux).

    Dans le clip ci-dessous (à visionner pour les images), Bryant décrit comment les civils qui se font tuer sont apparemment assimilés, à tort, à des individus dangereux même quand ce n'est clairement pas le cas.

    Alors on regardait cette chose, ces gens, et c'était... quasi instantané : « Présence d'armes confirmée... vous êtes autorisé à tirer. »

    Dans une autre vidéo, Ethan McCord exprime les mêmes sentiments :

    Quand on se sent menacé par qui que ce soit, on peut abattre cette personne. De nombreux soldats se sentaient menacés par le simple fait d'être regardés, alors ils tiraient sur tous ceux qui les fixaient parce « je me suis senti menacé ». On nous avait dit que si jamais nous faisions feu sur des personnes et qu'ensuite une enquête était ouverte, « des officiers s'occuperont de vous ».

    Cela se produit tous les jours. J'ai assisté... [à la destruction de] fourgons remplis d'enfants se trouvant sur la trajectoire au moment d'un tir de roquette. La destruction du peuple irakien a lieu au quotidien.

    Le lavage de cerveau des jeunes recrues

    Quand des individus s'engagent pour ce qui semble être « servir leur pays », c'est vraisemblablement avec les meilleures intentions du monde. Ils ont la conviction de contribuer à améliorer le monde en défendant leur pays contre des terroristes extrémistes. Beaucoup de ces soldats ignorent totalement la vérité qui se cache derrière cette guerre mondiale contre le terrorisme et le prétendu ennemi qu'ils doivent combattre.

    En réalité, il n'existe aucune armée islamique ni aucun groupe terroriste appelé Al-Qaïda et n'importe quel agent de renseignement éclairé sait cela. Mais toute cette propagande vise à faire croire au public à la présence d'une entité mise en exergue et diabolisée dans l'unique but d'amener les téléspectateurs à accepter une gouvernance internationale unifiée dans une guerre contre le terrorisme. Les États-Unis sont les instigateurs de cette propagande.

    ~ Robin Cook, ancien ministre britannique des affaires étrangères

    C'est précisément la raison pour laquelle nombre de professeurs, politiciens et experts du monde entier se sont réunis récemment pour nous avertir de l'adoption d'un agenda global par l'alliance militaire occidentale.

    La guerre mondiale contre le terrorisme est une entreprise américaine bidon, reposant sur de fausses prémisses. On trouve le moyen de nous raconter que l'Amérique et le monde occidental s'en prennent à un ennemi fictif, l’État islamique alors que ce dernier est intégralement financé et appuyé par l'alliance militaire et les alliés des États-Unis dans le Golfe Persique [...] Ils disent que les Musulmans sont des terroristes, mais il se trouve que lesdits terroristes sont « fabriqués » en Amérique. Ils ne sont pas le produit de la société musulmane et il faudrait que ce soit tout à fait clair pour tout le monde ici [...] La guerre mondiale contre le terrorisme est une invention, un énorme mensonge et un crime contre l'humanité. (source) (source)

    Quand on croit que ces terroristes sont financés et armés par les États-Unis et d'autres gouvernements (avec la main qui les contrôle tous et qui rassemble les grandes banques), on se pose alors la question du pourquoi. Quelle explication logique apporter à des actes aussi illogiques ? Il apparait clairement qu'ils veulent susciter la panique et la peur dans le but de nous distraire du fait qu'ils créent ces événements de toutes pièces — tout cela afin de justifier l'infiltration d'autres pays pour leurs propres fins égoïstes. C'est ce que bon nombre de soldats et de citoyens ordinaires doivent réaliser.

    Les soldats combattent-ils pour la liberté ou pour des agendas élitistes sous couvert de patriotisme et de menace terroriste mondiale ? Le patriotisme est une propagande qui combinée à la menace terroriste fictive et orchestrée, fait croire qu'il y a une chose à défendre et pour laquelle on doit se battre.

    Dans un exposé intitulé "Accord sans consentement : réflexion sur la théorie et la pratique de la démocratie", Noam Chomsky cite et commente certaines révélations importantes faites par Edward Bernays :

    « La manipulation consciente et intelligente des habitudes et opinions organisées des masses est un élément important dans une société démocratique. » Pour mener à bien cette tâche indispensable, « les minorités intelligentes doivent avoir continuellement et systématiquement recours à la propagande » parce qu'elles seules « comprennent les processus mentaux et les tendances sociales des masses » et peuvent « actionner les fils contrôlant l'esprit du public ». Par conséquent, notre « société à consenti à autoriser que la libre compétition soit organisée par le commandement et la propagande », soit un autre exemple « d'accord sans consentement ». La propagande fournit aux dirigeants un instrument pour « façonner l'esprit des masses » afin qu'elles « canalisent leur vigueur nouvellement acquise dans la direction souhaitée ». Les dirigeants peuvent « régenter l'esprit du public exactement comme l'armée le fait avec le corps de ses soldats ». Cette pratique de « l'ingénierie du consentement » est « l'essence même du processus démocratique ». (Pages 10 et 11)

    Il y a également la pression que doivent affronter ces soldats engagés dans l'armée. Ils n'ont pas d'autre choix que d'obéir aux ordres de leurs supérieurs endoctrinés eux aussi (je ne sais pas si ce terme a une connotation négative ici car, dans une certaine mesure, nous avons tous subi un lavage du cerveau).

    Comme l'a souligné Ethan McCord dans la vidéo pré-citée :

    Nous avions reçu l'ordre de notre commandant de bataillon de tuer tous les fils de p*** qui se trouvaient dans cette rue. Beaucoup de soldats ne voulaient pas le faire. Nous avons décidé de tirer sur les toits des immeubles parce que si on ne faisait pas feu, les gradés du peloton feraient de notre vie un enfer.

    Traduit de l'anglais par Ey@el
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  • Commentaires

    1
    Dimanche 29 Novembre 2015 à 23:36

    Et bien les guerres ne sont pas là de disparaître, il y a une recrudescence de jeunes qui s'engagent en France ( pour servir la nation !) , il y a tellement de candidats suite aux attentats qu'on est obligé de faire une sélection sévère ! Combattre la violence par la violence, c'est tout ce qu'ils ont trouvé comme solution ! :shock:

      • Dimanche 29 Novembre 2015 à 23:58

        La violence est dans nos gènes (cerveau reptilien) et ils ne font que la réveiller, l'exacerber et la conditionner en isolant la partie qui se connecte à l'âme, siège de l'amour, de la compassion, du respect de soi et de  l'autre. Ils essaient de nous maintenir en mode "cerveau gauche", mathématique, froid, rigide, survivaliste. La peur en fait également partie. Ils essaient oui et là ils mettent les bouchées doubles car leur temps est compté. Mais comme disait Gandalf : « Vous ne passerez pas ! » wink2

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