• Mon dieu, hé hé

    Article d'Ey@el et texte de Neil Young traduit par Ey@el

    Available in English

    Rust Never Sleeps de Neil Young et Crazy Horse, paru en 1979, fut le tout premier album de ma collection de disques démarrée en cette même année (je sais que certains auraient plutôt parié pour les Beatles ou les Who, mais non). Et je l'apprécie toujours autant. Curieusement, cette chanson m'est revenue tout récemment à l'esprit au sortir d'un méchant coup de blues que j'ai bien cru ne jamais parvenir à surmonter. À croire que mon ange gardien est un musicien.

    My My, Hey Hey (Out Of The Blue)

    Mon dieu, hé hé,
    Le rock'n'roll est parti pour durer.
    Mieux vaut brûler franchement que s'éteindre à petit feu,
    Mon dieu, hé hé.

    Quand on quitte la lumière pour les ténèbres,
    Ils vous donnent ceci et vous payez pour cela.
    Mais une fois parti, il n'y a plus de retour possible
    Quand on quitte la lumière pour les ténèbres.

    Le King est mort mais on ne l'oublie pas,
    Est-ce là l'histoire de Johnny Rotten ?
    Mieux vaut brûler franchement que rouiller.
    Le King est mort mais on ne l'oublie pas.

    Hé hé, mon dieu,
    Le rock'n'roll ne pourra jamais mourir.
    Il ne faut pas se fier aux apparences,
    Hé hé, mon dieu.

    © Neil Young, 1979

    Traduit de l'anglais par Ey@el
    © lapensinemutine.eklablog.com

    À propos de cette chanson

    Issu de l'album sus-mentionné qui relança, en pleine vague punk, la carrière de vieux hippie déjà sur le retour qu'était alors Neil Young, complétement déphasé par rapport à sa génération, ce morceau se décline en deux version — celle-ci acoustique et une autre très électrique intitulée "Hey Hey, My My (Into The Black)".

    C'est surtout la phrase « Mieux vaut brûler franchement que s'éteindre à petit feu » qui eut un grand impact sur le courant grunge, notamment après qu'elle fut citée par Kurt Cobain dans sa lettre de suicide, valant ainsi à Young le statut inattendu de « parrain du grunge ». Oasis, par calcul  — ou par simple bon goût, la connerie légendaire des frères Gallagher se limitant fort heureusement à leur personnalité — la reprirent même durant leur tournée 2000 ainsi que Big Country.

    Ses paroles, bien qu'assez courtes, n'en furent pas moins un véritable casse-tête à traduire. Non pas qu'elles soient cryptiques mais parce que certaines expressions très imagées sont volontairement ambiguës de par leur polysémie (qui englobe plusieurs sens à la fois). J'ai donc dû trancher afin de tenter de rendre au mieux la fluidité et la cohérence de ce texte. Ainsi « out of the blue » que j'ai traduit par « quitter la lumière » — en référence au bleu du ciel (l'éther) et au jour et en opposition au noir de la nuit (les ténèbres) — signifie également « de manière impromptue, sans crier gare » et « surgi de nulle part ». 

    Je pense que cette précision était nécessaire pour ceux qui ne maitrisent pas bien l'anglais d'autant que Neil Young s'exprime ici à la fois au propre comme au figuré en parlant de ces étoiles « surgies de nulle part » pour retomber dans l'anonymat (le noir). Mais on peut également le comprendre comme le passage de la dépression au suicide, comme ce fut le cas pour le défunt chanteur de Nirvana.

    Hey Hey, My My (Into The Black)

    Et pour terminer en beauté, la version électrique qui décoiffe.

    « Le rock'n'roll ne pourra jamais mourir » certes, mais cela n'empêche pas tous ses flambeaux de « passer aux ténèbres » à la file et sans crier gare ces derniers temps : David Bowie, Glen Frey (Eagles), Prince... RIP.

    Ey@el

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