• Perception Majuscule (3)

    Interview d'Ey@el

    MK-Ultra

    RUDY : Il y a un passage où je traite de certaines théories du complot dont une en particulier qui est en fait très vivace à Montréal parce qu'elle est née en partie à Montréal. C'est ce qu'on appelle le le projet MK-Ultra, un projet de contrôle mental par des voies qui sont pas toujours forcément très cool à décrire.

    J'ai essayé de laisser ce côté les passages les plus sordides et les plus dégueulasses de tout ça. Je veux que ce bouquin attire l'attention sur ce sujet-là. MK-Ultra est un sujet ou où il y a beaucoup de choses très troublantes à dire. Les personnes qui ont envie d'aller creuser peuvent aller creuser. C'était juste pour dire que ça existe.

    J'ai essayé de donner des éléments de recherche aux gens, en particulier une vidéo que je t'avais envoyée (Les dernières images du documentaire. – Ed.) où on voit des choses très troublantes qui permettent après de se poser des questions.

    Si tu as envie d'aller creuser, tu vas creuser. Mais le but du jeu, c'était pas non plus d'en faire un livre politique – un livre pour orienter les gens dans une certaine direction politique. Le choix est ouvert. Tu as envie de te dire : « Ah ça c'est un bouquin de fantastique » et de laisser ça comme ça, je n'ai pas de problème avec ça.

    EYAEL : Je ne verrais pas MK-Ultra comme une théorie du complot parce que c'est quelque chose d'avéré maintenant. Officiellement, c'est terminé mais officieusement ça continue.

    RUDY : Bien sûr ! C'est ma compréhension aussi. Mais ce que je veux dire c'est que ce n'est PAS une théorie du complot, mais c'est une théorie du complot dans le sens où ça n'est pas rentré dans le cerveau de Monsieur Tout-le-Monde qui regarde TF1.

    Non seulement, ils l'ignorent si tu leur en parles mais tu leur montres des preuves, ils auront cette espèce de réaction de rejet : « Non, ça ne correspond pas avec la vision de la réalité que j'ai, donc c'est une théorie du complot, donc c'est les fous qui en parlent et donc je ne m’intéresse pas au sujet. Je vais retourner dans mon confort, dans mon cocon TF1-BFM ».

    Et je propose aux gens un choix : si tu n'as jamais entendu parler de ça... Je mentionne que Bill Clinton en a parlé à un moment donné, il a fait une déclaration quand il était président sur le sujet – ce qui me paraît être un argument de poids, un président des États-Unis en exercice qui parle de ça et qui fait des excuses. Après si tu n'as pas envie de creuser ça...

    Mais oui, la réalité par rapport à la fausse réalité qu'on nous présente comme la vérité, c'est au centre de mes préoccupations quotidiennes. Certainement beaucoup plus en fait depuis que ces deux ans et demi qui viennent de s'écouler.

    Et je vais te dire un truc parce que là quand je parle de ces deux ans et demi, je fais évidemment référence au Covid et tout. Et ça me pose pas mal de problèmes pour la suite de mon bouquin. Parce que le récit commence le mardi 11 juin 2019. Donc nécessairement, là on arrive en 2020 et moi quand j'ai commencé à écrire ça, il n'y avait pas de Covid, il n'y avait pas tout ça.

    EYAEL : Tu pourrais situer ça dans un monde parallèle où il n'y a pas le Covid ?

    RUDY : J'en sais rien du tout. Il y a un petit clin d'œil au Covid à un moment donné où quelqu'un fait une réflexion sur les masques des Japonais dans le métro. Je ne sais pas trop comment ça va évoluer de ce côté-là mais ça me gratte un peu la tête. Je ne sais pas comment je vais résoudre ce problème. On verra.

    Les personnages

    EYAEL : Tes personnages centraux sont des héros vraiment atypiques. Et surtout, ils évoluent à une vitesse fulgurante sur le laps de temps assez court dans lequel se déroule le récit. C'est étonnant.

    RUDY : Ils ont pris des claques dans la tête aussi !

    EYAEL : On a un peu l'impression qu'ils s'éveillent à eux-mêmes, que d'un coup, ils se découvrent des capacités incroyables. Ils ont tous plus ou moins des blocages psychologiques et là ils se prennent des claques et sont capables de faire des choses incroyables. Je pense notamment à Wendy. Et Yvan aussi.

    RUDY : Wendy – petit spoiler – est en fait un personnage qui existe pour de vrai. Il s'agit d'une vraie personne qui s'appelle réellement comme ça. C'est une ex à moi. Bon c'est terminé, il n'était pas question de régler des comptes ou quoi que ce soit. Wendy est donc une personne atypique. D'ailleurs je lui ai dit, je lui ai envoyé le texte en lui disant qu'elle faisait un bon personnage de roman.

    Mais  finalement, de ce personnage qui est la personne que j'ai rencontrée et avec qui j'ai eu une relation pendant deux ans, il y a des années, c'est devenu un personnage à part entière dont je m'inspire et qui après je cherche à savoir ce qui lui arrive. Le but du jeu n'est vraiment pas de régler ses comptes. Et je pense que la Wendy du bouquin ressort comme un personnage sympathique.

    EYAEL : Et les autres personnages ?

    RUDY : Il y a deux personnages, Yvan et Gauthier, qui sont colocataires et les meilleurs amis du monde. Il y a une partie de moi dans chacun de ces personnages. Par exemple, à un moment donné, on demande à Yvan sa date de naissance et il se trouve que c'est celle de mon frère.

    Donc c'est un peu moi, un peu d'autres personnes. Pas uniquement dans un seul personnage mais réparti sur différents personnages. Je ne sais pas, c'est le premier livre que j'écris mais je vois difficilement comment on peut écrire un bouquin qui n'a pas une part de soi-même, une part autobiographique à l'intérieur, d'une manière ou d'une autre.

    EYAEL : Et Ginette alors ? C'est de la pure fiction ou tu connais quelqu'un comme elle ?

    RUDY : Oui, c'est de la pure fiction mais c'est vrai quand j'y pense...

    Tu sais, je suis arrivé à Montréal, ça fait dix ans et je faisais du théâtre avant d'aller y vivre. J'avais envie de continuer (maintenant je n'en fais plus), de reprendre ça et donc j'ai fait une pièce amateur à Montréal, Douze hommes en colère qui est d'ailleurs une très bonne pièce de théâtre. Moi, j'étais le méchant n°5 – le plus en colère des douze hommes en colère, on va dire. Et dans les onze personnes avec qui je partageais la scène, il y avait une dame qui était dans la tranche d'age de Ginette et quand je pensais à Ginette, c'était sa tête à elle qui m'apparaissait. Mais par contre, elle ne partage rien d'autre que l'apparence.

    Et donc c'est marrant parce que les deux personnages que j'ai, notamment Yvan et Ginette, proviennent d'un exercice que ma prof d'écriture nous avait donné à faire : "Inventez deux personnages. Écrivez une scène avec deux personnages."

    J'ai donc écrit une scène où j'étais dans un métro et je faisais face à un personnage qui deviendra Yvan par la suite, dont la caractéristique, on l'apprend dès le début, est que c'est une espèce de colosse, une force de la nature. Il est très grand, il est très fort, il est très musclé, et très timide aussi.

    J'ai écrit cette scène avec ce personnage : il est une heure du matin, je suis dans le métro et face à moi, il y a un type hyper imposant physiquement. C'est ce personnage qui m'a accompagné. L'autre c'est Ginette que j'avais inventée dans le cadre de cet exercice-là. Puis après j'ai écrit une scène, puis une autre, puis une troisième et finalement différentes scènes.

    Ah oui, ça je ne te l'ai pas dit : il y a plusieurs scènes dans le bouquin que j'ai écrites au cours d'exercices que j'ai faits dans ce cours-là et que j'ai intégrées par la suite.

    EYAEL : Et pour Rara, comment t'est venue l'idée ?

    RUDY : Difficile d'en parler sans spoiler. Rara est un personnage qui sort de nulle part et c'est une petite bête bleue qui parle et qui est grossière, vulgaire, qui regarde du porno, fume des joints et accompagne Yvan qui, à ce moment-là de sa vie, est dans une phase où il est paumé, ne sait pas où il est, ce qu'il fait ni pourquoi il est en vie alors que dans sa tête il devrait être mort. Et il voit ce personnage-là et se demande : « Est-ce que je suis fou ? Est-ce que je suis pas fou ? »

    On parlait tout à l'heure de la rencontre d'Yvan avec son demi-frère et la discussion philosophico-spirituelle qui s'ensuit – ça en fait, ce sont des enseignements que j'ai pris dans une espèce d'éveil spirituel.

    Tu sais, moi, pendant très longtemps j'étais complètement coupé de Dieu et tout ça et depuis la naissance de mon fils, je m'en suis rapproché. Et il y a différentes personnes, par le biais de vidéos YouTube principalement, qui m'ont aidé à évoluer sur ce plan-là et donc certains de ces enseignements viennent de là.

    EYAEL : En fait, sans spoiler, ce que ce personnage représente dans l'histoire, ça existe réellement ?

    RUDY : Ça existe réellement.. Oui, toutes les explications qu'on donne, d'où ça vient, les textes qui y font référence et tout ça sont des choses authentiques. Du moins, c'est MA compréhension de choses authentiques parce qu'on parle de sujets très pointus et il y a peut-être quelqu'un qui dira « Ah oui, il y a un détail qui ne marche pas ». J'ai donc fait ce que j'ai pu.

    EYAEL : Il est très sympathique ce Rara et vers la fin, j'ai l'impression qu'il devient plus humain dans le sens où il veut vraiment aider alors que ce n'est pas vraiment son but premier.

    RUDY : C'est expliqué pourquoi. Au début, son rôle n'est pas d'aider mais Yvan se retrouve dans la cosmologie de l'univers à une place très particulière qu'il ne comprend pas du tout et à ce moment-là, le personnage de Rara qui, normalement est plutôt quelqu'un qui doit lui pourrir la vie, a le mandat de venir l'aider dans sa quête.

    EYAEL : Il me fait un peu penser au djinn de la Trilogie de Bartiméus avec sa façon de parler et son humour un peu similaire.

    RUDY : Tu m'as parlé de ça, je ne l'ai pas lu, il faudrait que je le fasse.

    Il y a une petite fille qui intervient vers la fin du bouquin qui s'appelle Amélia. Du fait que c'est une petite fille, j'ai un attachement particulier pour ce personnage-là qui se retrouve dans une situation personnelle qui est horrible.

    EYAEL : Ce n'est pas tellement de la fiction ce qui lui arrive.

    RUDY : Non, tristement non. Je passe ce côté horrible – l'horreur des sujets dont je parle est abordée très légèrement. Le but n'est pas d'effrayer les gens mais plutôt de les faire sourire et de les faire réfléchir. Ce n'est pas que j'ai un attachement particulier pour elle mais je ne suis pas vraiment sûr de ce qui va lui arriver et j'y pense beaucoup.

    Réalité vs fiction

    EYAEL : Avec les sujets que tu abordes justement, tu avais donc l'intention de planter des graines dans l'esprit des lecteurs pour les inciter un petit peu à creuser ?

    RUDY : Quand j'ai commencé le livre, oui, c'était ça l'objectif. Et puis 2020, 2021 et 2022 sont arrivés et là, je pense que c'est vraiment une problématique qui est centrale, dans le monde, de voir qu'il y a la réalité de la télévision et la Réalité et que ces réalités divergent de manière gigantesque.


    © Ey@el

    On est dans une espèce de grand écart. Et pour quiconque n'a ne serait-ce que un petit peu les yeux ouverts sur l'information – je parle pas de spiritualité, je ne parle pas de foi, je ne parle pas de ces sujets qui peuvent bloquer certains – mais juste tu ouvres un petit peu tes yeux sur ce qui s'est passé. Soit tu es encore dans un endoctrinement total, soit tu as réellement pris conscience du fait qu'il y a sérieusement quelque chose qui cloche dans notre société aujourd'hui.

    Pour te donner un exemple, moi, je suis confiné au Canada jusqu'au 20 juin et depuis pratiquement un an et demi ou plus, je n'ai plus le droit de prendre l'avion parce que j'ai pris une décision médicale me concernant, de ne pas me prendre une injection et de tous les problèmes que ça cause et tout ça.

    (Pour l'anecdote, quelques jours après cet entretien, le Canada levait cette restriction et nous avons pu nous rencontrer en chair et en os ! - Ed.)

    Tu te rends compte que quand je suis arrivé au Canada, il y a dix ans, dans ma tête et dans la tête de tout le monde, c'était le pays des droits de l'Homme, des libertés, où on aime la nature, les gens. Les gens sont gentils, ils sont pacifiques. Et au niveau individuel, c'est vrai mais au niveau politique, c'est devenu un enfer.

    Tu as vu les camionneurs canadiens et ce que notre dictateur Justin Trudeau est en train de faire, à couper des comptes en banque parce qu'il y a des gens qui manifestent pacifiquement pour exprimer leur désaccord face à des décisions politiques qui sont prises. Là, on est à une croisée des chemins et je pense qu'il est important d'en parler.

    Interview réalisée par Ey@el
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