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Projet Eklabugs : Les mots qui s'imposent
Votre série de l'été est malheureusement déjà terminée (ça sent la rentrée imminente tout ça), mais grâce à la session Eklabugs un peu particulière de ce mois d'août, vous allez pouvoir profiter encore un peu plus longtemps de cette légèreté avec la petite histoire que je vais vous conter et dans laquelle je dois caser 16 mots imposés, sélectionnés aléatoirement par ordinateur. Attendez-vous donc à tout et n'importe quoi (comme d'hab).
♠ ♣ ♥ ♦
André dit Dédé Deschamps, qui n'a rien à voir avec son célèbre homonyme footballeur mais porte très bien son nom, est un agriculteur en colère. Visiblement quelqu'un aurait une dent contre lui et s'en serait sauvagement pris à ses cultures d'herbe à chat, défonçant au passage sa clôture avant de décapiter ses pavots et lui dérober un précieux pot de fleurs rapporté des Caraïbes que lui aurait confié son poteau rasta Bobby Devil, actuellement en séjour prolongé à l'ombre pour raisons de Santé. « Yo mon frère, surtout prend bien soin de Marie-Jeanne en mon absence » lui avait-il pourtant expressément recommandé.
Dédé, qui risquerait d'y laisser sa chemise si les forces de l'ordre venaient à mettre leur sale nez et le souk dans son petit commerce suspect, a donc dû se résigner à faire appel à Maître Bakchich, un avocat véreux en cheville avec la mafia locale pour qu'il arbitre le différent l'opposant à ces clients visiblement très, très mécontents.
Rachid Bakchich est un homme très perspicace ; les salades de laitue avec lui, ça ne prend pas. La mayonnaise non plus. Terrifiant et impitoyable derrière son monocle qui lui donne de vrais faux airs de cyclope, il a effectivement l'œil à tout. Ce n'est pas pour rien qu'en Terrain-du-milieu, on le surnomme Sauron. Fervent défenseur du bouclier fiscal qui, quelle que soit l'issue, le protège efficacement dans les deux sens, il se fait volontiers le commis d'office de tous les Monsatan, Shaytan, Lulu ou Belzébuth, lévitant de manière surnaturelle au-dessus des lois — tout en ne faisant jamais grand cas des pauvres diables comme Dédé.
Saisie à la gorge, la Justice a donc trachée comme suit :
« Attendu que le cas présent tombe sous le coup de l'omerta ; que nous n'entendrons de fait jamais le fin mot de cette histoire ; attendu que la justice est aveugle ; qu'elle n'y voit, par définition, que dalle ; et attendu que contre toute attente il reste encore un joker à placer, la Cour prononce un non lieu et déclare cette affaire classée. »Il n'y a aucune justice en ce monde
Et il n'y en a jamais eu.♫ "Soldier's Poem", Muse (2006)
Quant à moi, j'annonce donc Scrabble et je vous invite maintenant à aller consulter les scores des autres joueurs dont vous trouverez la liste ci-dessous.
Ey@el
Projet EklaBugs #37
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- Ella! : 16 mots , 1 histoire
- GR12 : La course à la dent
- Tsunn : Atomique
- Mimicat : Histoire sans queue ni tête
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Tags : humour, langage, eyael
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Commentaires
J'ai bien ris en lisant ton texte (en particulier avec tes références). Au passage tu écris vraiment bien. Sinon je dis chapeau je pensais pas qu'on puisse écrire un texte aussi bien!
Génial ! Et drôle en plus ! oui, il y a toujours un certain rythme dans ce que tu écris ! ;)
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Vendredi 31 Août 2018 à 05:13
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Vendredi 31 Août 2018 à 07:55
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J'aime beaucoup ton style d'écriture, les phrases sont longues, il y a des "rimes" (monocle/cyclope), donc cela donne un certain rythme, je crois - j'ai encore un peu de mal avec le concept de rythme en écriture. L'histoire est plutôt agréable avec une certaine, non pas morale, mais message sur le monde dans lequel on vit. J'ai apprécié la lecture !
Merci, contente que ça te plaise. Je n'avais pas vraiment fait gaffe au rythme et je trouve donc ta remarque très intéressante et peut-être à creuser. C'est vrai que parfois j'ai une musique dans la tête quand j'écris. Parfois, écriture libre, je suis plus attachée au son des mots ou au descriptions sonores qu'au visuel. Sans doute parce que dans la vraie vie, je retiens plus facilement les sons, les voix que les choses visuelles. Je mémorise mieux ce que j'entends que ce que je lis en général.
Ravie d'avoir pu t'offrir un nouveau chant de vision sur l'écriture, plus un chant d'écoute pour le coup.
Pour ce qui est de mettre en corrélation la mémoire visuelle et sonorité des sons, je ne peux ni affirmer, ni réfuter. Pour ma part, j'ai une très bonne mémoire visuelle, alors que ma mémoire auditive est quelque peu défaillante. Pourtant, que ce soit écriture libre ou pas, j'écris souvent en fonction de la sonorité des mots. J'aurais tendance à être le contre-exemple de ce que tu dis. Mais bon, une personne contre une personne, ce n'est pas très représentatif ; donc, à moins de se pencher sur des études, nous ne pourrons jamais réellement savoir ce qui s'approche le plus de la réalité, en règle générale.