• Projet Eklabugs : Seule dans le noir

    Article d'Ey@el

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    Décidément, il est très mal barré cet article pour la vingt-quatrième session Eklabugs dont le thème, ce mois-ci, porte sur les dictons (moi, c'est surtout sur les nerfs que ça me porte). Car on dirait bien que ma Muse capricieuse m'a encore posé un lièvre. En fait, non : elle m'a carrément larguée au fond du terrier sans eau, sans électricité (le moulin, on oublie, les idées lumineuses aussi), avec juste la montre à gousset (du lapin) et son tic-tac énervant qui tape sur le système. Flippant même. Dans le noir, on dirait le crocodile qui a bouffé la main du Capitaine Crochet. C'est pas au Pays des Merveilles que j'ai atterri mais au beau milieu d'un marécage. Plus je me débats, plus je m'enlise.

    Quand l'inspiration vient à expirer...

    À force de ramer, tu finiras bien par avancer.

    ~ Dicton cambridgien

    Tic tac tic tac...

    « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
    « Je ne vois rien que l'obscurité qui fourvoie et la boue qui merdoie. »

    Snif, au point où j'en suis, je me demande vraiment si je ne devrais pas plutôt intituler ce billet "L'immaculée conception de la page vierge" ou "Tant alla la plume à l'encrier qu'elle finit par le vider".

    Aide-moi si tu le peux, j'ai pas le moral
    Et j'apprécie vraiment que tu sois là.
    Aide-moi à reprendre pied,
    S'il te plaît, je t'en supplie, aide moi !

    "Help", The Beatles (1965)

    Comme on dit, c'est dans le besoin que l'on reconnaît ses vrais amis. Et là, j'avoue que je me sens honteusement trahie et que je ne vois pas du tout comment je vais me sortir la tête de ce trou.

    D'ailleurs je ne vois pas du tout, point à la ligne. Je n'y vois point, point barre ! Avec un peu de chance, en les mettant bout à bout, on arrivera forcément à quelque chose. Au pire à des pointillés, au mieux à du morse. Trois barres, trois points, trois barres.

    Fais le point et tiens bon la barre. Rien ne sert de courir, il faut partir à point. À trois, je me barre !

    Tic tac tic tac...

    N'empêche que, pour le moment, j'inspire toujours que dalle et que si rien ne sort, je vais finir par expirer (on parle toujours du terrier hein, pas d'autre chose — honni soit qui mal y pense).

    ... mets-toi au point mort

    Quand tu t'égares, gare-toi et cherche la gare.

    ~ Dicton du Guide du Routard

    Mais heu... au fait, c'est quoi un dicton d'abord ?

    Dérivé du latin dictum signifiant « mot, sentence ou chose dite », un dicton est une expression proverbiale figée, une formule métaphorique ou figurée qui exprime une vérité d'expérience ou un conseil de sagesse pratique et populaire. Son origine est principalement rurale et transmise de génération en génération par ceux qui ne disposaient d'aucun média pour les informer et qui apprenaient donc à connaître la nature en l'observant. D'où la présence de dictons dans les almanachs.

    À la Saint Neuneu, fais un vœu.
    À la Saint Glinglin, ronge ton frein.

    ~ Dicton de l'Almanach du Nouvel Âge

    En fait, le dicton serait souvent confondu avec l'adage, l'aphorisme, le précepte, la maxime, la sentence, l'aphorisme, l'apophtegme ou le proverbe. Et pour cause : pas étonnant avec tous ces noms barbares, me direz-vous. Et je ne vous cause pas des subtilités des définitions. Non, je ne cause pas, je zappe !

    Je fais l'impasse car je suis déjà bien assez à l'étroit dans ce cul-de-sac pour me risquer à en rétrécir encore le champ sémantique. Ce qui nous conduirait tout droit à l'asphyxie collective (car oui, en choisissant de poursuivre votre lecture, vous avez tacitement accepté de le faire à vos risques et périls, bien que j'aie sciemment omis de vous en avertir — honni soit qui manigance).

    Épitaphe : Le bonheur est dans l'ignorance

    Qui ne dit mot consent. Raison pour laquelle, je ne puits et ne me terrerai point. Poing d'exclamation, fermez la parenthèse.

    Ou bien la vérité est la vérité
    Ou bien c'est un mensonge...

    "Where Were you Hiding When The Storm Broke?", The Alarm (1984)

    Comme disait Coluche, « mieux vaut avoir l'air conditionné que l'air stupide ». Pour faire court, mieux vaudrait ne pas l'avoir tout court. Et faut-il vraiment l'être (con-ditionné) pour croire à toutes ces antiparémies oxymorales1 que sont « la guerre c'est la paix la liberté, c’est l’esclavage, l’ignorance, c’est la force »2 ou encore « travailler plus pour gagner plus ». Vous n'avez rien capté ? C'est normal, votre algorithme de programmation n'a pas été conçu pour traiter ce genre de données. Vous ne pouvez penser donc vous ne pouvez suivre.

    « L'avenir appartient à ceux qui ont le veto » disait-il encore (Coluche, pas le labrador de Mitterrand). Bien mal acquis ne profite qu'après.

    Ceci dit, il serait tout de même bon de rappeler qu'on ne répare pas une injustice par une autre, que les conseilleurs ne sont pas les payeurs et que contrairement à qui se dit, les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis comme on a pu le constater récemment avec les diverses élections sur le plan national et international : « un pour tous, tous pourris ! »3

    Après la pluie, le beau temps. Permettez-moi d'en douter. Par contre, « qui sème le vent récolte la tempête », ça oui, j'en suis certaine. La preuve : regardez la météo. Sus à la géoingénierie ! Mort aux sangsues !

    L'horreur est-elle humaine4 ? Pas sûr. Moi, je pense qu'il faut être inhumain pour croire et permettre de telles choses et qu'à cœur vaillant, rien d'impossible.

    Qui vivra verra, qui succombera périra (pour la liste des survivants, voir ci-dessous).

    Ey@el

    Notes et références

    1. ^ Une antiparémie est un jeu de mot qui peut être un pastiche limité à une formule courte tirée d'une citation célèbre d'un auteur ou le plus souvent un faux proverbe construit par paronymie à partir d'un ou plusieurs proverbes détournés de leur sens initial. Contrairement à ces derniers, qui contiennent une sentence morale ou un jugement utile à rappeler, le faux proverbe n'aura qu'un rôle humoristique. (source) Pour l'oxymore, je vous renvoie aux Articles connexes.
    2. ^ Slogans issus du célébre « roman » de George Orwell, 1984.
    3. ^ Citation de Coluche.
    4. ^ Ibid.

    Projet Eklabugs #24

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 30 Juillet 2017 à 11:51

    Avec toi, je suis prête à tout. J'attends le pire et ... J'me suis fendue la poire en lisant ton article. J'ai commencé à le lire, tu parles de panne d'inspi, j'me dis elle va faire un arrêt cardiaque. Et bah non ! On passe de jeux de mots en jeux de mots, de dictons en proverbes, de Charybde en Scylla ... Que d'émotion dans cet article !

    C'est toujours un plaisir de lire tes participations EklaBugs ha ha !

      • Dimanche 30 Juillet 2017 à 14:26

        Merci pour ce merveilleux compliment qui me va droit au cœur. Eklabugs est vraiment un moyen génial pour se découvrir. Je savais que j'allais arriver à pondre quelque chose mais vraiment pas quoi ni comment alors j'ai commencé à écrire mon monologue intérieur, mes fulminations et finalement ça a fait un article moins barbant que ce qui aurait pu si je m'étais contentée de suivre un plan. Faut croire que ma Muse n'était pas loin quand même. Elle est un peu sadique parfois (me larguer dans un trou noir, c'est digne de Moldus ça !).

      • Dimanche 30 Juillet 2017 à 14:52

        Si tu aimes te faire troller par ta Muse, continue comme ça ha ha. Ton article n'était point barbant, j'étais à la limite de m'écrouler sur mon canapé en le lisant à minuit.

        À côté je trouve que le mien fait barbant ... Peut-être parce que je n'en suis pas satisfaite, ou parce que je me suis ENCORE démarquée pour cette session ? 'fin bref, ici n'est point le lieu pour débattre de la sempiternelle question qui se pose et s'impose à mon esprit, et dont tu m'as déjà donné des éléments de réflexion.

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    2
    Jeudi 10 Août 2017 à 20:05

    Ah ben qu'est-ce que ça aurait donné si tu avais eu de l'inspiration !!!!! ;) parce que là sans inspiration je trouve ça génial ! C'est drôle, envolé, cynique parfois, souvent, intéressant, j'ai eu beaucoup de plaisir à lire ! 

      • Jeudi 10 Août 2017 à 21:35

        Salut toi ! Tu es déjà de retour de vacances ? Ben, j'espère que ce n'est pas le mauvais temps qui t'a forcée à rentrer parce que vraiment pour un début août, c'est presque nivôse et pluviôse en un seul mois. Et ça caille en plus. Qu'est-ce que ce serait s'il n'y avait pas le réchauffement climatique hein ? On serait congelés :lol:

      • Vendredi 11 Août 2017 à 12:12

        Alors, je suis rentrée pour 3 ou 4 raisons, la première, les sous, parce que vivre loin de chez soi ça coûte cher, la météo qui n'était pas folichonne et on se pèle sous la tente quand il ne fait pas beau , un ado gronchon qui ne voulait pas partir en camping, en vacances, loin de son ordi et qui s'est pas mal plaint tout le long du séjour, nous n'avons pas les mêmes valeurs que veux-tu , et puis parce que j'avais aussi envie de retrouver ma maison dans laquelle je me sens bien ! :D mais j'en ai bien profité ! 

      • Vendredi 11 Août 2017 à 18:32

        Tu as bien raison. Peut-être que l'an prochain, Grand partira avec ses copains (ou copines) et tu pourras camper quand et oû tu voudras. C'est vrai que se nourrir à l'extérieur est problématique (dans mon cas encore plus vu mon régime alimentaire d'orthorexique :lol:). Mais bon sang que la nature fait du bien ! Aujourd'hui j'en ai eu tellement ras-le-bol de cette dictature de la météo que j'ai mis mes leggings, mon k-way et mes baskets, rempli mon sac à dos d'eau, carnet de notes et appareil photo (un peu nul, rien à voir avec le tien) et hop je me suis balladée pendant presque 3 heures en forêt, je n'ai pas vu le temps passer. Non seulement je n'ai pas eu de pluie mais tout était sec (malgré toutes les trombes d'eau qu'on a eu dernièrement) et j'ai rencontré des tas de gens sympas, aucun les yeux rivé sur son portable — des êtres humains quoi (hé oui, ça existe encore, réjouissons-nous). Et j'ai ramassé un plein bol de mûres, chose que je n'avais pas prévu, heureusement j'ai utilisé des emballages de kleenex pour les ramener sans faire un crumble dans mon sac. Sur le chemin du retour, près de la mare où j'habite (que les gens ici appellent quand même le lac même sur les cartes de la ville — maire mégalo ^^), j'ai (enfin) pu prendre en photo de près quelques ragondins. Ils sont trop adorables avec leurs grandes moustaches et leurs dents comme les castors. Bref, une super journée qui m'a fait penser à toi forcément avec tes récits et des photos de rêve. Tu vois ça déteint sur moi.

    3
    Dimanche 13 Août 2017 à 00:05

    Une journée type idéale quoi ! ;) j'ai bien ce que tu racontes... 

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