• Une étude montre que les mauvais rêves nous aident à affronter la peur

    Article d'Amelia Harris traduit par Ey@el

    Available in English

    © Stefan Keller

    Les rêves sont une énigme permanente que l'on essaie d'interpréter depuis l'aube des temps. Si d'aucuns sont agréables, certains terrifiants, d'autres sont carrément surréalistes. Mais se pourrait-il que les cauchemars aient une utilité ? Une nouvelle étude s'est penchée sur la manière dont ces derniers nous aident à affronter la peur.

    Une équipe de chercheurs composée de scientifiques de la faculté et des CHU de Genève ont collaboré avec l'université du Wisconsin pour boucler cette étude portant sur les rêves de plusieurs individus et l'analyse des zones les plus actives du cerveau durant cette phase onirique. Au réveil des participants, les changements d'efficacité au niveau des zones cérébrales contrôlant les émotions face à la peur ont été testés.

    « La peur a retenu toute notre attention : quelles zones du cerveau sont activées lorsque nous faisons de mauvais rêves ? » s'interroge Lampros Perogamvros, chercheur au laboratoire de sommeil et de cognition de la faculté de Généve et également maître de conférence d'enseignement clinique au laboratoire du sommeil des CHU genevois.

    Les scientifiques ont eu recours à l'électroencéphalographie de haute densité (EEG) pour mesurer l'activité du cerveau pendant le sommeil des 18 participants reliés par 256 électrodes placées sur leur crâne et les ont réveillés plusieurs fois par nuit en leur posant une série de questions dont : « Avez-vous fait un rêve ? Et si oui, avez-vous eu peur ? »

    Le cerveau durant les mauvais rêves

    « En analysant l'activité du cerveau en fonction des réactions des participants, nous avons identifié deux zones cérébrale impliquées dans le déclenchement de la peur au cours du rêve : l'insula et le cortex cingulaire »

    Durant l'éveil, l'insula (ou cortex insulaire — N.d.T.) évalue les émotions et s'active immédiatement en cas de peur. Le cortex cingulaire prépare les réactions motrices et comportementales en cas de menace.

    « C'est la première fois que nous identifions les corrélats neuronaux de la peur au cours du rêve et nous avons observé que les mêmes zones étaient activées par la peur aussi bien en phase onirique qu'en phase d'éveil » poursuit Perogamvros.

    Les rêves nous préparent à réagir à la peur

    L'équipe a envisagé son étude en se demandant s'il y existait ou non une corrélation entre la peur ressentie au cours d'un mauvais rêve et durant l'état d'éveil. Cette partie de leur recherche fit appel à 89 participants qui reçurent tous un journal de rêves dans lequel, chaque matin, ils notèrent leurs rêves et les émotions qu'ils avaient ressenties. Au bout d'une semaine, on les soumit à un appareil d'imagerie par résonance magnétique (IRM) tandis qu'on leur présentait des images à charge émotionnelle négative pour chercher à voir quelles zones du cerveau étaient activées par la peur et s'il y avait un changement dans ladite zone selon les émotions vécues en rêve la semaine précédente.

    « Nous avons découvert que plus longtemps un individu avait ressenti de la peur dans ses rêves, moins l'insula, le cortex cingulaire et l'amygdale étaient activés quand ce dernier regardait des images négatives » explique Virginie Sterpenich du département de recherche fondamentale en neuroscience de la faculté de Genève. « En outre, l'activité du cortex préfrontal médian, connu pour inhiber l'amygdale en cas de peur, augmentait proportionnellement au nombre de rêves effrayants ».

    Ceci implique qu'il existe une très forte corrélation entre les émotions que nous vivons en rêve et celles que nous expérimentons lorsque nous sommes éveillés. De plus, le fait d'avoir peur durant notre sommeil pourrait nous rendre plus aptes à affronter cette émotion en phase d'éveil. Les chercheurs pensent que cette thérapie onirique pourrait contribuer à traiter les troubles anxieux.

    « On peut envisager les rêves comme un véritable entraînement à nos réactions à venir et éventuellement de nous préparer à affronter les dangers de la vie réelle » suggère Perogamvros.

    Traduit de l'anglais par Ey@el
    © lapensinemutine.eklablog.com

    Source de l'article

    Articles connexes

    La reproduction du contenu de ce billet est strictement interdite.
    © lapensinemutine.eklablog.com. Tous droits réservés.
    « Apprendre à désapprendre est la plus haute forme d'apprentissageL'année du rat »

    Tags Tags : ,
  • Commentaires

    1
    Dimanche 26 Janvier 2020 à 14:17

    Yes ! Comment enfin rendre mes cauchemars utiles ! Bon, il me faut encore de l'entrainement parce que ça ne marche pas si bien que ça face à la réalité, mais bon, comme je cauchemarde toutes les nuits ça devrait le faire ! ;) 

      • Dimanche 26 Janvier 2020 à 15:22

        Si je puis me permettre, si tu cauchemardes toutes les nuits c'est que ton subconscient essaie desespérement d'attirer ton attention sur quelque chose que tu refuses de voir et que tu refoules et ça peut finir par t'atteindre sur ton corps physique. Je te suggère fortement de noter tes rêves (ce dont tu arrives à te souvenir) au réveil et l'émotion ressentie. La mise en mots peut aider aussi. Comme tu es instit en maternelle, tu devrais traiter ton enfant intérieur comme tu le ferais avec un de tes petits élèves. Il n'attend que soi, que tu t'occupes enfin de lui/elle. Je te renvoie vers cet article du mois dernier que tu as peut-être manqué et qui devrait t'aider :
        Pourquoi les modalités de guérison rapide n'ont pas d'effet permanent

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :