• Le miel : la solution parfaite au problème de résistance aux antibiotiques

    Article de Natasha Longo traduit par Ey@el

    Available in English

    Le miel est l'une des plus incroyables denrées non périssables capable de venir à bout de pratiquement tous les types de bactéries. Selon les chercheurs, il pourrait même s'avérer une solution douce au sérieux problème de résistance aux antibiotiques qui ne cesse de prendre de l'ampleur.

    Les professionnels de la santé s'en servent parfois, avec bonheur, en application externe, mais ils escomptent qu'il pourrait jouer un rôle plus important dans la lutte contre les infections. Leur étude s'inscrit dans le cadre de la 247e assemblée nationale de l'American Chemical Society (ACS), la plus grande association scientifique au monde.

    « Ce qui confère au miel cette propriété aussi unique est sa capacité à combattre l'infection à plusieurs niveaux, rendant encore plus difficile le développement d'une résistance bactérienne », déclare le Dr Susan M. Meschwitz, responsable du projet. « Il a, en fait, recours à une panoplie d'armes telles que le peroxyde d'hydrogène, l'acidité, l'osmose, une concentration élevée en sucre et des polyphénols — tous très actifs dans la destruction des cellules infectieuses », explique-t-elle. « L'effet osmotique, résultant de la forte quantité de sucre contenue dans le miel, aspire leur eau, provoquant ainsi leur déshydratation et leur mort. »

    Le Professeur Rose Cooper de la Faculté de Cardiff, au Pays de Galles, a observé les interactions du miel avec trois types de bactéries infectant généralement les plaies : la bacille pyocyanique, les streptocoques du groupe A et le staphylocoque doré résistant à la méticilline (SARM). Son équipe a découvert que celui-ci pouvait empêcher leur développement de diverses manières et laisse à penser qu'il pourrait être une option intéressante dans le traitement des plaies infectées sur lesquelles les médicaments sont sans effet.

    Certaines bactéries ont développé une résistance à tous les antibiotiques que l'on prescrit habituellement. Mais des scientifiques ont découvert que le miel de manuka comme on l'appelle en Nouvelle-Zélande, ou encore « miel de buisson à gelée » en Australie, détruit toutes les bactéries et tous les pathogènes sur lesquels on l'a testé.

    Les résultats actuels avec le miel de manuka risquent d'avoir un impact important sur la médecine moderne et pourraient aboutir à une série de produits l'incorporant à leur base pour remplacer les crèmes antibiotiques et antiseptiques.

    « La plupart des bactéries infectieuses dans les hôpitaux sont résistantes à au moins un antibiotique — il est donc urgent de trouver d'autres méthodes pour traiter et contrôler les infections superficielles », rapporte le Professeur Dee Carter de l'école de biosciences moléculaires et microbiennes de la Faculté de Sydney.

    « En outre, diverses études ont montré que le miel empêchait la formation de biofilms, ces colonies bactériennes visqueuses à l'origine des maladies » explique le Dr Meschwitz. « Il peut également perturber la perception du quorum1 qui affaiblit leur virulence et les rend plus sensibles à l'antibiothérapie conventionnelle » spécifie-t-elle. C'est par la perception du quorum que les bactéries communiquent entre elles, favorisant la formation de biofilms. Chez certaines, ce système de communication contrôle également la libération de toxines affectant leur pouvoir pathogène ou leur capacité à provoquer la maladie.

    Meschwitz, qui est rattachée à la Faculté de Salve Regina à Newport, dans l'état du Rhode Island, ajoute que le miel a cet autre avantage que, contrairement aux antibiotiques traditionnels, il ne cible pas leurs processus vitaux de croissance — l'ennui avec ce type de ciblage, sur lequel est fondé le principe de l'antibiothérapie conventionnelle, étant qu'il induit une résistance des bactéries aux médicaments. 

    « Il doit son efficacité à sa composition riche en polyphénols ou antioxydants salutaires » dit-elle. On y trouve donc des acides phénoliques comme l'acide caféique, l'acide paracoumarique et l'acide ellagique mais aussi de nombreux flavonoïdes. « Plusieurs études ont démontré la corrélation existant entre ses activités antioxydantes et antimicrobiennes non peroxydes et la présence de composés phénoliques » ajoute-t-elle. Et, selon elle, de nombreuses recherches cliniques limitées et en laboratoire auraient confirmé ses propriétés antibactériennes, antifongiques et antivirales à large spectre.

    Elle explique que son équipe a également découvert qu'il avait des propriétés antioxydantes et constituait un produit antibactérien efficace. « Nous avons réalisés des tests standard sur le miel afin de mesurer son taux d'activité antioxydante », explique-t-elle. « Nous avons séparé et identifié ses différents composés polyphénoliques antioxydants. Lors de nos études antibactériennes, nous avions testé son activité sur l'E. coli, le staphylocoque doré et la bacille pyocyanique entre autres. »

    Cette recherche pourrait accroître l'utilisation clinique du miel, les médecins étant confrontés à la menace d'une diminution de l'efficacité des options contre les microbes. « Nous avons besoin de méthodes novatrices et efficaces pour contrôler l'infection des plaies et ne risquant pas de contribuer à une augmentation de la résistance antimicrobienne. Nous avons déjà démontré que le miel de manuka avait peu de chances d'être choisi par des bactéries résistantes au miel », raconte le Professeur Cooper. À ce jour, la plupart des interventions antimicrobiennes se font avec des antibiotiques systémiques. « L'utilisation d'un agent topique pour éradiquer les bactéries des plaies est potentiellement plus économique et pourrait bien améliorer l'antibiothérapie à l'avenir. Cela contribuera à réduire la transmission aux patients sensibles de bactéries résistantes aux antibiotiques que l'on trouve dans les plaies colonisées. »

    Gardez à l'esprit que plus de 30 producteurs voire davantage commercialisent des produits qui ne contiennent aucune trace de pollen et sont dépourvus de vitamines et d'enzymes bénéfiques parmi une multitude d'autres constituants naturels que la pasteurisation et les autres traitements éliminent. La plupart des miels dorés que vous trouverez chez l'épicier du coin sont à mille lieues des qualités sanitaires exceptionnelles de leurs homologues non pasteurisés. Le miel industriel n'a absolument rien à voir avec le naturel et si vous souhaitez en faire bénéficier votre santé, vous devrez vous en tenir au vrai.

    Traduit de l'anglais par Ey@el
    © lapensinemutine.eklablog.com

    Notes et références

    1. ^ Quorum est un mot latin et un terme de droit désignant le nombre minimal de membres d'un corps délibératif nécessaire à la validité d'une décision. Il est appliqué ici aux colonies de bactéries.
    La reproduction du contenu de ce billet est strictement interdite.
    © lapensinemutine.eklablog.com. Tous droits réservés.

    Haut de page

    Bas de page

    « Tube maniquesOn se demande parfois si la vie a un sens »

    Tags Tags :
  • Commentaires

    1
    Hélios
    Vendredi 18 Avril 2014 à 17:22

    Je me permets d'ajouter que pour manipuler le (vrai) miel, il est préférable d'utiliser une cuillère en bois ou en plastique (histoire d'énergie) et je rappelle qu'on obtient des cicatrisations extrêmement rapide des brûlures (entre autres) en faisant des cataplasmes de miel liquide (acacia ou trèfle blanc) à même la peau.

    Amitiés.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :