• Ton corps est ma demeure : l'objet physique en tant qu'hôte (2)

    Article de Kingsley L. Dennis traduit par Ey@el

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    Le corps en tant que saint hôte

    L'Inversion — la réalité construite de notre monde inversé — ne sait pas trop quoi faire du corps physique humain. Est-ce notre sauveur — notre saint hôte ? ou bien un danger pour notre propre progrès et une menace pour l'agenda d'autres ? Comme écrit précédemment, les narratifs d'un nouveau pouvoir biologique ont mis en avant un ordre établi médico-politique au sein de bon nombre de nos sociétés de par le monde. La biologie du contrôle est désormais un acteur majeur au cœur de notre domaine actuel d'expérience vécue. On constate un empressement manifeste à une prise de contrôle politico-corporative pour l'accès, l'utilisation et la souveraineté du corps humain. Sans crainte d'exagérer, on peut dire que c'est là la dernière ligne de défense physique de l'individu. Chaque individu est une entité consciente (une essence spirituelle) opérant dans ce domaine matériel par le biais du véhicule de son corps physique. En tant que tels, nous nous unissons à un partenaire biologique. Nous sommes un être fusionné : l'union entre la chair et l'esprit comme on dit. Alors que l'esprit — l'être essentiel — est immortel, il doit, dans son incarnation physique, se conformer aux limitations biologiques de son hôte charnel. En raison de ce fait crucial, les agendas de contrôle externes sont déterminés non seulement à prendre le pouvoir sur les aspects extérieurs du corps (ses libertés, son utilité, sa mobilité, etc.) mais également, par le biais d'interventions, de contrôler son fonctionnement interne (code ADN, intracommunication, etc.).

    Le fonctionnement du corps humain s'exerce à de nombreux niveaux divers et sert à bien des choses — dont de récepteur, de filtre et de transmetteur d'énergies et d'informations. Il n'y a que le faux narratif manipulé pour affirmer qu'il constitue un « risque biologique ». En le désignant ainsi, les organes externes de l'autorité peuvent chercher à limiter et contrôler davantage le mouvement du corps tout en obtenant un accès intérieur par le biais d'interventions chimiques et pharmaceutiques. Beaucoup avaient pressenti ces possibilités, notamment le philosophe social et auteur, Aldous Huxley. Dès les années 50, Huxley envisageait l'intrusion du scientisme pour intervenir de plus en plus dans le corps humain :

    Pendant ce temps, la pharmacologie, la biochimie et la neurologie sont en marche et nous pouvons être certains que, dans les années à venir, on va découvrir de nouvelles méthodes chimiques améliorées pour accroître la suggestibilité et diminuer la résistance psychologique. Comme pour tout le reste, ces découvertes pourront être utilisées à bon ou mauvais escient. Elles pourraient aussi bien aider les psychiatres à combattre les maladies mentales que les dictateurs à combattre la liberté.

    Et pourtant, ce n'est qu'un point de vue reposant sur les sciences matérielles et physiques qui ne prend pas en compte l'aspect spirituel plus profond. Ce dernier a été proposé par le philosophe autrichien, partisan de la science spirituelle, Rudolf Steiner. Lors de conférences données en septembre-octobre 1917, Steiner eut la présence de vision d'aborder les dernières interventions potentielles et influences sur le corps humain. Il dit ceci : « En adoptant un "point de vue avisé", les gens inventeront un vaccin pour influencer l'organisme le plus tôt possible, de préférence dès la naissance afin que ce corps humain n'ait jamais la moindre idée qu'il puisse y avoir une âme et un esprit. »

    Cela démontre bien que le corps physique humain est la cible d'efforts visant à limiter ou bloquer la réception des forces spirituelles. Par le biais de ce qui peut sembler un « point de vue avisé », on va créer et propager un éventail de narratifs socio-culturels qui, selon Steiner, vont promouvoir un agenda d'intervention médicale accrue. Et le but de ces concepts soutenus par la médecine est de « trouver un vaccin qui chassera toute inclinaison à la spiritualité des âmes des gens lorsqu'ils sont encore très jeunes et cela se produira de façon détournée dans le corps vivant ». L'humanité est arrivée à ce moment. En observant les événements actuels et leurs conséquences liées, nous sommes maintenant à cette période du XXIe siècle où nous assistons à la transmutation des êtres vivants — et de leur corps. l'humain a atteint un seuil qui lui était jusque-là inconnu et que des forces l'obligent à franchir. C'est un seuil qui va ré-encoder les environnements et les corps. Ce seuil est le point où un processus de déterritorialisation génétique peut commencer et depuis lequel nous pourrions assister à l'émergence d'un nouvel organisme différent de l'actuel. C'est un seuil de recombinaison et de recodification ; un nouvel assemblage représentant une autre phase au sein de l'Inversion. À partir de là, nous sommes biologiquement sans défense face à une impulsion machinique invasive qui, de par sa nature même, transformera les combinaisons charnelles en connexions machiniques.

    Nos corps sont en train d'atteindre leur seuil d'épuisement. Les crises que nous affrontons actuellement à travers le corps de la Terre sont le fait d'un effondrement du corps individuel, social et psychologique. L'esprit social est déjà traumatisé et le corps affiche cette maladie ou mal-être. L'Inversion s'est assurée que les dimensions biologique et spirituelle aient fusionné. Les répercussions d'un trauma corporel se font ressentir à travers la membrane planétaire lorsque les gens sont obligés de se détacher de façon anormale du monde physique qui les entoure. De nouvelles mesures physiques de dislocation (confinements) et d'évitement social sont en passe de devenir des pratiques établies dans nos sociétés. Ces décrets contre nature créent une dissonance cognitive et physique. Des traumas biologiques ont émergé, affectant nos sensibilités. De nouvelles phobies corporelles en ont résulté. C'est là le seuil nouvellement inversé — un seuil de déterritorialisation qui a imposé un changement dans la perception du corps. Nous sentons des altérations dans la conscience et la réceptivité corporelle de l'humanité. Il y a également une carence. Le corps est arraché à son terrain organique naturel. On l'oblige à se retirer de la présence physique et du contact rassurant. C'est comme s'il était reconfiguré pour s'éloigner du sensuel au profit du nouveau sensible articulé numériquement. À cette vivacité corporelle se voit substituer la décomposition et la peur de la désintégration et de la détérioration.

    À l'époque moderne, la mort a remplacé le sexe en tant que tabou actuel. Le milieu hospitalier aseptisé a remplacé le foyer pour y finir ses jours. L'expérience de la mort et le décès se sont détachés de la vie communautaire avec pour effet de remplacer l'émotion et l'intimité par la prise en charge médicale. Le corps mortel s'est inversé en objet de dégoût et de honte. La mort est devenue quelque chose de honteux — un processus interdit. Un scandale moderne. La vie moderne a internalisé le rejet de la mort et nous sommes programmés à être révulsés à l'idée de la détérioration physique. La mort est perdante. Mourir, c'est perdre, échouer. Il n'y a aucune place pour l'échec dans les couches profondes du matérialisme machinique et de la compétition computationnelle. Dans le nouveau « futur post-humain », la mort peut être remplacée par l'immortalité technologiquement assistée. Sinon le corps peut être transcendé par le biais du transhumanisme afin que la mort ne hante plus les couloirs de la chair physique. Ce sont les nouveaux imaginaires dans le cadre du désir machinique. L'humanité est sur le point de s'aventurer dans une Inversion d'imagination codifiée et de désirs retournés. le désir a dépassé le plaisir et c'est la sphère sociale au sein de l'Inversion qui crée et alimente ce tourment désireux et cette torture de l'inaccessible. Et dans l'inaccessible, on doit, en compensation, accepter de plus grandes formes de contrôle extérieur. Dans cette optique de raisonnement, les forces actuelles ont commencé à établir de nouvelles avenues de contrôle sur les processus de vie. Et cela de manière intentionnelle et non fortuite correspond à l'essor de l'impulsion machinique. La question qui doit alors être posée est de savoir si, en termes de vie humaine sur cette planète, l'impulsion des machines est évolutive ou dévolutive.

    Traduit de l'anglais par Ey@el
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