• Ce que vous êtes censés penser vs ce que vous pensez

    Article de Jon Rappoport traduit par Ey@el

    Available in English

    © David Dees

    Encore un article qui tombe à pic. Comme bien des choses dans ma vie d'ailleurs. Depuis ma « sortie de coma » ces dernières années, j'ai un peu l'impression de jouer au Petit Poucet et pour rien au monde je ne voudrais refaire le chemin à l'envers. Parce que désormais je n'ai plus peur des ogres. Ni du grand méchant loup. Ni même de la faucheuse. Pour le coup, ce serait plutôt les trois petits cochons bêtes à pleurer ou le petit Chaperon Rouge et sa grand-mère gâteuse aux petits pots de beurre pasteurisé aux OGM qui me feraient flipper. Un prédateur encore, c'est intelligent. Mais un mouton, c'est con. D'ailleurs je n'ai jamais compris pourquoi le Petit Prince voulait qu'on lui en dessine un. Moi, je suis pour qu'on lui refourgue la cargaison complète, de quoi la surpeupler sa planète tutti rikiki ! Donc comme je disais, cet article est parfait pour remettre les pendules à l'heure (même si cela aurait dû être fait le week-end dernier) et tout en le traduisant, je n'ai pu m'empêcher de repenser à ce phénomène hallucinant et écœurant de naïveté que fut, en début d'année, le virus « Je suis Charlie » relayé par toute la blogosphère mondiale. Qu'on se le dise, je ne suis et ne serai jamais Charlie pour la bonne raison évoquée ici par M. Rappoport en sus de ce que David Icke et quelques autres vous ont déjà expliqué et de ma position personnelle sur la question (voir Articles connexes).

    Ey@el

    Mes trente années de journalisme d'investigation pourraient se résumer à un seul et unique long projet émanant de ce que les gens sont censés penser.

    De leur opinion présumée concernant les armes nucléaires, les pesticides, les médicaments, les vaccins, les élections présidentielles, les grands médias, la CIA, la politique étrangère américaine, les méga-corporations, la recherche sur le cerveau, le collectivisme, la surveillance, la psychiatrie, l'immigration...

    Dans chaque cas, il existe un ensemble de messages transmis à la population avec pour objectif de se substituer à tout ce qu'un individu livré à lui-même penserait.

    Et bien souvent, ces messages comportent le même thème sous-jacent : un sentiment de sympathie illimité.

    Éprouvez une sympathie sans borne sinon gare.

    C'est « nous » qui sommes responsables

    En matière d'immigration par exemple, des gens sont censés accueillir d'innombrables réfugiés sur leurs côtes et dans leurs villes et leurs villages.

    Qu'ils se montrent inhospitaliers et les voilà malveillants, froids ; ce sont des « capitalistes », des sans-cœurs ; ils sont cruels, inhumains.

    Ils n'éprouvent pas la moindre culpabilité ni honte.

    À cette question, il est également intéressant de noter cette culpabilité du « nous » qui s'y rattache. « Nous » avons envahi d'autres pays, « nous » avons bombardé des populations, imposé des sanctions économiques dévastatrices, orchestré la prise de pouvoir par nos corporations — par conséquent « nous » devrions ouvrir nos frontières à ces réfugiés.

    Le gouvernement n'a rien fait. L’État n'a rien fait. C'est « nous » qui sommes responsables.

    « Nous » est un concept extrêmement populaire auprès des collectivistes. Il fait porter une culpabilité énorme à la collectivité tout en, d'une certaine manière, disculpant ses dirigeants politiques.

    Ce « nous » est la grande cloche à fromage qui nous recouvre tous. C'est un concept métaphysique se substituant au « je ». « Je » n'existe pas.

    Par conséquent, ce que peut penser, décider et discerner par lui-même tout « individu se berçant d'illusions » est hors de propos.

    Nul besoin d'intelligence individuelle

    Quand il s'agit de mener des guerres à grande échelle, il y a toujours un George Bush pour annoncer ce que « nous » voulons. Et lorsque l'heure est à la culpabilité, à la sympathie et aux bons sentiments, il y a aussi un Obama pour annoncer ce que « nous » voulons.

    En général, le « nous » sert à convaincre l'individu de son inefficacité et de son impuissance face à l'avancée de la cloche à fromage. Il ne doit pas songer à ce qu'il pense vraiment parce que ça ne ferait pas la moindre différence. Autant faire partie de la « foule en rangs serrés » et attendre qu'on lui dise comment servir au mieux l'humanité.

    Qu'en est-il de la logique, de la considération rationnelle, la capacité d'analyser un raisonnement et d'y trouver failles, lacunes et tromperie ? Un concept passé de mode qui ne s'applique pas au « nous ».

    Voyez-vous, le « nous » est très différent. Il suit la voie a) de l'agression ou b) de la sympathie sans borne à la demande de nos dirigeants.

    La cloche qui englobe tout avance lentement, inexorablement telle la lave qui s'écoule d'un volcan.

    Nul besoin d'intelligence individuelle. Toute distinction est superflue.

    Certains pensent que la solution à cette situation déplorable serait peut-être de trouver un « nous » différent auquel se joindre. Que cela réglerait le problème.

    Mais la clé profonde, aussi redoutable qu'elle y paraisse, repose sur le démantèlement du « nous » dans son ensemble en l'exposant au grand jour. Suivi de la ré-instauration de l'individu avec sa raisonnement propre au lieu de ce qu'il est sensé penser.

    La cloche à fromage, la couche de lave, la propagation fongique sont des concepts erronés mis en place pour brosser l'individu dans le sens du poil en lui faisant croire qu'il jouit d'un immense privilège ; qu'il est un profane n'y entendant rien au besoin et à la joie « d'appartenir » ; qu'il se conduit comme un criminel voire un terroriste ; qu'il renie le pouvoir, la chaleur et l'humanité du foyer collectif.

    La Réalité est conçue pour détourner l'individu de sa voie

    Ce que la plupart des gens prennent pour la Réalité n'est en fait qu'une invention destinée au « nous ».

    Et pour aller encore plus loin, la Réalité sert à distraire les personnes dans le but de les empêcher de découvrir l'étendue de leur propre pouvoir, ou plutôt de leur pouvoir créatif.

    Chaque religion organisée, chaque état, chaque système et philosophie prétendus spirituels est conçu pour détourner l'individu de sa voie.

    Après tout, la Réalité s'auto-désigne. Elle dit : « Regardez ceci. Regardez-moi. Comprenez-moi. C'est à cela que vous devez prêter attention. Il n'y a rien d'autre. »

    Il semblerait donc que le trait essentiel de l'individu soit de « percevoir ce qui est ». À savoir la Réalité.

    Toutefois, se détacher de cette prescription révèle un nouveau potentiel offrant de larges possibilités : la capacité d'analyser le « nous » et ses nombreux messages pour découvrir ce qu'ils sont et comment ils ont été conçus — et la faculté d'imaginer et d'inventer à l'infini de nouvelles réalités indépendantes.

    L'étendue et la portée de ce que peut accomplir l'individu en la matière n'a d'autre limite que son imagination.

    L'opération psychologique principale derrière toutes les autres vise à étouffer ce fait.

    Traduit de l'anglais par Ey@el
    © lapensinemutine.eklablog.com

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  • Commentaires

    1
    jack
    Mercredi 28 Octobre 2015 à 08:30

    Ou l'art des dirigeants d'utiliser le "nous" lorsque le "je" est le seul responsable de la situation créée ou de l'erreur commise. Le je reste personnel car il flatte l'égo et la réelection, le nous nous endort en nous donnant la responsabilité coupable de l'échec ou des mauvaises conséquences des actes commis

      • Mercredi 28 Octobre 2015 à 14:41

        Tu oublies le fameux « esprit communautaire », le troupeau qui n'a nul besoin du chien ou du berger pour se policer tout seul. Ce sont eux le plus grand danger. Va donc dire aux moutons qu'ils se font manipuler et tu vas voir comment tu vas te faire lyncher au propre comme au figuré d'ailleurs !

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