• La dictature du confort

    Article de Sigmund Fraud traduit par Ey@el

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    Aujourd'hui, nos vies sont ridiculement confortables et une grande part de l'économie de consommation semble avoir pour but de nous la « faciliter » encore davantage. Comme si plus l'existence devenait facile, plus il nous fallait de commodité. À l'ère de la technologie, tout est possible et si ce n'est pas dans nos moyens, il y a toujours les crédits bien pratiques pour y remédier. Il n'y aucune raison d'attendre pour quoi que ce soit.

    À l'instar d'un drogué, celui qui recherche le confort de nos jours a rarement conscience des dégâts que ce besoin d'assouvir le besoin engendre.

    La quête de la commodité rapporte gros et depuis ces 60-75 années, nous avons vécu un profond changement culturel vis à vis du consumérisme jetable. On nous a vendu l'idée que la vie devait être facile et que tout ce qui était terre-à-terre devait être expédié ou délégué afin de disposer de davantage de temps pour nos loisirs. Depuis maintenant plusieurs générations, notre culture a été programmée pour accorder la plus haute importance au confort et la contrepartie est que nous avons appris à détester les inconvénients à tel point que nous percevons désormais le moindre retard dans la livraison de ces commodités comme des désagréments.

    Dans notre monde actuel, qui a le temps pour le moindre impondérable ?

    Notre accoutumance à ce mode de vie complexe, requérant toujours plus de confort est la plus subtile et la plus addictive des dictatures de l'ère moderne.

    Certes si le terme de dictature évoque plutôt des images de l'oncle Joe Staline, du président Mao et du mur de Berlin, en y regardant le comportement humain de plus près, on découvre que nos vie sont davantage régentées par nos propres habitudes et préférences que par n'importe quelle entité extérieure. Les limites que nous nous imposons et qui nous empêchent de mener nos vies de manière adéquate et en toute possession de nos moyens, tyrannisent aussi bien nos cœurs et nos esprits que n'importe quel décret dictatorial et la race humaine n'a jamais été si facile à contrôler.

    Ceux qui sont prêts à sacrifier leur liberté pour leur confort ne méritent ni la liberté ni la sécurité et n'en récolteront que l'inconfort.

    ~ Sigmund Fraud

    C'est par les comportements routiniers que nous adoptons au quotidien, nos habitudes rigides, ces tendances qui remontent comme des bulles à la surface de nos psychés, que nous abandonnons notre liberté. C'est là où l'on profite le plus de nous et où nous sommes le plus tenus en otages. Là où notre véritable identité est détournée et où nous sommes programmés à vivre en quête d'idéaux consuméristes bidons tels que le confort.

    Ne sommes nous que des robots exécutant des programmes ? De simples esclaves conditionnés pour accomplir certaines tâches en échange d'un système confortable qui nous punit ou nous récompense ?

    En cette époque palpitante où nous sommes confrontés à de tels problèmes complexes et dangereux et où la majeure partie de la population semble satisfaite de vivre derrière le rideau de fer de la dissonance cognitive, il est essentiel de nous affranchir des habitudes et conventions culturelles qui nous asservissent.

    La liberté d'acheter un service et de faire affaire avec quelqu'un sans avoir automatiquement à se conformer également à subir des attouchements physiques de lapart d'un tiers est un droit simple, coulant de source, que nous cédons pour le côté pratique de voyager par avion. Or tant de personnes qui consentent à se laisser tripoter et à regarder leurs enfants se faire tripoter par des étrangers en uniformes de la TSA juste pour des voyages d'agrément.

    Nous voulons aussi éviter le désagrément d'être harcelés, séquestrés, détenus, interrogés, sanctionnés, arrêtés, tazés ou abattus par un gouvernement de plus en plus autoritaire. Pourtant, personne ne nous force à prendre l'avion dans de telles conditions et le fait que tant de gens se présentent sans la moindre protestation constitue une déclaration de consentement massif à subir des attouchements. Une obligation, si vous voulez.

    À bien des égards, le confort s'avère un instrument bien plus pratique et insidieux que le canon d'une arme. Notre système bancaire moderne est sans doute la forme de dictature la plus ignoble et la plus subtile que l'homme connaisse tant son envergure est grande qu'il affecte pratiquement tout le monde sur cette Terre.

    Même une compréhension rudimentaire de la centralisation bancaire montre comment cette dernière capitalise sur notre désir de confort afin de prendre toute la planète dans les filets de son réseau d'endettement. Ils impriment avec facilité l'argent dont le monde a besoin et nous consentons à devoir des sommes augmentant de manière exponentielle et mathématiquement impossibles à rembourser à une grande société privée pour le reste de l'éternité. C'est commode sur le moment, mais relativement onéreux sur le long terme.

    Nous ne le faisons pas par crainte pour nos vies mais par désir de confort et par peur de l'inconfort. Nous avons été programmés pour négliger nos intérêts afin de ne pas être importunés par la complexité de notre existence.

    Il s'avère que le problème n'est pas qu'ils nous vendent de la dictature mais que nous avons déjà accepté ce qu'ils nous ont vendu. Nous sommes désormais bien trop dépendants de cette idée de confort prometteuse pour faire marche arrière. Nous sommes esclaves de nos propres habitudes et désirs. Nous subissons la dictature du confort.

    Traduit de l'anglais par Ey@el
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