• Un Ukrainien qui cherche la paix

    Vidéo des DéQodeurs

    Available in English

    Les territoires, ce n'est pas important. Ce sont les vies humaines qui comptent.

    Nikolaï est né en Ukraine à la fin des années 80 alors qu'elle faisait encore partie de l'union soviétique et a grandi là-bas, entouré de sa famille moitié russe, moitié ukrainienne. Il y a une quinzaine de jours, il a été contacté par Sud Radio pour apporter son témoignage et partager sa vision de la situation en Ukraine, ce qu'il a fait de manière plutôt objective et apolitique. Pourtant, avec « La Guerre c'est la Paix » comme nouvelle norme, les intérêts en place ont envoyé leurs larbins faire le sale boulot et la vidéo a rapidement été supprimée. Erreur stupide qui a fait que la vidéo est devenue virale dans la francophonie. Donc, si vous êtes vraiment pour la Paix, partagez cette vidéo et vous pouvez également faire la même chose avec la version doublée en anglais avec sous-titres pour malentendants que j'ai réalisée. Nul besoin d'être pro-Poutine ni pro-Zelensky, il suffit d'être pro-Vie. Merci de faire votre part.

    Ey@el

    Bourdin invite un Ukrainien qui cherche la paix

    J.J. BOURDIN : Nous restons sur la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Un an de guerre avec ce témoignage qui nous est arrivé de Nikolaï qui habite Bastia. Bonjour Nikolaï !

    NIKOLAÏ : Bonjour Jean-Jacques ! Bonjour à tous les invités !

    J.J. BOURDIN : Et merci d'être avec nous Nikolaï. Je résume... Vous allez me corriger si je dis des bêtises : vous êtes ukrainien. Vous êtes né à Dnipro en 1987. 1987, c'était à l'époque de l'URSS. Vous êtes arrivé en France en 2002. La moitié de votre famille est russe, l'autre ukrainienne. Comment vivez-vous cette guerre ?

    NIKOLAÏ : Eh bien, écoutez, exactement comme vous l'avez décrit d'une manière très, très étrange. Parce que même aujourd'hui, en ayant des contacts avec ma famille… il y en a une qui est très… Actuellement, c'est fou parce qu'ils détestaient Zelensky juste avant le conflit. Maintenant ils sont à fond derrière. Et l'autre partie qui vit en Ukraine aussi et qui a même peur de s'exprimer au téléphone de peur d'être réprimé par le SBU… vous savez la police un peu politique qui sévit en tant de guerre.

    J.J. BOURDIN : Oui, les polices politiques qui sévissent partout d'ailleurs, hein.

    NIKOLAÏ : Exactement.

    J.J. BOURDIN : Du côté ukrainien, hein ?

    NIKOLAÏ : Exactement.

    J.J. BOURDIN : Votre famille côté russe… enfin votre famille russe est toujours installée en Ukraine ?

    NIKOLAÏ : Oui, oui, bien sûr. D'autant plus que ma famille est du côté de l'est. Vous savez, vraiment à la frontière des zones problématiques du Donbass, là où le conflit a commencé.

    J.J. BOURDIN : Ah oui, d'accord… Donc évidemment, elle a peur de s'exprimer. Et l'autre famille Ukrainienne qui était… mais j'ai eu plusieurs témoignages qui allaient dans ce sens… qui était anti Zelensky et qui aujourd'hui est évidemment à fond derrière le pouvoir ukrainien parce qu'elle est patriote.

    NIKOLAÏ : Bah non, pas parce qu'elle est patriote ! Je suis désolé parce qu'à un moment donné, dès que le conflit a commencé,les partis d'opposition ont été interdits en Ukraine. Toutes les chaînes qui étaient un peu l'alternative au pouvoir ont été fermées ou récupérées par le pouvoir ukrainien. Il ne faut pas l'oublier et c'est pas d'un coup. D'un coup, Zelensky est devenu angélique alors que c'était un des mecs les plus corrompus au monde. Et il est apparu dans les Pandora Papers. Je ne sais pas comment on a fait d'un criminel... d'un mafieux d'un coup un héros alors que c'est juste, en fait, un guignol qui est arrivé au pouvoir grâce à des oligarques ukrainiens très puissants comme Kolomoïsky.

    J.J. BOURDIN : Non, mais Nikolaï vous êtes très contradictoire dans vos propos !

    NIKOLAÏ : Ben.. c'est quoi ma contradiction ?

    J.J. BOURDIN : Vous dites que toute votre famille était à fond derrière Zelensky.
    C'est le cas ou pas ?

    NIKOLAÏ : Elle l'est elle est maintenant. Elle l'est maintenant parce est toute la journée, elle est exposée à la propagande de l'état sans aucune alternative.

    J.J. BOURDIN : Mais elle est pour ça ou elle l'est parce que elle condamne l'invasion russe ?

    NIKOLAÏ : Bah elle condamne évidemment l'invasion russe. Puisqu'on lui représentait la Russie comme étant une agression absolue et ce, sans aucune alternative.

    J.J. BOURDIN : Mais attendez... elle condamne parce qu'on la représentait selon vous ? Nikolaï, non pas parce qu'elle prend des bombes sur la figure ?

    NIKOLAÏ : Ah ben ça, évidemment ça y contribue ! Le truc c'est que quand on se prend les bombes sur la figure, très souvent, on ne sait pas qui tire… on est là caché dans un bunker ou dans un sous-sol sol et on a peur. Et après on regarde les informations pour apprendre qui nous a tiré dessus. Est ce qu'on nous dit la vérité ? Ça, je le laisse à la discrétion de ceux qui émettent les informations.

    J.J. BOURDIN : Oui. Nikolaï, vous souhaitez que la Russie envahisse votre pays ?

    NIKOLAÏ :  Non je ne souhaite pas que la Russie envahisse mon pays. Je souhaite que la guerre s'arrête le plus vite possible, que le gouvernement de Zelensky soit mis devant ses responsabilités. Parce qu'il faut pas oublier les crimes qui ont été commis dans le Donbass. Ils étaient très, très nombreux et ils continuent toujours à être perpétrés. Je souhaite qu'il y ait des négociations, que l'Ukraine retrouve le chemin démocratique, à savoir qu'on revote, qu'on élise un gouvernement, quelque chose de plus équilibré qui arrive au pouvoir. Parce qu'à un moment donné, en Ukraine, on a eu des forces… vous savez, l'extrême droite, ça existe en France. On sait ce que c'est des forces d’extrême droite… Eh bien, en Ukraine, il y a la même chose. C'était une très, très petite minorité de nationalistes qui, à un moment donné, a été propulsée dans les hautes sphères du pouvoir d'une manière… heu, au forcing… et qui a fait des choses qui ont fait qu'on est dans la situation actuelle. Qui a fait que les populations russophones étaient réprimées.

    J.J. BOURDIN : La situation actuelle ne vient pas de là. La situation actuelle vient parce qu'il y a un pays a envahi un autre pays.

    NIKOLAÏ :  Non, la situation actuelle date bien sûr d'avant. Vous savez… vous êtes français, vous connaissez Montesquieu ? Je suis désolé : il y a ceux qui font les guerres mais les véritables responsables sont ceux qui les rendent inévitables.

    J.J. BOURDIN : Oui, ça malheureusement… on est totalement d'accord, Nikolaï.

    NIKOLAÏ :  On est totalement d'accord. Cette situation en Ukraine a dégénéré, il y a plus de 8 ans maintenant. Et aujourd'hui, en fait, comme la capitale Russe se trouve à à peu près 300 km de la frontière ukrainienne, la position ukrainienne qui qui allait devenir extrêmement Pro-OTAN n'était pas tenable pour la Russie. Il s'agissait des intérêts vitaux. Rappelez-vous de la crise de Cuba où tout est très simple. Quand les Russes essayaient de positionner des missiles sur Cuba, regardez comment ont réagi les États-Unis. Ils ont failli mettre le monde à feu et à sang.

    J.J. BOURDIN : Aucun missile n'a été positionné en Ukraine pour menacer la Russie. Aucun pays occidental n'a dit que son objectif était d'envahir la Russie. Aucun, Nikolaï.

    NIKOLAÏ :  Envahir la Russie, c'est pas possible ! Par contre, la mettre en position de faiblesse géopolitique, ça c'est autre chose.Envahir la Russie, c'est pas possible ! Par contre, la mettre en position de faiblesse géopolitique, ça c'est autre chose.

    J.J. BOURDIN : Bon…

    NIKOLAÏ :  Ça, c'est une autre affaire. je voudrais ajouter une chose : une guerre c'est mal. Et dans la politique, il n'y a pas de gentils et de méchants, il n'y a que des intérêts. Voilà. Et là, il y a des intérêts vitaux d'un pays qui ont été atteints et qui se sont transformés en cette guerre fratricide. Parce que ce sont des peuples frères. Et moi, ça me blesse énormément ce qui passe en Ukraine.

    J.J. BOURDIN : Ça, je comprends…

    NIKOLAÏ :  Et je tiens à dire que la position de l'Occident… pourquoi moi, je ne l'accepte pas ? Parce qu'aujourd'hui, en fait en envoyant les armes à l'Ukraine, en soutenant, en poussant Zelensky de plus en plus sur la voie belliqueuse — et encore c'est en train de changer — ils font que que mes frère ukrainiens, en fait, aujourd'hui, sont mobilisés et sont envoyés dans une boucherie à Bakhmout et dans d'autres endroits où il se font massacrer pour les intérêts de qui ? Moi, je voudrais qu'on retrouve paix. Et tant pis, les territoires ce n'est pas important. Ce sont les vies humaines qui comptent.

    J.J. BOURDIN : Oui, les vies humaines comptent des deux côtés, mon cher Nikolaï.

    NIKOLAÏ :  Évidemment. Évidemment.

    J.J. BOURDIN : Avec, vous le savez, des soldats russes qui sont envoyés à la boucherie, souvent avec du matériel obsolète, et vous le savez très bien, Nikolaï. Aussi. Bon je ne vais pas dialoguer plus longtemps parce qu'un autre sujet va nous occuper… qui est moins grave, Nikolaï. Mais toutes les voix sont bonnes et toutes les voix sont entendues ici. Vous le savez, j'y tiens absolument. Merci d'avoir appelé, Nikolaï, dans tous les cas.

    NIKOLAÏ : Bah merci de m'avoir reçu et que la paix soit avec vous tous !

    J.J. BOURDIN : Merci beaucoup.

    Transcrit par la Luciole

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