• La cueillette des mûres

    Article d'Ey@el

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    Personne sur le chemin, et rien, rien sinon des mûres,
    Des mûres de chaque côté, des mûres partout,
    Une allée de mûres, qui descend en crochet, et une mer
    Quelque part au bout, qui se soulève. Des mûres
    Aussi grosses que mon pouce, aussi muettes que des yeux
    Ébène dans les haies, et pleines
    De jus bleu-rouge, qu’elles abandonnent sur mes doigts.
    Je n’avais pas demandé de telles sœurs de sang ; elles doivent m’aimer.
    Elles sont accommodantes, elles se font toutes petites pour tenir dans ma bouteille de lait.

    ~ Sylvia Plath

    Je n'oublierai jamais ce poème parce que je l'avais choisi comme devoir à présenter à mon cours de poésie américaine à l'université. Et c'est drôle, je réalise aujourd'hui à quel point les mûres ont toujours eu une signification particulière pour moi. Sans doute parce qu'elles représentent une force rebelle et incorruptible de la nature ; fruit tendre et délicat d'une plante considérée comme nuisible qui résiste à tout et sait se protéger envers et contre tout. Détruisez-les, les ronces trouveront toujours le moyen de repousser. Les mûres sont difficiles à trouver, il faut vraiment vouloir les voir et ne pas craindre les égratignures pour avoir le privilège de les cueillir. Contrairement à leurs cousines les framboises, c'est lorsqu'elles sont rouges qu'elles ne sont pas mûres, mais plutôt lorsqu'elles se parent d'ébène violacé qu'elles sont bonnes à déguster. 

    L'autre jour (il y a deux mois !) lors de ma promenade quotidienne dans les bois, je m'attristais de ne point trouver la moindre mûre cette année alors qu'en juin, j'avais pu trouver beaucoup de fraises sauvages. J'ai alors demandé à l'univers de guider mes pas vers ces petits trésors acidulés et sur le retour, n'y pensant plus, je me suis soudain sentie d'emprunter un chemin différent en passant par les sous-bois (vaincre ma peur de tomber suite à mon accident il y a trois ans) et là je découvrais un chemin charmant et un arbuste chargé de fruits noirs (visiblement un maqui à baies noires mais je n'en suis pas sûre) et m'arrêtant pour prendre une photo, mes yeux se posèrent sur les ronces où je vis ces jolies baies noires que je voulais tant trouver : des mûres ! Et plus j'en cueillais, plus j'en voyais.

    Du coup, portée par ce flot d'inspiration, je suis allée jusqu'au bout de mes aspirations et j'ai concocté cette recette de tartelettes véganes sans gluten qui se sont avérées bien plus savoureuses que je ne l'aurais imaginé.

    Pour information, la mûre doit sa teinte foncée à sa très forte concentration en anthocyanes, un pigment violet antioxydant puissant qui permet de prévenir les maladies cardiovasculaires en renforçant la paroi des vaisseaux capillaires. Pour ce qui est des autres ingrédients, inutile de vous représenter une énième fois les nombreuses vertus de la noix de coco, quelles que soient les parties utilisées.

    Néanmoins, je tiens à vous mettre en garde contre la propagande de désinformation officielle qui fleurit un peu partout qui la dénigre pour vous éloigner de ce qui vous maintient en santé et vous rendre dépendant à vie de Big Pharma et du système. Alors dans le doute écoutez votre cœur. Depuis le temps que je consomme ce produit toxique, je devrais avoir vu ma santé empirer, mon taux de cholestérol non pas diminuer mais augmenter et surtout je devrais être en surpoids (je pèse 46 kg !). Bref, je n'ai rien à vous vendre et je n'ai jamais tiré le moindre sou de mon travail de partage. Je le fais parce que c'est inscrit en moi et pour nulle autre raison.

    Ingrédients

    Pour 10 mini tartelettes :

    Pâte

    - 150 g flocons d'avoine et sarrasin
    - 50 g poudre d'amande
    - 2 cuil. à soupe huile de coco
    - 2 cuil. à soupe sirop d'agave

    Garniture

    - 200 g mûres

    Chantilly

    - 1 briquette de crème de coco
    - 1 cuil. à café sirop d'agave

    Réalisation

    Mélanger tous les ingrédients pour la pâte dans un grand saladier et malaxer avec les doigts de manière à obtenir une pâte granuleuse uniforme. Au besoin rajouter de l'huile de coco.

    Huiler des moules à tartelettes et appliquer la pâte sur les bords puis au milieu en tassant fortement avec les doigts. Placer 5 minutes au congélateur pour durcir puis enfourner 15 minutes dans un four à 180°C.

    Une fois les fonds de tarte démoulés et refroidis sur grille, garnir de mûres.

    Pour la chantilly, laisser la crème de coco au congélateur 5-10 minutes afin qu'elle soit bien froide. Verser dans un bol et ajouter le sirop d'agave puis faire monter avec un batteur à œufs (à la main c'est possible aussi mais gare à la tendinite !). Verser sur les tartelettes et mettre au réfrigérateur pour servir bien frais.



    Version crue avec des fraises des bois et quelques framboises.

    NOTE : Cette pâte à tarte peut également se consommer non cuite mais dans ce cas, laissez-la durcir plus longtemps au congélateur (20 minutes). Vous pouvez utiliser des flocons d'avoine uiquement. J'ai utilisé un mélange avoine-sarrasin parce que c'est ce que j'avais sous la main mais je dois dire que ça donne une saveur bien agréable et une plus jolie couleur. Vous pouvez remplacer les mûres par des framboises, des myrtilles ou des groseilles et le sirop d'agave par du miel. Et bien sûr, zapper la chantilly. Mais sinon, pour que ce soit plus joli, mettez-la dans une poche à douille pour la déposer sur vos tartelettes comme des pros.

    Et pour finir, mieux vaut se prendre une petite tarte aux mûres qu'un grand mur tout court.

    Ey@el

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 28 Octobre 2021 à 08:20

    Miam ! mais ça a l'air très sympathique cette recette ! je retiens la recette pour le fond de tarte ! Cette année il y a eu beaucoup moins de mûres, ou alors quelqu'un est passé avant moi ! :lol: J'ai juste derrière chez moi une réserve à mûres normalement, mais, pas cette année ! Mais j'en ai picorées pas mal tout au long de mes balades quand même ! 

      • Vendredi 29 Octobre 2021 à 13:53

        J'avoue que dans les bois, il y en avait moins que d'habitude. Mais j'en ai trouvé ailleurs dans un endroit que je ne connaissais pas dans des chemins champêtres. Au moins 2 kg. J'en ai congelé pour ne pas les perdre et ça garde bien son goût et sa texture une fois décongelé.

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