• Des CRS retirent leurs casques par solidarité envers le peuple français

    Article de Richard Enos traduit par Ey@el

    Available in English

    Je ne sais pas vous, mais pour moi les Gilets jaunes en ce moment, c'est un sujet qui fâche — bien que pas pour les raisons qu'on peut imaginer. Non, ce qui m'insupporte au plus haut point (doux euphémisme pour dire que ça me met dans une rage volcanique) c'est d'entendre/lire les médias grand public et SURTOUT les trop nombreux individus lambda, encore verrouillés dans leur programme mental, tourner en boucle sur une idée manipulée aussi ancrée dans le roc qu'Excalibur. À savoir que les Gilets jaunes sont des voyous, qu'à cause d'eux la situation économique va empirer, qu'ils font faire fuir les touristes, qu'ils vont ruiner les fêtes de fin d'année, et que tout ça au fond, c'est forcément un coup de l'extrême droite voire même de TerminaTrump pour faire tomber MaKron Ultra, le pion des Rothschild. Autant de candeur, de déni, (de bêtise ?) et tout ça à la fois me sidère (voir Articles connexes pour rappel). Ai-je besoin d'expliciter ? Je pense que l'article ci-dessous traduit suffisamment bien le fond de ma pensée et même plus.

    Et puis, les Gilets jaunes s'exportent comme vous pouvez le constater ci-dessus.

    Gare à la « contamination de pensée » comme dirait Muse !

    Ey@el

    J'ai fini par comprendre à quel point les protestations de masse constituaient un phénomène complexe, susceptible d'engendrer un vaste panel d'interprétations quant à leur objectif et légitimité. C'est un profond mécontentement qui semble être à l'origine de la poussée initiale, un grief raisonnable portant sur des activités et politiques excessivement oppressives de la part de l'autorité.

    La manière dont sont gérées ces revendications repose sur le succès des tentatives de l'autorité à convaincre le grand public de leur inconvenance. Historiquement, dans les régimes totalitaires, une répression brutale et fatale a toujours été la solution (prenez l'exemple de la place Tiananmen). Mais dans nos pays soi-disant « démocratiques », ce n'est pas aussi simple. Faute de pouvoir qualifier les manifestants d'extrémistes violents dont le comportement va à l'encontre des intérêts de la nation, l'autorité risque, en fait, de devoir prêter attention aux doléances de ces derniers. Raison pour laquelle, la tactique éprouvée de l'autorité occidentale a longtemps été de radicaliser les contestations en mandatant des mercenaires violents chargés d'infiltrer le mouvement et d'en faire dégénérer le déroulement afin que l'autorité puisse souiller toute la campagne de violence et légitimer ainsi une répression policière.

    Mais qu'advient-il quand la police se range du côté des manifestants ?

    Le mouvement des Gilets jaunes

    On dirait bien que la police française sympathise avec le mouvement des Gilets jaunes, ce qui pourrait être très révélateur des événements à venir.

    Les Gilets jaunes ont commencé par une pétition postée en mai 2018 et ne sont passés à l'action que le samedi 17 novembre dernier. Un mouvement qui a mobilisé non seulement les grandes villes mais aussi les zones rurales. L'élément déclencheur a été une hausse du prix du carburant conformément aux tentatives d'Emmanuel Macron d'imposer la fameuse taxe carbone. Parmi les revendications également, des appels à la démission de Macron.

    Les Gilet jaunes sont connus pour leurs manifestations du samedi consistant à bloquer les routes et à provoquer des embouteillages. Les émeutes et affrontements qui ont suivi à Paris ont été les pires de ces dix dernières années. Le symbole du gilet jaune a été choisi en raison d'une loi de 2008 obligeant chaque automobiliste à avoir un gilet de haute visibilité dans son véhicule quand il conduit. Ces gilets réfléchissants sont devenus disponibles partout, pour pas cher, et donc symboliques.

    L'ordre dans le chaos

    Et comme de juste, que nous racontent les médias grand public quant à la légitimité de ces protestations ? La stratégie initiale est sans doute de disperser l'attention en les présentant comme des gens avec des agendas multiples pour comme on dit « noyer le poisson » dans l'espoir d'étouffer un peu l'affaire. Si le mouvement ne meurt pas de lui-même alors on ne manque pas de nous faire savoir à quel point il est devenu violent. Ils ne faillent pas à la règle ici.

    Les manifestations des Gilets jaunes visaient surtout à un grand effort de sensibilisation à la colère juste du collectif envers les dernières mesures d'austérité économiques consécutives à l'application de la taxe carbone qui ont eu un impact sur les prix de l'essence pour les classes moyennes. L'élite, comme il fallait s'y attendre, a certainement « fait appel à des mercenaires » pour y introduire la violence ; les médias se sont dès lors principalement concentrés sur la violence des véhicules brûlés et des vitrines brisés des magasins.

    Vous n'y croyez pas ? Jetez un œil à tous les gros titres des journaux. Comme toujours, ils ne parlent que de violence et de la manière dont l'ordre sera restauré (l'ordre dans le chaos, ordo ab chao, l'éternelle stratégie de l'élite). En attendant, la véritable raison pour laquelle tant de citoyens ordinaires prennent la peine de protester est noyée quelque part dans l'article et reléguée au second plan. L'exemple du New York Times est typique : « Macron passe en revue les dégâts après les manifestations des Gilets jaunes quand la France mesure l'état d'urgence ».

    La question que nous devrions nous poser est la suivante : est-ce qu'un mouvement populaire constitué de citoyens respectueux des lois (comme le sont la plupart des citoyens) inciterait ces derniers à mettre le feu au véhicule d'un particulier ? En quoi détruire le véhicule d'un autre citoyen pourrait-il faire avancer leur cause ? Piller et briser les vitrines des magasins ? Pourquoi des citoyens respectueux des lois déchargeraient-ils de leurs frustrations sur des commerçants innocents ? Est-ce que des citoyens ordinaires se mettraient d'accord pour exposer la vie des civils par des attaques à la bombe et au gaz ?

    Les réseaux sociaux remettent ça

    Heureusement, nous disposons de téléphones avec caméras intégrées et de réseaux sociaux pour donner une image de ces protestations que les médias traditionnels ne veulent pas que nous voyons. Ce qu'ils veulent dans toutes leurs couvertures, c'est présenter « les manifestants comme les méchants et les policiers comme les gentils ». Dans le tweet ci-dessous, nous voyons deux manières de briser l'illusion. La première vidéo montre la violence inouïe de la police envers un manifestant qui ne sert qu'à mettre les gens en rogne en les ralliant à la cause des contestataires ; la seconde illustre le cœur des protestations : un groupe de manifestants exerçant son droit au rassemblement et à la dissension face à un groupe de policiers qui, prenant conscience de légitimité de ces protestations populaires et se sentant suffisamment en sécurité pour le faire, retirent leurs casques en signe de soutien.

    Voici une vidéo de YouTube avec un incident isolé dans lequel des policiers français décident de retirer leur casque en soutien. À environ 1:35, on peut entendre monter les acclamations jubilatoires de la part des manifestants devant ce geste de reconnaissance courtoise à leur égard et envers leur combat contre le gouvernement.

    "Les policiers dans leur grande majorité soutiennent les Gilets jaunes"

    Dans cet article (en anglais), RT détaille ce qu'aucun grand média occidental n'admettra jamais, à savoir que la majorité des policiers soutiennent le mouvement. Alexandre Langlois, secrétaire général du syndicat VIGI Police, aurait déclaré :

    La majorité d'entre nous sommes solidaires des Gilets jaunes parce que nous serons directement affectés par toute augmentation des prix du carburant. La plupart ne peuvent pas vivre là à proximité de leur lieu de travail, soit parce que c'est trop cher ou bien parce que ils seraient obligés d'arrêter leurs proches voisins. Alors nous parcourons de grandes distances en voiture. Nos contributions fiscales augmentent dans plusieurs domaines mais sans augmentation proportionnelle des salaires [...] il est difficile d'accepter ces mesures cruelles.

    Outre son empathie avec les manifestants, Langlois semble indiquer une sensibilisation croissante de la part des forces de police au niveau de leur rôle dans le contrôle des manifestations alors qu'ils ne sont pas forcément d'accord avec leurs supérieurs. Même s'il n'affirme pas directement que les plus violents ont été envoyés par l'autorité afin de modifier la perception du mouvement dans son ensemble, il est pourtant clair quand il précise que les « éléments radicaux » ne représentent pas la véritable nature ou motivation des contestataires.

    Langlois reconnaît que le mouvement a été exploité par des éléments plus radicaux mais affirme que les flics sont encore réticents à être envoyés s'opposer aux Gilets jaunes dont le nom est emprunté aux gilets de haute visibilité des ouvriers de voirie qu'ils ont choisi comme symbole. « C'est difficile parce au fond, dans notre cœur, nous approuvons les contestataires, dit-il. Les policiers affectés se disent qu'ils vont encore passer pour les méchants comme les chiens d'attaque du ministère et du gouvernement ».

    Même s'il est clair pour lui que certaines zones comme le cœur de la capitale française constituent des espaces explosifs et dangereux pour les manifestations, il reproche à la hierarchie sa mauvaise gestion répétée des interventions. « Nos collègues sur le terrain ne disposent d'aucune liberté d'initiative et doivent se borner à suivre les ordres de ceux qui se trouvent ailleurs, assis derrière leur bureau à la préfecture de police. Pour au moins une fois, ce serait bien de rejeter la faute sur les chefs et non sur ceux qui sont dans les rues et font ce qu'ils peuvent ».

    De plus en plus, les policers agissent selon leur cœur, au mépris des ordres venus d'en haut. Et c'est sans doute ce qui inquiète le plus l'autorité.

    Le fléchissement de Macron

    Le mouvement des Gilets jaunes fait pression sur Macron pour qu'il revienne sur sa décision d'augmenter les taxes sur le carburant. Le Président affirme qu'elles sont nécessaires pour lutter contre le changement climatique. Et c'est bien là tout le dilemme pour lui. Il hésite à renoncer à l'application de la taxe carbone parce que c'est la raison principale pour laquelle l'élite lui a permis d'accéder au pouvoir par le biais d'une élection truquée.

    Ce dimanche, Macron a tenu une réunion d'urgence, sans doute pour demander quoi faire à ses marionnettistes. Cette rencontre a débouché sur un communiqué demandant à son ministre de l'intérieur de préparer les forces de l'ordre à davantage de protestations. Il a également demandé à son premier ministre, Édouard Philippe d'engager des négociations avec les dirigeants des partis et les représentants des manifestants.

    Il est évident que ces pourparlers envisagés entre le gouvernement et les représentants du mouvement de contestation n'ont absolument rien à voir avec une quelconque prise en compte des revendications du peuple de France mais, au contraire tout à voir avec une reprise de contrôle de la situation, en diffusant et dispersant la colère légitime et en faisant doucement en sorte de manipuler la situation pour revenir à l'agenda principal de l'application de la taxe carbone. Mais avec une population qui ne cesse de s'éveiller et de plus en plus en attentive aux motivations et méthodes de l'autorité, cela ne sera pas tâche aussi facile que par le passé — surtout si les forces de l'ordre se joignent à la population en éveil.

    Ce qu'il faut retenir

    Si un éveil des consciences est bel et bien en train de se produire au sein des membres des forces de l'ordre et de l'armée dans nos sociétés, cela signifie que les élites sont en train de perdre un de leurs moyens de contrôle les plus importants. Il se pourrait bien que nous soyons en train d'assister aux prémices et les implications sont énormes. Mais nous devons nous demander si cette population en éveil sera prête à prendre le contrôle de la situation une fois les élites vaincues et leur crimes révélés. Avons-nous collectivement fait le travail intérieur nécessaire afin de ne pas tomber sous le joug de nouveaux dirigeants qui remplaceront une forme de tyrannie par une autre ? Sommes-nous réellement prêts et capables à travailler ensemble en harmonie en tant que groupe et à structurer notre société comme une manifestation de notre ultime vision pour nous-mêmes ? L'idée que nous jouons tous un rôle dans ce processus deviendra de plus en plus évidente et notre réussite dépendra du travail que chacun d'entre nous en tant qu'individu aura effectué pour devenir souverain.

    Traduit de l'anglais par Ey@el
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  • Commentaires

    1
    Samedi 8 Décembre 2018 à 16:36

    Qu'est-ce que je (Muse) disais :  Thought Contagion !

    http://ekladata.com/LF3OA-kyiFxdgHRBGY2jclIewlI/cretin.jpg

    C'est vraiment pas gagné... :/

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