• Le cri primal de l'Amérique : « Écoutez-nous ! »

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    Vidéo de David Icke transcrite et traduite par Ey@el

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    Que dire du résultat de ces élections américaines ? Si ce n'est qu'avec le choix cornélien de moindre mal devant lequel a été placé le peuple américain (qu'il ne doit qu'à son apathie et sa complaisance placide), il n'y avait rien d'autre à en attendre qu'une catastrophe. Parce que quoi qu'on en dise, un moindre mal demeure toujours un mal. Point barre. Peu importe par quel orifice approprié ou non il débite ses mensonges et ses insanités d'ailleurs.

    Que les culs bénis bien pensants (et pas nécessairement bien propres sur eux), toujours empressés de juger les autres tout en professant la tolérance et l'objectivité, se sortent la tête de l'endroit où elle n'a pas lieu de se trouver et arrêtent de traiter les Américains de débiles profonds et autres qualificatifs grossiers et méprisants en se gaussant que c'est bien fait pour eux. Car même s'il y a forcément une part de vérité dans tout ceci, ces gens sont avant tout des victimes ignorantes et crédules qui ne savent plus comment s'en sortir.

    D'autre part, cela dépasse le contexte politique de l'Amérique et concerne directement le monde entier au plus haut point. D'autant que nous allons très certainement devoir affronter le même challenge, d'ici quelques mois, en France. Pas de quoi pavoiser. Vraiment. Feu mon grand-oncle Charley, G.I. de la Seconde Guerre Mondiale qui a fini ses jours sous nos cieux sans jamais revoir sa mère patrie, doit même s'en retourner dans sa tombe. Pas le seul, c'est certain.

    Ey@el

    Je me trouve, comme il convient, devant le palais présidentiel de Tallinn, capitale de l'Estonie où je dois donner une conférence ce week-end. Comme partout dans le monde aujourd'hui, toutes les conversations tournent autour des événements à la Maison Blanche (un autre palais présidentiel si tant est que l'on puisse le qualifier de tel) et sur l'identité du nouveau président des États-Unis.

    Et on peut désormais envisager le résultat de cette élection de bien des manières.

    Notamment, le fait que plus de 300 millions d'Américains ont eu à choisir (du moins c'est mon point de vue) entre une catastrophe et un désastre. Et cela est plus que révélateur de la nature d'un système politique qui prétend représenter les intérêts et les choix de ses concitoyens. Les choix sont guère difficiles à manipuler lorsque l'on contrôle ces derniers, en l'occurrence ici, Hillary Clinton ou Donald Trump.

    Si l'on considère Clinton (à juste titre, je crois) comme la catastrophe, on peut dire que ce pays vient de l'échapper belle aujourd'hui au propre comme au figuré. Parce qu'une chose est certaine, si Clinton avait remporté cette élection, l'Amérique et le monde occidental auraient eu toutes les chances d'entrer en guerre contre la Russie. Le risque existe toujours mais avec beaucoup moins de certitude que si elle avait accédé au pouvoir. Ce qui était le but recherché derrière toute cette diabolisation de la Russie et ce déploiement de forces (l'OTAN) le long de sa frontière.

    Au lieu de cela, la majorité des votants a choisi Donald Trump. Et la question est pourquoi ? Il y a du bon à cela, même si je pense que Trump va s'avérer un désastre et que ceux qui ont misé sur lui vont être consternés par ce qu'il adviendra durant son mandat à la Maison Blanche. Mais il en ressort tout de même quelques éléments positifs reflétant le changement planétaire en train de se produire et que j'ai pu observer au cours de cette tournée mondiale (et avec le Brexit au Royaume-Uni). Un changement très manifeste avec le basculement de la psyché collective humaine percevant le monde avec des yeux neufs et rejetant la classe politique établie.

    Ceci dit, je n'imagine pas une seconde que Donald Trump puisse être un outsider. Mais cela n'entre nullement en ligne de compte avec le fait qu'il a été perçu comme tel par un très grand nombre de personnes, à savoir comme un défi à l'ordre établi venu, pour reprendre la fameuse expression tant usitée, « assainir ce bourbier ».

    Aussi, si nous voulons comprendre les raisons qui ont conduit à un tel résultat, nous devons examiner les perceptions. Parce que de là découlent les actions comme la manière dont vous votez. Nous avons donc eu la perception (parfaitement juste dans l'évidence et dans les faits) qu'Hillary Clinton représentait l'ordre établi jusqu'à la moelle, toute sa carrière politique reposant sur la corruption, la manipulation et l'implacable élimination de ses adversaires (je veux parler du cas récent de Bernie Sanders). Quoi qu'il en soit, elle aurait toujours été très, très difficile à vendre et si elle avait dû affronter quiconque autre que Donald Trump en termes de candidature perçue positivement par le public, sa marge de défaite aurait été bien plus conséquente.

    Donc, d'un côté nous avons la perception de Clinton en tant que parfait reflet de l'ordre établi qui, même en temps ordinaire, aurait eu bien du mal à passer. Mais justement, les circonstances n'ont rien d'habituel. Les temps changent. Sa candidature s'est avérée vouée à l'échec dès l'instant où s'est produit une transformation au niveau psychique quand les gens se sont mis à rejeter la classe politique qui a trop longtemps dicté les orientations de ce monde, interférant jusque dans les moindres détails avec leurs vies.

    Ce n'est pas tant Donald Trump qui est à l'origine de tout ceci que la perception qu'ont eu de lui les électeurs d'un outsider au système.

    Et selon moi, l'issue de cette élection reflète, dans ce qu'elle sous-entend, la même chose qui s'est produite avec le Brexit au Royaume-Uni où, là encore, on a assisté à un rejet massif de la classe politique dont la quasi-totalité exhortait les gens à rester dans l'UE sous la menace de conséquences désastreuses. Les temps changent et même si je n'imagine pas une seconde Donald Trump tenir ses promesses auxquelles tant de personnes ont cru — il faut faire abstraction de cela et considérer les raisons pour lesquelles il s'est attiré tant de soutien.

    Certes, un nombre important aura soutenu Donald Trump parce qu'ils ne voulaient pas d'Hillary Clinton et qu'ils ont eu à faire un choix entre les deux. Mais, là aussi, beaucoup ont voté pour Clinton — ce qui en dit encore bien plus long sur elle vu les voix qu'elle a récoltées — pour contrer Donald Trump.

    C'est extraordinaire — quasiment le point d'orgue de ce coup monté politique — que la motivation de tant de personnes ait été de voter contre celui qu'elles aimaient le moins. Toutefois, c'est également l'expression de ce rejet de plus en plus collectif de la classe politique dont Trump fut perçu comme le véhicule.

    Où cela va-t-il mener ?

    Tout dépend de la direction que va prendre Donald Trump une fois en fonction et jusqu'à quel point il s'avèrera lui-même coller à la classe politique. Je pense que les gens vont au devant d'une déception. Reste à espérer, si cela devait se produire, qu'ils passent à l'étape suivante de leur réveil qui est la prise de conscience que le problème réside dans le système politique lui-même et ce, peu importe comment ils perçoivent celui qu'ils mettent au pouvoir. Et dans la structure de cette société et cette main invisible qui la gouverne — ce réseau de l'ombre qui détient le contrôle absolu sur tous ces individus qu'il s'agisse de Donald Trump, d'Hillary Clinton ou de qui que ce soit d'autre.

    Nous devons donc passer à l'étape suivante de notre éveil au monde en réalisant que ce n'est pas le système politique qui va y changer quoi que ce soit mais plutôt lorsque la grande majorité cessera de coopérer avec les actions et injonctions d'une minorité qu'il s'agisse d'un parti ou d'un autre, de Clinton, Trump, Bush, Obama ou qui que ce soit. Parce ces minorités (que l'on appelle classe politique, ordre politique, classe financière ou encore l'establishment financier) ne peuvent imposer quoi que ce soit à la majorité que si cette dernière obéit à ses lois et diktats.

    Quand nous arrêterons de collaborer avec ces lois injustes — des lois uniquement conçues pour nous retirer nos libertés, contrôler nos vies et ce que nous pouvons et ne pouvons pas faire en termes de liberté de choix et de pensée. Lorsque nous cesserons de coopérer avec eux en leur disant : « Hors de question que nous fassions cela ! Nous ne pouvons nous soumettre à cela. Nous n'allons pas vous laisser construire une prison en y posant nous-même les briques, non merci. Nous refusons de le faire ! »

    Si quelqu'un sort de la Maison Blanche (Clinton, Trump ou n'importe qui d'autre) ou encore de Downing Street et nous dit qu'ils se sont réunis et ont pris telle décision, cela n'est possible que si les gens (la grande majorité) répondent : « D'accord, il faut obéir parce que c'est la loi ». Ce qui revient à dire que quiconque (la minuscule minorité) dicte les lois, quelles qu'elles soient, impose sa volonté à la vaste majorité.

    C'est en cela que consiste la phase suivante de l'éveil au fonctionnement du monde. Ne pas voir en quiconque un outsider venu changer les choses. Je pense que dans les prochains mois, nous allons nous en rendre compte en regard des attentes des gens. Au contraire, prendre conscience que le seul moyen d'empêcher la minorité d'imposer sa volonté à la majorité est que cette dernière cesse de collaborer avec la première et ses diktats, lois, règles et réglementations spécialement conçues pour éliminer toute liberté de pensée, d'expression et de choix.

    Oui, je suis sûr que les gens vont être déçus par la suite des événements.

    Ces votes pour Trump sont clairement la manifestation d'un ras-le-bol général. Une sorte de cri primal, d'appel au secours pour exprimer une frustration. La frustration de n'avoir aucun interlocuteur pour vous écouter, songer à votre intérêt dans leur refaçonnage du monde. Et c'est une bonne chose. Mais il reste encore de nombreux caps à franchir. L'un d'eux étant de ne pas croire que qui que ce soit via le système politique pourra rendre ce monde meilleur. Parce que cette tâche nous incombe à NOUS. Et nous devons l'accomplir ENSEMBLE.

    Transcrit et traduit de l'anglais par Ey@el
    © lapensinemutine.eklablog.com

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 13 Novembre 2016 à 23:25

    Et oui, voilà, on peut être horrifiés par le résultats de ces élections, on peut être abasourdis, détruits, chaos... Oui, ils ont voté pour ça; la première chose à laquelle j'ai pensé c'est qu'il pourrait bien nous arriver la même chose en France aux prochaines élections. Et puis ensuite, tout le monde a crié haut et fort son dégoût, son étonnement, son désaccord... Oui, mais, il va falloir faire avec pendant 4 ans, c'est la règle, oui, on ferait mieux de réfléchir avant d'agir ou de ne pas agir ... parce que c'est un fait, il est élu ! Et démocratiquement en plus ! Faudra aussi qu'on m'explique comment il a été élu puisque le monde entier crie au scandale, qui donc a bien pu voter pour lui ? 

    Je pense que c'est le résultat qu'on obtient quand on prend les gens pour des cons depuis des décennies. Ils sont tellement perdus qu'ils sont prêts à tout, même au pire ! 

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