• Le procès

    Texte de Pink Floyd traduit par Ey@el

    Available in English

    Entre le roman d'Orwell et les ouvrages de Icke, il y a eu The Wall de Pink Floyd. Cet album concept génialement adapté au cinéma par Alan Parker, au début des années 80, m'a littéralement révolutionné les neurones si l'on peut dire. Les animations de Gerald Scarfe m'avaient d'ailleurs porté chance au bac en m'inspirant pour illustrer graphiquement un sujet sur l'uniformisation et la perte d'identité. Opprimé dès son plus jeune âge, Pink, l'anti-héros de The Wall, perd son père à la guerre (comme Roger Waters, son auteur). Entre les bras étouffants d'une mère surprotectrice et la tyrannie d'un maitre d'école chargé de le faire entrer dans le « moule » social symbolisé par un hachoir à viande, il se replie peu à peu sur lui-même en érigeant un mur de protection autour de lui qui l'isole de plus en plus du monde, chaque traumatisme subi devenant une brique de plus ajoutée à l'édifice ("Another Brick In The Wall"). À l'âge adulte, devenu une rock star, il sabote sa relation avec sa mante religieuse d'épouse qui finit par le quitter pour un autre. La construction du mur étant achevée, il sombre dans la folie et la dépression. Les drogues qu'on lui injecte pour tenter de le réanimer le font halluciner : il se voit en dictateur sociopathe nazi prêchant devant un public d'adorateurs hypnotisés par ses discours racistes et violents. Finalement quelque chose en lui remonte à la surface et le soumet à un procès imaginaire ("The Trial") où chaque personne l'ayant poussé dans ses retranchements vient témoigner contre lui à la barre et dont la sentence finale provoque la destruction du mur.

    Ey@el

    The Trial

    Le procureur :
    Bonjour, Votre Honneur le Ver.
    La Couronne va démontrer sans équivoque
    Que le prisonnier qui se tient aujourd'hui devant vous
    A été pris en flagrant délit d'étalage de sentiments ;
    Des sentiments d'une nature presque humaine.
    C'est inadmissible,
    Qu'on fasse comparaitre le maitre d'école !

    Le maitre d'école :
    J'ai toujours dit qu'il allait mal tourner,
    Votre Honneur.
    Si on m'avait laissé faire j'aurais pu
    Lui arracher la couenne pour le rendre conforme.
    Mais j'avais les mains liées,
    Les cœurs sensibles et les artistes
    L'ont laissé s'en tirer à bon compte.
    Permettez-moi d'utiliser le marteau maintenant.

    L'accusé :
    Cinglé,
    Des araignées au plafond, je suis cinglé.
    Complètement barré,
    On a dû me dévisser tous les boulons.

    Les jurés :
    Cinglé, des araignées au plafond, il est cinglé.

    L'épouse :
    Sale petite merde, t'y voilà plongé dedans,
    J'espère qu'ils jetteront la clé.
    Tu aurais dû me parler plus souvent
    Que tu ne l'as fait mais non, il fallait que tu suives
    Ta voie. As-tu brisé d'autres
    Foyers ces derniers temps ?
    Juste cinq minute, Votre Honneur,
    Lui et moi en tête à tête.

    La mère :
    Mon bébé !
    Viens voir maman, mon bébé, laisse-moi te prendre
    Dans mes bras.
    Votre Honneur, je n'ai jamais voulu qu'il
    S'attire des ennuis.
    Pourquoi a-t-il fallu qu'il me quitte ?
    Ver, Votre Honneur, permettez-moi de le ramener à la maison.

    L'accusé :
    Cinglé,
    Trop d'imagination, je suis cinglé,
    Des barreaux aux fenêtres.
    Il y a bien dû y avoir une porte dans ce mur
    Par laquelle je suis entré.

    Les jurés :
    Cinglé, trop d'imagination, il est cinglé.

    Le juge :
    Les preuves présentées devant la Cour sont
    Irréfutables, il est inutile que
    Le jury se retire.
    Dans toute ma carrière de juge,
    Je n'avais jamais encore entendu
    Parler de quelqu'un méritant autant
    La sentence la plus sévère prévue par la loi.
    La manière dont vous les avez faites souffrir,
    Votre merveilleuse épouse et votre mère,
    Me donne une envie urgente de déféquer.
    Mais mon ami, comme vous avez révélé ce
    Que vous redoutez le plus,
    Je vous condamne à être exposé devant
    Vos pairs.
    Qu'on abatte le mur !

    © Roger Waters, 1979

    Traduit de l'anglais par Ey@el
    © lapensinemutine.eklablog.com

    La reproduction du contenu de ce billet est strictement interdite.
    © lapensinemutine.eklablog.com. Tous droits réservés.

    Haut de page

    Bas de page

    « Tube chaudronDentifrice maison à l'huile de coco »

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    1
    Lundi 20 Octobre 2014 à 16:08

    Il y a peut-être un mois, j'ai revu ce film musical que je trouve génial, et cette chanson je l'adore particulièrement ! Grand merci Eyael pour la traduction, ça vaut un bisou, certes virtuel mais avec sentiment.
    Aïe, ça craint pour moi, la Couronne et le Ver se tournent de mon côté... :)

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Lundi 20 Octobre 2014 à 17:12

    Contente que ça t'ait plu. J'ai  bien sûr le film en DVD mais j'avoue que ça ne fait pas le même effet que sur grand écran avec la sono qui va bien. J'ai eu la chance, au milieu des années 80, de voir Roger Waters en live (avec Clapton) reprendre tous les grands morceaux du Floyd dont certains de The Wall et franchement David Guimauve et ses copains peuvent toujours s'appeler Pink Floyd, sans Waters, ce n'est pas la même chose — et moi ça me fait dormir ;)

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :