• Le Son de la Liberté

    Article d'Ey@el

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    Nous vivons à une époque où il est dangereux de s'étiqueter les uns les autres. Le collage d'étiquettes est la pire chose que nous puissions nous faire les uns aux autres car cela rompt toute voie de communication. J'espère donc que les gens iront voir le film et que nous mettrons un terme à cette manière de penser collective — à cette opinion collective. Nous devrions avoir notre propre opinion. Je me suis retrouvé dans de nombreuses situations où les gens avaient déjà une opinion sur le film sans même l'avoir vu. Elle est simplement basée sur l'opinion d'autres personnes. Et j'espère qu'ici, en France, les gens iront voir le film pour eux-mêmes et se forgeront leur propre opinion sur la base de ce qu'ils pensent.

    ~ Alejandro Monteverde

    Sound of Freedom (le son de la liberté), du réalisateur mexicain Alejandro Monteverde, est sans doute le film le plus controversé du moment. D'un côté, il cartonne au box-office américain où il est passé numéro un en un jour avec 14,3 millions de dollars de vente de billets dans 2634 salles devant Indiana Jones 5 qui arrive deuxième avec 11,7 millions de dollars dans 4600 salles (soit le double), de l'autre, il se fait démonter par les médias occidentaux qui le qualifient de film « complotiste » affichant « des représentations erronées de la réalité du trafic d'êtres humains » (Wikipédia), quand ce n'est pas pour décréter tout bonnement que c'est un « navet » (BFMTV).

    Les Malheurs du Sophisme

    Tourné en 2018, principalement en Colombie avec quelques scènes au sud de la Californie, Sound of Freedom devait initialement être distribué par la 20th Century Fox qui, entre temps, s'est faite racheter par le groupe Disney qui a remisé le film au placard, son sujet « n’étant pas vraiment "raccord" avec la ligne éditoriale plutôt consensuelle du studio ». Racheté, quatre ans plus tard, par Angel Studios, une plateforme indépendante, il sort finalement aux États-Unis à l'occasion de la fête de l'Indépendance américaine, le 4 juillet dernier, et le 15 novembre chez nous en France (dans un nombre limité de salles) par le biais de Saje Distribution.

    Notez qu'un des arguments qui alimentent la polémique chez les merdias repose sur les convictions chrétiennes des parties impliquées.

    « Nous avons été sidérés de découvrir la polémique qui a entouré la sortie du film aux États-Unis en juillet dernier, tant l’écart avec le contenu du film était grand » déclare Saje Distribution dans un communiqué de presse suite à l'annonce de la sortie du film en France. « Pour l’essentiel, le film a vraisemblablement pâti des antagonismes politiques outre-Atlantique ».

    Selon le Parisien, le film en lui-même n'aurait rien de complotiste mais son utilisation en tant que tel serait facile : « Les théories du complot sont toutes sous-entendues mais jamais clairement évoquées ». Pareil pour le Monde qui déclare que Sound of Freedom « n’est pas intrinsèquement un film conspirationniste » mais qu'il est « porté par un casting sensible à ce type de rhétorique ».

    L'humainement correct

    Ce qui est tout bonnement sidérant quand on regarde le film sans parti pris aucun. D'ailleurs quel parti doit-on prendre si celui de sauver les enfants n'est pas politiquement correct ?

    C'est la question que se posent Karl Zéro et Alejandro Monteverde : « Ce sujet n'appartient à aucun parti politique. Ce sujet appartient à la race humaine et nous devons le transcender. »

    « Je ne connais personne qui soit pour la maltraitance des enfants, déclare le réalisateur mexicain, du moins publiquement. Je pensais donc que ce serait quelque chose qui allait nous unir. Et c'est ce qui s'est passé avec le public. Il y a eu une division massive dans les médias et des attaques mais l'enjeu a toujours été de sensibiliser, car je crois que les enfants devraient être protégés par le monde entier. »

    Adapté d'une histoire vraie

    Sound of Freedom se présente comme un thriller basé sur l'incroyable histoire vraie de Tim Ballard, un ancien agent fédéral américain (brillamment interprété par Jim Caviezel) qui se lance dans une opération de sauvetage au péril de sa vie pour libérer des enfants prisonniers de trafiquants sexuels en Colombie.


    Le vrai Tim Ballard


    Tim Ballard dans le film

    Père de famille nombreuse, Tim Ballard ignorait tout de la traite des enfants avant d'être affecté par la CIA à la lutte contre ce trafic. C'est là qu'il s'est rendu compte que les moyens alloués contre ce fléau (bien plus conséquent qu'on l'imagine) étaient bien trop insuffisants. Il a donc décidé, en 2013, de quitter ses fonctions officielles pour créer sa propre ONG à but non lucratif appelée Operation Underground Railroad (opération chemin de fer souterrain) synthétisée en O.U.R. Rescue (notre sauvetage).

    Il s'est entouré à la fois d'anciens Marines et de gens de cinéma pour filmer ses opérations et faire des documentaires coup de poing. Il en a sorti trois, non disponibles en français, à part Opération Toussaint traduit et doublé par l'équipe TopGun.

    « De là est née l'idée de faire un film de fiction qui toucherait encore plus de monde pour frapper un grand coup » explique Karl Zéro.

    Sound of Freedom est donc un mélange entre différentes opérations en Haïti et en Colombie.

    À la fin du film, on nous explique que :


    Le témoignage de Tim [Ballard] sur l'opération colombienne a conduit le Congrès des États-Unis à adopter une législation renforçant la coopération internationale dans les affaires de trafic d'enfants.

    La traite des êtres humains est une activité qui rapporte 150 milliards de dollars par an. Les États-Unis figurent parmi l'une des principales destinations pour la traite des êtres humains et parmi les plus gros consommateurs de relations sexuelles avec des enfants.

    Il y a plus d'êtres humains pris au piège de l'esclavage aujourd'hui qu'à n'importe quel autre moment de l'histoire y compris lorsque l'esclavage était légal.

    Des millions de ces esclaves sont des enfants.

    Un film poignant et bouleversant

    Pour avoir vu Sound of Freedom en version originale, je l'ai trouvé magnifique, poignant, bouleversant et qui oblige forcément à remettre beaucoup de choses en perspective. C'est un film pudique qui ne cherche pas à choquer par des images insoutenables et de la violence gratuite comme c'est malheureusement le cas avec la grande majorité des productions hollywoodiennes (et de télévision) de nos jours.

    Le suspens est bien présent. Les images sont belles, les acteurs excellents y compris les enfants. Rien n'est montré, tout est suggéré et c'est ce qui rend le film finalement efficace.

    Un film à plusieurs facettes qui donne matière à réfléchir. C'est sans doute ça qui dérange le plus. Car au-delà du message principal qui vise à sensibiliser le public sur la traite d'enfants, il y a aussi une notion de rédemption véhiculée par le personnage de Vampiro, également connu sous le nom de Batman (basé sur un personnage réel mais avec quelques modifications pour les besoins du scénario), ancien blanchisseur d'argent pour un célèbre cartel de drogue qui, après un retour de conscience, décide d'utiliser son argent mal acquis pour sauver des enfants.

    Comme quoi il est toujours possible de changer de voie et sortir de l'engrenage du mal. Bien sûr, il faudra payer comme disait Omraam Mikhaël Aïvanhov, mais l'issue existe. On comprend pourquoi ça dérange.

    Quand vous aurez appris à bien agir, lorsque toutes vos actions et paroles seront inspirées par la bonté, la pureté et le désintéressement, elles n'entraîneront aucun « karma » mais des conséquences bénéfiques. C'est ce qu'on appelle le dharma.

    ~ Omraam Mikhaël Aïvanhov

    Ey@el

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    « Jour de grâce3 moyens inattendus de déverrouiller le plein potentiel de votre chemin de vie »

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 3 Décembre 2023 à 13:21

    Quand on montre une réalité, une vérité cela dérange toujours c'est tellement mieux d'ignorer que d'accepter des faits! 

    Cela me fait penser au MK Ultra. Je n'ai pas vu le film mais je vais le voir.

      • Dimanche 3 Décembre 2023 à 15:03

        Aux dernières nouvelles, le film cartonne en France malgré son circuit de distribution réduits. Il aurait battu les records de "Pulp Fiction" (qui soit dit en passant est un film glauque comme tout ce que fait Tarantino).

    2
    Jeudi 14 Décembre 2023 à 23:01

    Oui apparemment, quand j'ai cherché a le voir, il n'était diffuser que dans 3 salles de cinéma du à une polémique non fondé a mon sens genre complotiste lool. Aux Etats-unis en revanche il a eu du succes.

    Pulp fiction  "un film glauque comme tout ce que fait Tarantino", ah bon ?!?!?!

      • Vendredi 15 Décembre 2023 à 17:04

        Bah, cite-moi en un qui soit inspirant parce que de tous ceux que j'ai vus même sous couvert d'humour noir, ça fait descendre mes vibrations sous la cave. Peut-être que j'ai pas saisi la profondeur de son message mais quand j'ai un ressenti fort, c'est là-dessus que je me base. En plus, j'ai horreur de la vulgarité et Tarantino fait tout sauf  dans le raffinement. Désolée, c'est juste mon opinion et j'ai quand même vu 3 ou 4 de ses films donc aucun parti pris basé sur des aprioris.

    3
    Samedi 16 Décembre 2023 à 12:10

    Tarantino faits des films violents, explicite avec beaucoup de sang qui gicle dans tous les sens, je dirais que c'est ca marque de fabrique. Delà a dire que c'est un film glauque je ne le ressent pas comme ca pour ma part. Je ne sais pas s'il transmet forcément un message.

    Ce sont des films d'actions pour la plupart, j'en aime certains de lui d'autre pas, j'aime sa facon de filmer, de montrer les choses qu'elles soient explicites ou pas. 

    Pour le film "Sound of Freedom", là oui je pense que je vais le trouver glauque ce qui ne veut pas dire que c'est un mauvais film.

      • Samedi 16 Décembre 2023 à 15:19

        Les goûts et les couleurs, tu sais ... smile Après il n'y a aucune comparaison avec Sound of Freedom. Leur seul point commun étant qu'ils ont cartonné au box-office. Je ne pense pas qu'on puisse le qualifier de glauque malgré son sujet. Enfin d'après ma propre perception du terme « glauque ». Pour moi, ce film soulève un espoir qu'il reste encore des êtres humains prêts à tout pour lutter contre ce glauque inhumain qui fait subir de telles choses à des enfants (ou même des adultes, c'est pas mieux même s'ils sont « techniquement » plus à même de pouvoir se défendre, ce qui n'est pas forcément vrai).  Le glauque cest que c'est presqu'un documentaire. J'avais un peu peur avant de le regarder que ça devienne insoutenable comme certains rapports de police que j'ai pu entendre (juste les premières minutes car après j'ai craqué et j'ai pas pu écouter la suite) sur les crimes pédosatanistes. Je te rassure, rien de cela dans ce film. Le but n'est pas de choquer et traumatiser mais d'éveiller les consciences. La plupart des gens pensent encore que d'autres ont trop d'imagination et voient le mal partout. Non, le mal est partout. Ce qui ne nous empêche pas de voir aussi tout le bien qu'il y a à voir et que ces mêmes personnes ne voient pas car trop blasées.

    4
    Dimanche 17 Décembre 2023 à 13:31

    Oui les gouts et les couleurs ;). 

    Quand j'ai lu le livre de Cathy O'Brien sur le MK-Ultra, il y a des moments ou je ne pouvais aller plus loin dans la lecture car trop dure, c'était insoutenable je l'ai malgré tout terminé mais avec difficulté.

    Pour le film Sound of Freedom, je le regarderais quand je serais prêt a le regarder.

    Bon dimanche a toi!

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