• Maison de vie

    Article d'Ey@el et texte de The Who traduit par Ey@el

    Available in English

    Désolée si je me fais moins présente ces derniers temps et ne poste plus qu'un seul article par semaine. Je suis occupée à d'autres projets qui me tiennent à cœur dont un que je compte vous présenter bientôt.

    Dimanche dernier, au retour d'une longue promenade de deux heures dans les champs alentours, sous un ciel mitigé chargé de sombres menaces, ce morceau (qui se trouve être un de mes favoris depuis des temps immémoriaux mais qu'il y avait des lustres que je n'avais pas réécouté) s'est mis brusquement à tourner en boucle dans ma tête sans moyen de l'arrêter ni de passer à autre chose. Et me voilà au beau milieu des champs à chanter pour les corbeaux ! Message reçu donc (comment faire autrement d'ailleurs ?!), je me devais d'en traduire les paroles, ce qui m'a d'ailleurs posé quelques soucis pour trouver les mots justes. Et en faisant quelques recherches sur le projet Lifehouse (dont j'avais vaguement entendu parlé à l'origine) j'ai finalement compris pourquoi « on » m'avait mis cette chanson en tête. J'espère qu'en lisant cet article, vous comprendrez vous aussi.

    Apprêtez-vous à entrer dans une nouvelle dimension, qui ne se conçoit pas seulement en terme d’espace, mais où les portes entrebâillées du temps peuvent se refermer sur vous à tout jamais… La Quatrième dimension !

    Baba O'Riley

    Là dans les champs,
    Je lutte pour ma pitance,
    Je me brise l'échine pour survivre.
    Je n'ai nul besoin de me battre
    Pour prouver que j'ai raison.
    Je n'ai nul besoin d'être pardonné
    Non, non, non, non, non, non…

    Ne pleure pas,
    Ne lève pas les yeux,
    Ce ne sont que des terres d'ados dévastées.

    Sally, donne-moi la main,
    On va traverser le pays pour aller vers le sud.
    Éteins le feu
    Et ne regarde pas en arrière.
    L'exode est arrivé,
    Les bienheureux sont tout proches,
    Retrouvons-nous avant d'être trop vieux.

    Des terres d'ados dévastées,
    Ce ne sont que des terres d'ados dévastées.
    Des terres d'ados dévastées –
    Oh oui, des terres d'ados dévastées.
    Ils sont complètement dévastés !

    © Pete Townshend, 1971

    Traduit de l'anglais par Ey@el
    © lapensinemutine.eklablog.com

    À propos de cette chanson

    Le titre est une référence directe aux deux personnages qui inspiraient le plus Pete Townshend à la fin des années 60, à savoir Meher Baba, son gourou spirituel indien, et Terry Riley, un compositeur expérimental qui a grandement influencé les riffs de synthé et autres effets sonores sur l'album Who's Next — dont ce morceau fait d'ailleurs l'ouverture. D'après les notes de pochette, Townshend l'aurait conçu comme une vision de « ce qu'il adviendrait si l'esprit de Meher Baba était transposé dans un ordinateur pour le transformer en musique, ce qui aurait donné Meher Baba dans le style de Terry Riley ou "Baba O'Riley" ».

    La référence aux « terres d'ados dévastées » n'a en fait rien à voir avec les deux sus-mentionnés et provient d'une autre chanson éponyme ("Teenage Wasteland"), écrite à l'origine pour le projet Lifehouse, un opéra-rock qui devait succéder à Tommy. C'est Ray, le fermier écossais, héros de l'album, qui devait la chanter pour symboliser son exode en direction de Londres avec sa famille.

    Lifehouse se situe à une époque où la majeure partie de l'Angleterre n'est plus qu'une terre désolée infertile. Townshend raconte :

    Un groupe familial marginal et autonome cultivant ses terres dans une région isolée d'Écosse décide de retourner dans le sud vérifier la véracité de rumeurs à propos d'un concert événement subversif qui promet de secouer et réveiller une société britannique apathique et apeurée. Ray est marié à Sally et ils souhaitent rejoindre leur fille Mary qui s'est enfuie de la maison pour assister au concert. Ils traversent la zone centrale sinistrée de terres ravagées en camping-car en espérant que la climatisation les protègera de la pollution.

    Pour ce qui est de la référence aux ados, il explique :

    Il y a des gens ordinaires mais ils sont la lie à la surface ; il y a quelques fermiers là-bas, c'est de là que vient ce truc dans "Baba O'Riley". Il s'agit surtout de gosses de fermiers dont les parents ne peuvent leur payer des combinaisons d'expérience ; mais il y a aussi la racaille comme ces deux vioques qui se baladent dans une vieille berline Cadillac toute cabossée en écoutant de vieux albums des Who sur un magnéto-cassettes… Je les appelle les "fans de Track" [piste]. Donc essentiellement des ados traversant ces terres de désolation pour assister au concert.

    Synopsis de Lifehouse

    La pollution est devenue telle que la population doit porter des « combinaisons de vie » pouvant simuler toutes les expériences humaines de la vie afin que personne n'ait jamais à sortir de chez soi (un peu comme dans Matrix, les confinements et les délires malsains de la clique de Davos mais avec trente ans d'avance).

    Ces combinaisons sont reliées à une vaste unité centrale appelée la Grille, s'apparentant à l'Internet actuel, mais qui comporte également des tuyaux pour alimenter l'individu en nourriture, gaz soporifique et divertissements. Théoriquement, la Grille, contrôlée par un certain Jumbo, permet de faire vivre des dizaines de milliers d'existences sur une très courte période de temps.

    L'histoire commence lorsqu'une famille de fermiers écossais entend parler d'un concert de rock devant avoir lieu à Londres, une sorte de Woodstock apocalyptique. Leur fille, Mary, fugue pour y assister.

    Ils ne portent pas de combinaison de vie vu qu'ils sont censés se trouver hors des zones polluées où ils font pousser les récoltes que le gouvernement achète pour nourrir les porteurs de combinaison de vie.

    À l'origine de Lifehouse (Maison de vie), Bobby, un pirate informatique, diffuse clandestinement des annonces à la radio pour son concert. Lors de l'événement, les données collectées auprès des participants sont converties en musique leur permettant, au sens propre, de trouver leur chanson.

    Il était une fois une note
    Pure et simple,
    Jouée avec tant de liberté,
    Telle un souffle ondulant.

    Cette note est éternelle.
    Je l'entends et elle me voit.
    À jamais nous fusionnons
    Et à jamais nous mourrons.

    ♫ "Pure and Easy"

    Le paroxysme est atteint lorsque les forces d'intervention encerclent les lieux ; la note parfaite jaillit alors de la combinaison des morceaux uniques représentant chaque individu. Les autorités pénètrent en force et découvrent que tous ont disparu à travers une sorte de Nirvana musical, tout comme ceux qui assistaient au concert par l'intermédiaire de leur combinaison reliée à la Grille.

    À noter que Lifehouse n'a jamais vu le jour mais les morceaux composés pour ce projet avorté se sont retrouvés éparpillés sur plusieurs albums et compilations dont majoritairement sur Who's Next.

    Ey@el

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