• Pourquoi la prouvabilité scientifique est un mythe

    Article d'Alanna Ketler traduit par Ey@el

    Available in English

    Une preuve scientifique n'est que cela : scientifique. En rien, elle ne saurait être absolue. Sinon, c'est un dogme (vérité indiscutable définie par l'autorité compétente).

    Ey@el

    La science a élaboré multiples théories pour essayer de mieux comprendre et expliquer les différents aspects de nos vies, du fonctionnement de notre corps et de notre origine au but même de l'existence. Bien que l'on s'y réfère souvent en ces termes — comme la théorie du Big Bang, la théorie de l'évolution voire même la théorie de la gravité —  celles-ci sont généralement assimilées à des faits parce qu'étayées par des preuves scientifiques. Ce type de preuves existe pourtant pour beaucoup de choses alors pourquoi certaines sont-elles considérées comme vraies et d'autres non ?

    La prouvabilité scientifique existe-t-elle ?

    Même si un raisonnement solide et la logique peuvent nous orienter vers une réponse spécifique, il n'en demeure pas moins que c'est sur cette base que reposent nos meilleures déductions et non sur des faits. En réalité, il est impossible de prouver quoi que ce soit. Ne vous êtes-vous jamais demandé en votre for intérieur : « Comment diable en sont-ils arrivés à cette conclusion ? » ou « Comment savent-ils cela ? » Pour ma part, de fut le cas et une grande leçon d'humilité que de réaliser qu'aucun d'entre nous ne sait véritablement quoi que ce soit ; les scientifiques n'ont fait que collecter suffisamment de recherches, de données et d'indices pour étayer un point de vue spéciifque. En outre, ces théories et conclusions ne valent jamais que ce que vaut le matériel qui a servi à collecter ces données.

    Comme il est tout bonnement impossible de tout observer et quantifiier, quelle incidence cela a-t-il sur ce que nous avons découvert de toutes les autres choses que nous évaluons ? Il y a tant de variables à prendre en compte lorsque l'on essaie de prouver quelque chose. Nous aurons beau spéculer autant que nous voudrons, comment pouvons-nous prouver quelque chose sans l'ombre d'un doute ?

    Comme le disait Albert Einstein :

    Il n'y a rien à envier au théoricien scientifique. Parce que la nature, ou plus précisément l'expérience, est juge implacable et peu complaisant de ses travaux. Elle ne dira jamais « oui » à une théorie. Dans le meilleur des cas, elle dira « peut-être » et dans la grande majorité juste « non ». Quand une expérience valide une théorie, cela veut juste dire « peut-être » et quand elle l'invalide, c'est « non ». Il est probable que toute théorie fera un jour l'objet d'un « non » — le plus souvent peu de temps après son élaboration.

    Peu importe ce que nous croyons savoir, nous devons toujours rester ouverts aux nouvelles informations, aux nouvelles connaissances et aux nouvelles théories. Beaucoup de scientifiques écartent complètement la théorie évolutionniste parce que certaines pièces du puzzle ne s'emboitent pas, comme s'il y avait un chaînon manquant, tandis que d'autres s'attachent tellement à une théorie qu'ils en deviennent aveugles à tout élément nouveau, arguant qu'il n'y a pas lieu de s'interroger davantage. Mais à côté de quoi passons-nous en refusant d'examiner les pièces qui ne concordent pas ? Une constante ouverture d'esprit constitue la clé et le fondement de toute science digne de ce nom.

    C'est exactement lorsque l'on croit avoir tout compris qu'il faut prendre du recul et réaliser que nous ne sommes que peu de choses dans le Grand Dessein

    C'est une grande leçon d'humilité que n'importe qui, y compris les scientifiques, peut apprendre. Il suffit de voir les mystères de l'univers et ceux de la Terre pour réaliser que nous ne savons rien et que quiconque prétend avoir tout compris a encore beaucoup de choses à apprendre. Cela paraitra sans doute évident à certains d'entre vous. Je sais que lorsque j'ai commencé à « m'éveiller » pour la première fois, je digérais tant d'informations de tant de sources différentes que j'avais vraiment l'impression, surtout par rapport à mes semblables, de détenir toutes les réponses et que tous les autres avaient juste été mal informés. Oh mon dieu, je n'avais même pas encore commencé... Je m'en rends compte aujourd'hui et je suis tout excitée par tout ce qu'il me reste encore à apprendre. Je peux enfin apprécier les différents points de vue et perspectives et je suis prête à remettre en question les miennes.

    En termes de prouvabilité scientifique, il y a d'autres éléments à considérer. Prenez les études scientifiques par exemple, beaucoup commencent à réaliser qu'elles sont souvent manipulées pour aboutir à un résultant requis et ainsi satisfaire ceux qui les ont financées. Alors le simple fait qu'une chose soit proclamée comme scientifiquement prouvée ne veut pas nécessairement dire que l'information est correcte. Il est important d'examiner les diverses sources et comme toujours remonter la piste de l'argent.

    La science de l'erreur

    Dans cette conférence TEDx censurée (dont je vous fais la transcription/traduction ci-dessous — N.d.T.), Rupert Sheldrake démolit les dix plus grandes doctrines scientifiques qui restreignent véritablement l'éventail d'études que les scientifiques peuvent explorer. La science institutionnelle est devenue tellement rigide sous bien des aspects, qualifiant quiconque pensant différemment ou remettant en question le statut quo de pseudo-scientifique ou de fou, mais le fait est que nous avons besoin de personnes qui ne cessent de s'interroger et de voir au-delà des théories admises si nous voulons espérer approfondir notre savoir.

    Transcription

    La science de l'erreur est la croyance qu'elle comprend déjà par principe la nature de la réalité et qu'il n'y a plus que les détails à combler. C'est une idée très répandue dans notre société, le type de mentalité de ceux qui se disent ne pas croire en Dieu mais à la science. Ces convictions ont désormais fait le tour du monde. Mais au cœur même de la science existe un conflit entre sa méthode d'investigation axée sur la raison, les éléments de preuve, les hypothèses et la recherche collective — et son système de croyances ou vision du monde.  Et malheureusement, ce second aspect est devenu une entrave au libre examen qui est l'essence même de la démarche scientifique.

    Depuis la fin du XIXe siècle, la science a été menée selon une croyance philosophique essentiellement matérialiste. Et les sciences d'aujourd'hui sont directement issues de la vision matérialiste du monde. Je pense qu'en sortant de ce système, les sciences vont connaître un souffle nouveau.

    Dans mon livre Réenchanter la science (le titre original en anglais se traduirait plutôt par la Science de l'erreur — N.d.T.), je transforme en questions dix dogmes ou postulats de la science afin de voir comment ils résistent à une approche scientifique. Et aucun ne tient véritablement bien la route. Je vais d'abord les passer en revue, ce qui me laissera ensuite le temps de n'en détailler qu'un ou deux.

    Les dix dogmes par lesquels les gens les plus érudits du monde entier perçoivent le monde sont les suivants:

    1. Que la nature est mécanique ou semblable à une machine. L'univers est comme une machine, les animaux et les plantes sont comme des machines, nous sommes comme des machines. En fait, nous SOMMES des machines ! Nous sommes des « robots empotés », pour reprendre l'expression imagée de Richard Dawkins, dotés d'ordinateurs génétiquement programmés en guise de cerveau.
    2. La matière est inconsciente. L'univers entier est constitué de matière inconsciente. Il n'y a pas de conscience dans les étoiles, les galaxies, les planètes, les animaux et les plantes, et si cette théorie est vraie,  il ne devrait pas y en avoir en nous non plus. Ainsi, depuis ces cent dernières années,  une bonne part de la philosophie de l'esprit a tenté de prouver que nous n'étions pas conscients du tout !
    3. Par conséquent, si la matière est inconsciente, les lois de la nature sont immuables. Ce sont les mêmes aujourd'hui qu'au moment du Big Bang et le resteront jusqu'à la fin des temps. Pas uniquement les lois mais également les constantes de la nature, ce pourquoi on les appelle « constantes ».
    4. La quantité globale de matière et d'énergie est toujours la même. Elle ne varie jamais, excepté au moment du Big Bang où tout a émergé d'un seul coup.
    5. La nature est vide de sens. Elle ne poursuit aucun dessein et le processus d'évolution n'a ni finalité ni direction.
    6. L'hérédité biologique est matérielle. Tout ce que vous héritez se trouve dans vos gènes, dans leurs modifications épigénétiques, ou dans votre patrimoine cytoplasmique. Que du matériel !
    7. Les souvenirs sont emmagasinés dans le cerveau sous forme de traces matérielles. Tout ce dont on se rappelle se trouve dans notre cerveau, dans des terminaisons nerveuses modifiées, des protéines phosphorylées. Personne ne sait comment ça marche mais presque tous les scientifiques sont persuadés que c'est forcément dans le cerveau !
    8. L'esprit est localisé à l'intérieur de la tête. Toute conscience n'est que le produit d'une activité cérébrale et rien d'autre.
    9. De fait, les phénomènes psychiques tels que la télépathie sont impossibles. Vos pensées et intentions ne peuvent avoir d'effet à distance puisque votre esprit est à l'intérieur de votre tête. En conséquence, tout semblant de preuve en faveur de la télépathie et d'autres phénomènes psychiques est illusoire. Les gens croient que ces choses se produisent mais c'est uniquement parce qu'ils ne s'y connaissent pas suffisamment en statistiques ou qu'ils se laissent abuser par le hasard ou encore prennent leurs désirs pour des réalités.
    10. La médecine mécanique est la seule qui soit vraiment efficace. C'est pourquoi les gouvernements ne financent que cette recherche et font abstraction des thérapies complémentaires et alternatives qui ne peuvent réellement fonctionner puisque non mécaniques. Elles peuvent donner l'impression de fonctionner parce que, dans tous les cas, les personnes auraient été mieux ou en raison de l'effet placebo. Mais la seule médecine réellement efficace est la médecine mécanique.

    Ceci est donc la vision du monde par défaut partagée par quasiment tous les érudits de ce monde. C'est la base du système éducatif, du système de santé, du conseil de recherche médicale, des gouvernements... La vision des gens instruits en l'absence de toute autre. Selon moi, chacun de ces dogmes est hautement discutable et à l'examen, on voit bien qu'ils ne tiennent pas debout.

    Prenons tout d'abord le concept selon lequel les lois de la nature seraient immuables. Il s'agit là d'un reliquat de conception du monde d'avant l'émergence de la théorie du Big Bang dans les années soixante. On croyait que l'univers était immuable, régi par des lois mathématiques immuables. Avec l'arrivée du Big Bang, ce postulat a continué malgré que cette théorie ait mis en lumière un univers totalement évolutif de 14 milliards d'années qui pendant tout ce temps aurait grandit et se serait expansé, se serait dilaté puis refroidi, donnant ce faisant naissance à davantage de formes et structures. Mais le principe est qu'à l'instant du Big Bang, toutes les lois naturelles auraient été fixées à jamais comme un code civil cosmique !

    Comme disait mon ami Terrence McKenna : « La science moderne est fondée sur le principe du "donnez-nous un miracle gratuit et nous vous expliquerons le reste". » Et ce miracle, c'est l'émergence instantanée du néant de toute la matière et l'énergie de l'univers et de toutes les lois qui le régissent. Dans un univers évolutif, pourquoi les lois n'évolueraient-elles donc pas elles aussi ? Après tout, c'est le déjà cas pour les lois humaines, et le concept de lois naturelles est issu d'une métaphore des lois humaines. Il s'agit d'une métaphore anthropocentrique : seuls les humains ont des lois. En réalité, il n'y a que les sociétés civilisées qui ont des lois. Comme l'a dit un jour C. S. Lewis : « Dire qu'un caillou tombe au sol parce qu'il obéit a une loi, c'est en faire un homme et même un citoyen ». On s'est tellement habitué à cette métaphore qu'on en oublie que c'en est une.

    Dans un univers en évolution, je crois qu'un bien meilleur concept serait celui de l'habitude. Selon moi, les habitudes de la nature évoluent, ses régularités reposent essentiellement sur l'habitude. Un concept du début du XXe siècle avancé par le philosophe américain C. S. Peirce et  repris par d'autres philosophes. J'en ai moi-même tiré l'hypothèse scientifique de la résonance morphique qui est à la base même de ces habitudes évolutives. Cette hypothèse stipule que tout dans la nature aurait une sorte de mémoire collective. La résonance se produit sur la base de la similitude.

    Lorsqu'un jeune embryon de girafe se développe dans le ventre de sa mère, il se syntonise sur le champ de résonance morphique des girafes précédentes. Il puise dans cette mémoire collective et à cause de cela se développe et se comporte comme une girafe. Il doit avoir les gènes adéquats pour fabriquer les cellules adéquates. Mais pour moi les gènes sont vraiment surestimés et uniquement responsables des protéines que peut produire un organisme et non de sa forme ni de son comportement. Chaque espèce possède une sorte de mémoire collective. Y compris les cristaux. Cette théorie prévoit que si l'on crée une nouvelle espèce de cristal, la toute première génération sera dépourvue de toute habitude. Mais dès qu'il aura cristallisation, l'influence des premiers cristaux impactera ceux de la seconde génération sur la planète entière qui, par le biais de la résonance morphique, se cristallisera plus facilement. Le troisième génération bénéficiera de l'influence de la première et de la seconde. On dispose effectivement de solides éléments de preuve que les nouvelles molécules se cristallisent de plus en plus aisément dans le monde tout comme cette théorie le prévoit.

    Elle prévoit également que si l'on enseigne une nouvelle aptitude pratique à un animal, par exemple des rats ici à Londres, alors partout dans le monde les rats de cette espèce devraient apprendre cette même chose plus rapidement parce que certains l'ont déjà appris ici. Et étonnamment, on a déjà les preuves que tout ceci est avéré.

    Bref, ce n'est là que le résumé succinct de mes hypothèses personnelles à propos de la résonance morphique. Tout est fonction d'habitudes en perpétuelle évolution et non de lois immuables.

    Je voudrais également m'attarder un peu sur les constantes naturelles parce que là encore, elle sont supposées être constantes. On parle de constantes fondamentales pour désigner la constante gravitationnelle et la vitesse de la lumière, mais sont-elles véritablement constantes ? J'ai donc essayé de le découvrir en me penchant sur la question. Dans les manuels de physique, on trouve la liste des constantes fondamentales existantes et leur valeur mais je voulais voir si elles avaient changé, alors je me suis procuré d'anciennes éditions. Je suis rendu aux archives de l'office des brevets ici à Londres car c'est le seul endroit que j'ai trouvé qui ait conservé de vieilles éditions car généralement les gens s'en débarrassent quand après la parution des nouvelles. Et j'ai donc découvert qu'entre 1928 et 1945, la vitesse de la lumière avait diminué d'environ 20 km/s. Ce qui est énorme car la marge d'erreur est de l'ordre de quelques fractions de secondes. Et pourtant, elles ont diminué partout dans le monde avec des valeurs similaires avec une marge d'erreur infime. Puis en 1948, elles ont remonté et on observait à nouveau des valeurs similaires. Cela m'intrigua beaucoup et me parut insensé. Je suis donc allé trouver le chef du département de métrologie (la discipline qui mesure les constantes) du laboratoire national de physique de Teddington, au Royaume-Uni pour lui demander son avis sur cette diminution de la vitesse de la lumière entre 1928 et 1945 et sa réaction fut : « Oh, mon dieu, vous avez déterré l'épisode le plus embarrassant de toute l'histoire de notre science ! »

    À la question de savoir si la vitesse de la lumière avait pu véritablement diminuer auquel cas les implications seraient incroyables, il répondit :

    « Non, elle ne peut évidemment pas avoir diminué, c'est une constante ! »

    Bon d'accord, mais comment expliquait-il le fait que tout le monde l'ait rapportée comme ayant nettement ralenti durant cette période ? Est-ce qu'ils falsifiaient les résultats pour obtenir ce qu'ils estimaient qu'on devait obtenir et que tout cela ne s'était produit que dans la tête des physiciens ? 

    « Nous n'aimons pas le terme "falsifier". »

    Et bien, lequel préfèraient-ils ?

    « Nous préférons "verrouillage de phase intellectuelle". »

    OK, mais si cela s'est produit à l'époque, qu'est-ce qui nous assurait que ça ne continuait pas aujourd'hui et que les valeurs actuelles n'étaient pas le produit d'un « verrouillage de phase intellectuelle » ?

    « Nous savons que ce n'est pas le cas. »

    Comment le savaient-ils ?

    « Et bien nous avons résolu le problème. »

    Ah bon ? Et comment ?

    « Nous avons, par définition, établi la valeur de la vitesse de la lumière en 1972. »

    Elle pourrait encore changer.

    « Oui, mais nous ne le saurions jamais, parce que nous avons défini le mètre en fonction de la vitesse de la lumière, les unités ont donc changé avec elle ! »

    Il avait l'air très content qu'ils soient parvenus à régler ce problème. Et puis je lui ai demandé ce qu'il en était de la constante G (la constante gravitationnelle de Newton symbolisée par les physiciens sous forme d'un G majuscule) qui avait varié de plus de 1,3% au cours des dernières années et qui semblait fluctuer d'un endroit et d'une époque à l'autre.

    « Ce ne sont que des erreurs et malheureusement il y en a d'assez conséquentes concernant la constante G. »

    Et si cette valeur changeait réellement? Je veux dire et si c'était vraiment le cas ?

    Et j'ai vu comment ils procédaient : en fait, leurs mesures sont effectuées dans différents labos, ils obtiennent des valeurs différentes selon les jours et font une moyenne. Ensuite d'autres labos aux quatre coins du monde font la même chose et se retrouvent souvent avec des moyennes différentes. Le comité international de métrologie se réunit environ une fois tous les dix ans pour faire la moyenne de toutes ces moyennes qui déterminera la valeur de la constante G.

    Oui, mais si la constante G fluctuait ou évoluait vraiment ? Si elle changeait ? Nous disposons déjà d'éléments de preuve attestant qu'elle se modifie au cours de la journée et de l'année. Et si la Terre, en se déplaçant à travers la galaxie, traversait des zones de matière noire ou d'autres facteurs environnementaux susceptibles de l'altérer ? Peut-être qu'elles changent les unes avec les autres ?  Et si ces « erreurs » fluctuaient en fonction de ces dernières ?

    Pendant plus de dix ans, j'ai tenté d'inciter les métrologistes à examiner les données brutes. En fait, j'essaie actuellement de les persuader de les mettre en ligne sur Internet, avec toutes les dates et mesures, afin de voir s'il n'y aurait pas une corrélation et si toutes augmentent à un moment et diminuent à un autre. Auquel cas, il serait possible qu'elles fluctuent ensemble, ce qui nous apprendrait quelque chose d'extrêmement intéressant. Mais personne ne l'a fait parce que G est une constante et qu'il est inutile de rechercher de quelconques modifications.

    C'est là une simple illustration de la manière dont un postulat dogmatique inhibe l'investigation. Pour ma part, je pense que les constantes peuvent varier considérablement. De manière étroitement limitée, certes, mais elles pourraient bien toutes le faire. Et je pense qu'un jour viendra ou des revues scientifiques comme Nature publieront des rapports hebdomadaires sur ces constantes, tout comme les rapports sur le marché des actions dans les journaux financiers du style : « Cette semaine, la constante G a légèrement augmenté, la charge de l'électron était en baisse, la vitesse de la lumière est restée stable... » et ainsi de suite. C'est un domaine dans lequel j'estime qu'une pensée moins dogmatique pourrait ouvrir de nouvelles voies.

    L'une des plus importantes étant la nature de notre esprit. Il s'agit là d'une des plus grosses questions en suspens comme vient de le souligner Graham. La science n'arrive tout simplement pas à se faire à l'idée que nous soyons conscients et que nos pensées, nos expériences ne semblent pas provenir de notre cerveau. L'image que vous avez de moi en cet instant ne semble pas provenir de votre cerveau. Pourtant la vision officielle affirme qu'il y a un petit Rupert quelque part dans votre tête et que tout le contenu de cette pièce s'y trouve également. Ce que vous vivez est dans votre tête. Je pense plutôt que la vision implique une projection d'images à l'extérieur. Ce que vous voyez est dans votre esprit  mais non dans votre tête. L'esprit s'étend au-delà du cerveau  par le simple fait de percevoir. Pour moi, nous projetons les images que nous voyons et ces dernières affectent ce que nous voyons.

    En vous observant par derrière sans que vous le sachiez, aurais-je un impact sur vous ? Serez-vous en mesure de percevoir mon regard ? Beaucoup d'éléments de preuve abondent dans ce sens. La sensation d'être observé est une expérience des plus communes et de récentes expériences viendraient infirmer la réalité de ce phénomène. Les animaux semblent aussi avoir cette capacité. Je pense que c'est apparu dans le contexte de la relation proie/prédateur. Les proies en mesure de percevoir le regard des prédateurs survivraient mieux que les autres. Ce qui inaugurerait une toute nouvelle approche des relations écologiques entre les proies et prédateurs. Et la portée de l'esprit.

    Pour moi, lorsque nous regardons les étoiles, notre esprit s'étend jusqu'à pouvoir les toucher, couvrant littéralement des distances astronomiques. Elles ne sont pas juste dans notre tête. Maintenant, il peut sembler effarant qu' au XXIe siècle, on en soit encore à débattre d'un tel sujet. Nous en savons si peu sur notre propre esprit que la localisation des images de que nous voyons prête à controverse au sein des études menées sur la conscience.

    Je n'ai pas le temps de passer en revue chacunes de ces doctrines mais elles sont toutes discutables. Il suffirait qu'on les remette en question pour que de nouvelles formes de recherche, de nouvelles possibilités émergent. Et je crois qu'à mesure que nous interrogerons ces doctrines qui ont tenu la science pendant si longtemps, cette dernière va connaître un nouvel essor, une renaissance. J'ai une foi totale en l'importance de la science. J'ai passé mon existence entière en tant que chercheur. J'y ai dévoué toute ma carrière. Je pense qu'on peut la régénérer en dépassant ces doctrines et qu'elle redeviendra à nouveau intéressante, et espérons-le, qu'elle privilégiera la vie.

    Mais, comme dans tous les autres aspects de l'existence, il y a toujours une certaine forme de corruption et de limitation, alors indépendamment de ce que pensent les autres, il est important de continuer d'apprendre et d'explorer, même face à l'adversité. Il reste encore tant de choses à apprendre et tant à découvrir sur la nature de la réalité, de la conscience et de nos origines.

    Gardez toujours l'esprit ouvert. Soyez votre critique le plus sévère et votre plus grand sceptique. Et plus important encore : ne cessez jamais d'explorer même lorsque l'on vous en dissuade.

    Transcrit et traduit de l'anglais par Ey@el
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