• Selon une éminente spécialiste du microbiome, les humains ne seraient pas faits pour manger de la viande (2)

    Article d'Arjun Walia traduit par Ey@el

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    Les conséquences qui montrent que nous ne sommes pas adaptés à une alimentation carnée

    Outre l'accumulation de preuves scientifiques pointant vers les pathologies mortelles les plus courantes, j'ai découvert que les industries de la viande, des œufs et des produits laitiers s'étaient engagées dans une riposte clandestine, finançant des études pour nier l'évidence tout en dissimulant leur implication en petits caractères au bas des pages. Parmi les groupes d'intérêt payés pour mener ces études, on trouve Exponent Inc. dont les recherches ont servi à l'industrie du tabac pour infirmer tout lien entre le tabagisme passif et le cancer. Pendant plus de 50 ans, cette société a produit des études contredisant les risques sanitaires de pratiquement tout, de l'amiante aux aliments carnés en passant par l'arsenic et le mercure.

    ~ James Brett Wilks, ancien professionnel des arts martiaux à la retraite, producteur et narrateur britannique du documentaire The Game Changers

    Cette formule fonctionne admirablement bien pour le commerce alimentaire et celui des médicaments destinés à soigner les maladies provoquées par une mauvaise alimentation ainsi que les médias qui ont ainsi matière à rapporter au quotidien. Mais en dépit des apparences chez ces médias semeurs de confusion, il existe un énorme consensus international autour des éléments essentiels qui favorisent une bonne santé et il s'agit toujours de l'alimentation [...] Et dans chaque population, chaque type de recherche, c'est toujours un régime alimentaire majoritairement à base de plantes.

    ~ Dr David Katz, directeur fondateur du centre de recherche pour la prévention du cancer de l'université de Yale (documentaire The Game Changers)

    Prenez le lait, par exemple. Ce n'est pas pour rien si une majorité d'individus sur cette planète est intolérante au lactose. Dans certains endroits du monde, cela affecte 90 à 100% de la population. L'homme est la seule espèce à boire du lait après son avoir été sevré et également la seule à consommer celui des autres mammifères. Avons-nous été bernés par le marketing de l'agro-alimentaire ? Pourquoi les directives alimentaires internationales évoluent-elles au profit d'un régime plus végétalien ? Parce que les choses changent.

    Une étude récente menée par des chercheurs en Californie et en France a découvert que les protéines animales étaient associées à une forte augmentation du risque de maladies cardiaques alors que celles issues des fruits à coque et des graines avaient en réalité un impact bénéfique sur le cœur.

    Cette étude s'intitule "Les types d'apports protéiniques d'origine végétale et carnée sont étroitement associées à la mortalité cardiovasculaire". Il s'agit d'un projet commun entre des scientifiques de l'école sanitaire de l'université Loma Linda en Californie et de l'institut national de la recherche agronomique de Paris, AgroParisTech.

    Elle est parue dans la Revue internationale d'épidémiologie et on y a découvert que ceux qui consommaient beaucoup de protéines carnées, comme c'est la norme pour bon nombre de personnes, étaient représentatifs d'une partie de la population humaine qui connaîtrait un accroissement de 60% des maladies cardiovasculaires alors que ceux avec de larges apports en protéines végétales (fruits à coque et graines) connaîtraient une réduction de 40% de ces mêmes maladies.

    Cette étude a nécessité l'analyse de 81.000 participants. Les auteurs soulignent qu'avec leurs collègues, ils se doutaient depuis longtemps que les protéines issues des fruits à coque et des graines assuraient une protection contre les maladies cardiovasculaires alors qu'en revanche, celles issues de la viande, en particulier la viande rouge, augmentaient le risque. Et ils avaient raison.

    Si la sous-consommation de protéines est dangereuse pour l'organisme, sa surconsommation comporte également des risques. Aux États-Unis, l'omnivore moyen ingère plus d'une fois et demie la quantité optimale de protéines dont la majeure partie est de source animale. Ce n'est pas une bonne nouvelle parce l'excès de protéines est souvent stocké sous forme de graisses contribuant à une prise de poids, aux maladies cardiovasculaires, au diabète, à l'inflammation et au cancer. Mais une fois encore, cela ne concerne que les protéines animales.

    L'étude conclut que :

    Les corrélations entre les facteurs protéiniques carnés et végétaux et les issues cardiovasculaires étaient étroites et n'ont pu être attribuées à d'autres nutriments associés considérés importants pour la santé cardiovasculaire. On peut préconiser une alimentation saine à base de sources protéiniques avec de préférence une faible contribution des protéines carnées et un plus grand apport en protéines végétales issues de fruits à coque et de graines.

    Selon une étude de 2015 parmi tant d'autres publiée dans la revue Métabolisme cellulaire :

    On observe chez les souris et les humains présentant des déficiences au niveau des récepteurs de l'hormone de croissance/IGF-1 (facteur de croissance 1 semblable à l'insuline — N.d.T.) des réductions importantes des maladies liées à l'âge. Parce que cette limitation protéinique réduit l'activité de l'IGF-1/GHR (hormone de libération de l'hormone de croissance), nous avons examiné les liens entre l'apport en protéines et la mortalité. Les répondants (n=6,381) de 50 à 65 ans avec un apport protéinique élevé enregistraient une augmentation du taux global de mortalité de 75%, le taux de mortalité par le cancer et le diabètes ayant quadruplé au cours des dix-huit années suivantes. Ces corrélations étaient rendues caduques voire atténuées pour les protéines d'origine végétale.

    Les augmentations de l'IGF-1, qui connaissent toujours une régression lors d'un jeûne, sont associées à de nombreuses maladies. Une fois encore, les protéines en sont la cause mais comme le stipule l'étude ci-dessus, « ces corrélations étaient rendues caduques voire atténuées pour les protéines étaient d'origine végétale ».

    De multiples études ont établi la différence entre les protéines animales et végétales. Un autre excellent exemple nous est fourni par Colin Campbell, professeur émérite en biochimie nutritionnelle à l'université de Cornell, dont les expériences sur des rats de laboratoire ont démontré que la croissance des cellules cancéreuses pouvait être activée ou désactivée en variant simplement l'apport en protéines animales dans leur alimentation. Une découverte énorme avec des implications sur le régime alimentaires de millions de personnes. Les résultats de ce que l'on appelle « l'étude chinoise » se sont avérés reproductibles.

    À mesure que sa popularité croît, cette tendance suscite toujours davantage d'investigations scientifiques. En Grande-Bretagne, au moins 542.000 personnes ont désormais adopté une alimentation végane contre 150.000 en 2006 — et 521.000 autres végétariens visent à réduire leur consommation de produits animaux. Il est évident que le choix de passer à un mode de vie végan a connu un essor extrêmement rapide.

    En matière d'apport alimentaire en protéines, la viande n'est pas l'unique option. Il devient de plus en plus évident que réduire la consommation d'aliments carnés au profit de protéines végétales constitue la voie à suivre pour rester en bonne santé. Toute alimentation comportant de la viande, quel que soit son type, augmente les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer contrairement à une alimentation végétarienne.

    ~ Dr Deepak Bhatt, professeur à l'école de médecine de Harvard et éditeur en chef de l'Harvard Heart Letter (la lettre du cœur de Harvard)

    Dans une étude plus récente, des chercheurs de l'école de médecine de Harvard et du CHU du Massachussetts ont suivi plus de 130.000 personnes pendant 36 ans, prenant en compte leurs maladies, leur mode de vie, leur alimentation et leur taux de mortalité. Ils ont découvert qu'en remplaçant 15 à 19 g de protéines animales, soit l'équivalent d'une saucisse, par des légumes secs, des légumineuses, des fruits à coque ou d'autres protéines végétales, ils réduisaient de manière significative les risques de mort prématurée.

    Rien qu'en Amérique, environ 40% de la population est pré-diabétique. Ce qui se traduit par des millions de personnes. De nombreuses études ont prouvé que la viande rouge et la charcuterie (qui viennent également d'être associées au cancer par l'OMS), à l'instar des protéines animales en général, accroissent le risque de diabète de type 2. Au sein des populations omnivores, le risque est double en comparaison avec les populations véganes. Une autre étude a découvert que consommer de la viande une fois par semaine ou plus sur une période de 17 ans augmentait étonnamment ce risque de 74%. Selon une étude de suivi réalisée après ces résultats, une augmentation de l'apport en viande rouge de plus de la moité d'une portion par jour présenterait une corrélation étroite avec un risque accru de 50% de contracter un diabète dans les quatre années à venir.

    Consommer de la viande augmente particulièrement vos chances d'avoir des taux élevés d'inflammation dans l'organisme avec, à court et moyen terme, des conséquences fâcheuses sur votre santé.

    Il existe un lien non exhaustif entre l'inflammation chronique et l'athérosclérose, les crises cardiaques, les AVC, le diabète et les maladies auto-immunes.

    L'alimentation végétale s'avère, au contraire, anti-inflammatoire du fait qu'elle présente moins d’éléments déclencheurs (à l'opposé des graisses saturées, des endotoxines et autres toxines sécrétées par les bactéries présentes dans les aliments d'origine animale). Diverses études ont montré qu'en passant à un régime végétalien, on pouvait réduire drastiquement son taux de protéine C réactive (CRP), indice d'inflammation dans le corps.

    L'autre grand facteur à risque des problèmes cardiaques est l'hypercholestérolémie. Les graisses saturées que l'on trouve principalement dans la viande, le fromage, la volaille et divers autres produits animaux, ont une influence considérable sur notre taux de cholestérol sanguin. Et pourtant, quand on passe à une alimentation végétale, les études montrent que la cholestérolémie chute de manière significative.

    Il a également été confirmé que les aliments végétaux contribuaient à la bonne santé du microbiome intestinal. Une bonne raison de plus (parmi tant d'autres) qui pousse les scientifiques et professionnels de la santé à devenir de fervents défenseurs de ce type d'alimentation. Les fibres que l'on y trouve favorisent le développement des bonnes bactéries nécessaires à nos intestins. En revanche, les laitages, les œufs et la viande entretiennent les bactéries responsables de maladies.

    Des études marquantes ont montré que lorsque des omnivores consomment de la choline ou de la carnitine (présentes dans la viande, la volaille, les fruits de mer, les œufs et les laitages), les bactéries intestinales produisent une substance qui est convertie par notre foie en une toxine appelée TMAO (oxyde de triméthylamine — N.d.T.) qui aboutit à une aggravation des plaques de cholestérol dans les vaisseaux sanguins, augmentant ainsi le risque d'infarctus et d'AVC.

    Fait intéressant, les personnes qui suivent un régime végétalien produisent peu ou pas du tout de TMAO après avoir consommé de la viande au cours d'un repas parce qu'elles ont un microbiome intestinal complètement différent. Il suffit simplement de quelques jours pour modifier notre flore intestinale : les bienfaits d'une alimentation végétalienne se manifestent très rapidement !

    ~ Dr Michelle McMacken

    Ce qu'il faut retenir

    Les informations présentées dans cet article ne constituent qu'une infime partie de ce que l'on sait. Il est clair que la majorité des personnes qui étaient sur cette planète avant nous consommaient beaucoup de plantes mais, pour une raison ou une autre, ce fait a été écarté de l'histoire. Il est également évident que le consensus dominant en matière de santé globale pour l'humanité va dans le sens d'une alimentation végétale, surtout lorsqu'il s'agit de lutter contre de nombreuses maladies là où une alimentation d'origine animale fait tout le contraire, sans compter qu'elle détruit la planète. Il y a, en outre, la souffrance animale. Cette industrie est totalement dénuée de compassion et d'empathie, des facteurs que l'on doit ramener sur Terre.

    Au bout du compte, il ne s'agit que d'informations et parfois, sur tout ce qui touche à leur alimentation, les gens peuvent avoir des réactions extrêmes surtout lorsque lesdites informations vont à l'encontre de ce qu'ils ont cru pendant des années. Il est préférable de faire preuve d'ouverture d'esprit.

    Traduit de l'anglais par Ey@el
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