• L'avénement du « facecrime » d'Orwell dans l'Amérique insensée

    Article de Sigmund Fraud traduit par Ey@el

    Available in English

    S'il vous restait le moindre doute que nous avions franchi le Rubicon pour sombrer dans la folie furieuse, il vous suffit d'observer la frénésie des médias concernant la non-confrontation de cet élève du lycée catholique Covincton avec un vieil Amérindien du nom de Nathan Philips. En un mot, les valets, arnaqueurs, propagandistes et la police criminelle de la Pensée ont déclenché une tempête médiatique portant sur l'expression sur le visage d'un gosse devant un vieil homme jouant du tambour. Ce qui a donné lieu à des menaces de mort obligeant même le lycée à fermer ses portes pendant les jours qui suivirent parce qu'un grand nombre de cinglés plein de haine avaient averti qu'ils s'en prendraient à l'établissement et à tous ceux qui s'y trouveraient.



    La fameuse scène qui a déclenché cette polémique insensée outre-Atlantique.

    Aujourd'hui sur la toile, on trouve une foule d'articles au sujet de cet incident qui prouvent que le scénario de départ posant le jeune élève comme un raciste blanc, bourreau des Amérindiens a été inventé de toutes pièces. Il reste néanmoins derrière tout ceci, un contexte global qui nécessite d'être exposé. Nous sommes arrivés à un carrefour dangereux de notre société où des masses d'individus donnent des signes d'amour envers leur asservissement à ce système bipartite frauduleux, corrompu et source de discorde qui se nourrit de notre incapacité à nous entendre et à nous unir.

    Ce ne sont pas les pions, jobards et autres provocateurs qui manquent pour vendre allégrement notre culture et notre tranquillité d'esprit contre un léger avantage politique. Nous vivons à une époque intéressante où une histoire infondée portant sur l'expression faciale de quelqu'un peut déclencher un tollé national et engendrer des menaces de violence généralisées.

    C'est là le signe qu'une étape majeure a été franchie en faveur de notre asservissement à une bureaucratie technocrate omnisciente et manipulatrice.

    George Orwell a lancé une mise en garde prophétique planétaire sur la manière dont le gouvernement et l'état de contrôle de la culture pourraient aboutir à un monde où les gens prendraient joyeusement part à leur propre asservissement totalitaire. Un monde où tout le monde aurait peur de dire ce qu'il pense et où les sanctions pour ceux qui penseraient autrement seraient très sévères.

    L'incident de Covington est l'indice d'une dévolution frappante de notre société où désormais, comme l'avait prédit Orwell, ne pas afficher la bonne expression sur son visage quand l'œil omniprésent du grand gouvernement et de la police culturelle vous regardent peut être lourd de conséquences, passible d'atteinte physique voire même de mort.

    De tous les concepts terrifiants de 1984, il y a ce petit joyau qui n'y est mentionné qu'une seule fois, le facecrime (officiellement traduit ainsi dans la version française publiée qui littéralement signifie crime facial — N.d.T.).

    Oui, c'est bien de cela dont il s'agit... de facecrime.

    Voici le fameux passage du roman :

    Sa première idée lui revint. Elle n’était probablement pas réellement un membre de la Police de la Pensée, mais c’était précisément l’espion amateur qui était le plus à craindre de tous. Il ne savait pas depuis combien de temps elle le regardait. Peut-être était-ce depuis cinq bonnes minutes et il était possible que Winston n’ait pas maîtrisé complètement l’expression de son visage. Il était terriblement dangereux de laisser les pensées s’égarer quand on était dans un lieu public ou dans le champ d’un télécran. La moindre des choses pouvait vous trahir. Un tic nerveux, un inconscient regard d’anxiété, l’habitude de marmonner pour soi-même, tout ce qui pouvait suggérer que l’on était anormal, que l’on avait quelque chose à cacher. En tout cas, porter sur son visage une expression non appropriée (paraître incrédule quand une victoire était annoncée, par exemple) était en soi une offense punissable. Il y avait même en novlangue un mot pour désigner cette offense. On l’appelait facecrime.

    La fille lui avait de nouveau tourné le dos. Peut-être après tout ne le suivait-elle pas réellement. Peut-être n’était-ce qu’une coïncidence si elle s’était assise si près de lui deux jours de suite.

    Sa cigarette s’était éteinte. Il la déposa avec précaution au bord de la table. Il finirait de la fumer après son travail s’il pouvait garder le tabac qui restait. Il était tout à fait possible que la personne assise à la table voisine fût une espionne. Il était tout à fait possible qu’avant trois jours il se trouvât dans les caves du ministère de l’Amour, mais un bout de cigarette ne devait pas être gâché.

    Syme avait plié sa bande de papier et l’avait rangée dans sa poche. Parsons recommença à parler.

    ~ Extrait de 1984 © George Orwell, 1950 traduit par Amélie Audiberti

    En conclusion

    Participerez-vous à cette folie ou bien travaillerez-vous à la contrer avec logique, raison, patience et surtout amour ?

    Traduit de l'anglais par Ey@el
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