• Des centaines d'agents de la CIA ont pour tâche quotidienne de créer des « fausses nouvelles »

    Article de Sean Adl-Tabatabai traduit par Ey@el

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    Depuis 1975, la CIA admet employer des centaines d'agents à la seule fin de créer des « fausses nouvelles » au quotidien pour influencer le grand public et manipuler les pensées et valeurs des Américains.

    Le directeur de la CIA a reconnu devant le sénat des États-Unis que plus de 400 agents avaient fourni aux médias corporatifs des « histoires inventées » y compris des faits falsifiés concernant l'assassinat du Président Kennedy, de Robert Kennedy et de Martin Luther King.

    Ci-dessous, un article du Washingtonsblog.com se rapportant à une vidéo (en anglais) de 14 minutes fort révélatrice de FisherOfMen ouvrant sur la comparution de Colby, alors directeur de la CIA, au sénat devant la commission Church1 de 1975 dans lequel il admet que l'agence de renseignement dicte aux médias corporatifs les mensonges qu'ils doivent servir au public américain.

    Les médias corporatifs « couvrent » des crimes manifestes perpétrés dans les guerres et dans la finance par des mensonges dignes des vêtements de l'Empereur nu2

    Trois semaines avant la réélection de George W. Bush en 2004, Karl Rove, son conseiller principal et directeur adjoint de cabinet, blâmait le journaliste Ron Suskind, lauréat d'un prix Pulitzer, en disant que les types comme lui faisaient partie de « ce que l'on appelle la communauté des réalistes » qu'il définissait comme des gens « convaincus que les solutions émanent d'études pertinentes de la réalité perceptible. »

    « Le monde ne fonctionne plus du tout ainsi », poursuivait-il. « Nous sommes désormais un empire et en agissant, nous créons notre propre réalité. Et tandis que vous étudierez cette réalité avec toute la pertinence que vous voudrez, nous agirons à nouveau, engendrant de nouvelles réalités que vous pourrez également étudier, et c'est ainsi que les choses se régleront. Nous sommes les acteurs de l'histoire... et vous tous, vous n'aurez plus qu'à vous contenter d'étudier ce que nous faisons. »

    En 1975, les audiences de la commission sénatoriale Church ont bénéficié de la coopération de William Colby, actuel directeur de la CIA et de sa sensationnelle révélation concernant le contrôle exercé par ses plus de 400 agents sur les médias corporatifs américains sur des questions spécifiques à l'intérêt national au cours de l'opération baptisée Mockingbird3. Un témoignage révolutionnaire qui fut confirmé par une enquête de Carl Bernstein, un autre journaliste ayant remporté le prix Pulitzer. Les grands médias ont bien entendu refusé de publier son article qui a fait la une du magazine Rolling Stone. Bernstein y fournissait des renseignements complémentaires sur le contrôle exercé par la CIA sur le rapport du sénat et sa reprise ultérieure par lesdits grands médias :

    Les pages 191 à 201 avaient pour titre "Relations secrètes avec les médias américains". « Cela ne rend guère compte de nos découvertes », déclara le Sénateur Gary Hart. « Il y eut une longue négociation élaborée [avec la CIA] sur ce qui serait dit. » [...] Obscurcir les faits fut chose relativement facile. Aucune mention ne fut faite des 400 synthèses et de ce qu'elles démontraient. Au lieu de cela, le rapport se borna à indiquer platement qu'une cinquantaine de contacts récents avec des journalistes avaient fait l'objet d'un examen par les membres de la commission — donnant ainsi l'impression que les relations de l'agence avec la presse s'étaient limitées à ces cas précis. Les dossiers de la CIA, faisait-il remarquer, renfermaient peu d'éléments de preuve indiquant que le contenu éditorial des actualités diffusées aux Américains ait été influencé par ses rapports avec les journalistes. Les déclarations erronées de Colby concernant la manipulation de ces derniers y furent retranscrites sans ni le contredire véritablement n'y s'étendre sur le sujet. Le rôle coopératif des rédacteurs en chef y fut négligé. Le fait que la CIA ait concentré ses relations dans les secteurs journalistiques les plus en vue n'y fut même pas mentionné. Qu'elle considère toujours avoir la mainmise sur la presse4 n'y fut même pas évoqué. »

    Traduit de l'anglais par Ey@el
    © lapensinemutine.eklablog.com

    Notes et références

    1. ^ La commission Church fut formée à l'initiative du Sénat des États-Unis et dirigée en 1975 par son président de l'époque, le sénateur démocrate Frank Church, à la suite du scandale du Watergate.
    2. ^ En référence au célèbre conte d'Andersen intitulé "Les Habits neufs de l'empereur" (source).
    3. ^ Curieusement, l'Opération Oiseau moqueur destinée à influencer les médias américains et étrangers commencée dans les années 50 et rendue publique en 1976 par les investigations de la Commission Church, revient en clin d'oeil dans la quadrilogie hollywoodienne Hunger Games tirée des romans éponymes de Suzanne Collins sous le terme de Geai moqueur (voir Articles connexes).
    4. ^ Comme en ont témoigné récemment plusieurs journalistes sérieux au péril de leur vie (voir Articles connexes).

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  • Commentaires

    1
    Mardi 17 Janvier 2017 à 19:25

    Et s'il n'y avait QUE la CIA [smileysoupirsmachin.gif]

      • Mardi 17 Janvier 2017 à 20:06

        Oui, mais c'est déjà bien trop...arf

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