• Le devoir de désobéissance civile

    Article de Stephen Parato traduit par Ey@el

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    Si l’injustice fait partie des vexations nécessaires au gouvernement, laissez faire ; espérons que cela s’arrangera, que la machine se lassera. [...] Mais si cela demande que vous soyez l’agent de l’injustice envers quelqu’un, alors enfreignez la loi. Faites de votre vie le bâton dans les roues qui arrêtera la machine. Je dois faire en sorte de ne pas prêter la main à faire le mal que je condamne.

    ― Henry David Thoreau

    L'obéissance est le tissu conjonctif de l'oppression.

    En d'autres termes, toute forme de contrôle au niveau collectif ne peut s'effectuer que par le biais de l'obéissance. Un dictateur ne peut à lui seul arrêter ou tuer toute une population : il a besoin de larbins décérébrés pour faire le sale boulot. Ce principe s'applique à toutes formes et degrés de contrôle systématique même les plus subtils.

    Les désirs de tout aspirant contrôleur ne peuvent s'accomplir qu'avec l'obtempération d'autrui. Ce qui a été le cas tout au long de l'histoire attestée. Le désir de contrôler devient un virus motivé par la peur qui infecte de plus en plus de personnes jusqu'à ce qu'il y ait suffisamment de drones pour opprimer une population entière.

    Ce phénomène ne s'applique pas qu'aux atrocités à grande échelle ; il en va de même pour tout ce qui constitue une entrave à la liberté ou à l'amour ; qu'il s'agisse d'une personne, d'un groupe, d'un système ou d'une idée.

    Tout repose sur la croyance. Les lois ne sont que des mots sur un bout de papier légitimés par l'acquiescement collectif. Elles ont besoin de gens pour les appliquer. Et quand elles sont injustes (comme c'est le cas de la plupart), ceux qui les mettent en application doivent se soumettre sans discuter à l'autorité et faire fi de leur connaissance intérieure.

    Le seul moyen pour le contrôle ou l'oppression de fonctionner à quelque échelle que ce soit est par la soumission. Trop de personnes font le travail de « l'homme » pour « l'homme ». C'est là le problème. La solution est dans la désobéissance civile.

    La liberté ne s'octroie pas

    La liberté ne s'octroie pas, elle se prend.

    ― Max Stirner

    Réclamer la liberté est un oxymore. Si vous devez réclamer la liberté, vous êtes déjà un esclave.

    Comment prendre sa liberté ? Par la simple décision d'être maître de son corps et de son esprit.

    C'est aussi simple que cela même si c'est difficile à mettre en pratique. Il est facile de rejeter la faute des problèmes sur les autres, de négliger sa santé et de penser que le médecin va vous « remettre d'aplomb ». Nous avons été conditionnés à externaliser notre pouvoir depuis l'enfance. On nous a appris à ne pas nous faire confiance et à nous soumettre à l'autorité sans discuter.

    C'est la recette pour permettre à un système de contrôle d'infiltrer lentement et furtivement la société (le pas-de-loup totalitaire).

    Lorsque l'on atteint un degré de maîtrise de soi, on ne consent pas à la volonté de destructeurs ou d'institutions discordantes. Ce qui nous amène au prochain point...

    La programmation reposant sur la peur

    Les pionniers d'un monde sans guerre sont les jeunes qui refusent le service militaire.

    ― Albert Einstein

    Le moyen détourné par lequel l'oppression prend le pouvoir est la programmation reposant sur la peur.

    Quand les gens ont peur, il est facile de les contrôler. La peur active une partie du cerveau appelée amygdale (le centre de comportement/motivation émotionnel) et inhibe le fonctionnement du néocortex (notre « cerveau pensant »). Ce qui veut dire que rationalité et intellect passent à la trappe, les conditions parfaites pour le lavage de cerveau. Il existe même un terme pour cette réaction de peur : la séquestration de l'amygdale.

    Les médias constituent une grosse séquestration de l'amygdale, programmant sans cesse la population avec le prochain monstre à craindre. On ne parle pas de programmes télé pour rien.

    Souvenez-vous du fiasco des armes de destruction massive de l'Irak en 2003 ? L'intervention militaire américaine en Irak et la déstabilisation massive du Moyen-Orient (qui continue toujours aujourd'hui) reposait sur la base de ce mensonge. Il n'y avait pas d'armes de destruction massive. Mais la crainte persistante induite par le 11 septembre entraîna une suite de comportements irrationnels et beaucoup de personnes adhérèrent sans se poser de question à cet emballement médiatique.

    L'holocauste a eu lieu parce que les soldats allemands avaient été rigoureusement conditionnés à exécuter les ordres. Ils ne le faisaient pas parce que ça leur plaisait mais parce qu'ils redoutaient le courroux de leurs officiers supérieurs ou même parce qu'ils avaient été conditionnés à avoir peur des Juifs. De telles abominations ne se produisent que lorsque la peur devient le moteur.

    La peur est difficile à saisir. Elle est évasive et foncièrement illusoire (les fausses preuves paraissent réelles). Pourtant, elle est le courant sous-jacent de toutes les émotions « négatives ». La peur est ce qui nous empêche de dire non au Mal. En fait, elle déforme nos perceptions pour lui apporter son soutien, c'est ce qui la rend si dangereuse.

    Lorsque l'on cultive la maîtrise de soi, on est en mesure de rompre le cycle. La propagation de la peur s'arrête devant vos yeux, transmutée par la puissance omnipotente de l'amour indéfectible.

    L'amour plutôt que la peur

    Il existe deux forces motrices fondamentales: la peur et l’amour. Quand on a peur, on se retire de la vie. Lorsqu'on est amoureux, on s'ouvre à tout ce que la vie a à offrir avec passion, enthousiasme et acceptation. Nous devons apprendre à nous aimer en premier dans toute notre gloire et nos imperfections. Sans cela, nous ne pouvons nous ouvrir pleinement à notre aptitude à aimer les autres ou à notre potentiel de création. L'évolution et tous les espoirs d'un monde meilleur reposent sur l'absence de peur et la vision motivée par l'ouverture du cœur de ceux qui embrassent la vie.

    ― John Lennon

    Efforcez-vous de choisir l'amour au lieu de la peur en toute circonstance. Vous ne pourrez jamais vous tromper en basant vos actions sur la compassion. C'est le pivot du changement qui commence en vous-même.

    Le changement que nous désirons voir dans le monde ne se produira qu'à la suite d'une modification profonde de la conscience. Tout ce que nous voyons dans ce monde prend source dans notre imagination avant de se manifester.

    Le changement commence à l'intérieur et se propage au dehors. Incarner ce changement constitue la première étape ou le prérequis. Sans transformation intérieure, l'humanité restera bloquée sur le carrousel de la folie.

    Lorsqu'une masse critique de personnes crée des changements intérieurs positifs, cela ouvre des portes que l'on aurait su imaginer auparavant et offre des possibilités bien au-delà de notre perspective limitée actuelle. Des solutions émergent spontanément.

    Plongez en vous-mêmes et arrêtez l'élan de la peur. Apprenez à écouter et à faire confiance à votre intuition. Ayez le courage de suivre votre cœur plutôt que de vous plier lâchement devant la peur.

    Le courage est un mot du cœur. La racine du mot courage est corcœur en latin. Dans une de ses formes premières, le mot courage signifiait « parler selon son cœur ».

    ― Brene Brown

    Tout comme la destruction, la haine, l'oppression, la violence et la peur, la soumission est lâche tandis que la non-soumission est courageuse. Dans les tréfonds de votre être, au plus profond de votre cœur, vous savez ce qui est juste.

    Choisissez l'amour plutôt que la peur.

    Ayez le courage de cœur et la liberté d'esprit de désobéir aux forces d'oppression.

    Soyez le changement.

    Traduit de l'anglais par Ey@el
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